L’IA vient de débusquer le talon d’Achille caché de la variole du singe pour de futurs vaccins
Auteur: Mathieu Gagnon
Une alliance inattendue entre technologie et biologie

C’est assez fou quand on y pense, la vitesse à laquelle la technologie bouleverse la médecine. On apprend aujourd’hui qu’une équipe de scientifiques a utilisé l’intelligence artificielle, et plus précisément AlphaFold 3, pour mettre le doigt sur une protéine du virus de la variole du singe (mpox) que personne n’avait remarquée jusqu’ici. En injectant cet antigène identifié par l’IA à des souris, les chercheurs ont réussi à déclencher une réponse immunitaire neutralisante assez costaude, ce qui laisse entrevoir des possibilités incroyables pour la suite.
Cette découverte, ce n’est pas juste une victoire de laboratoire ; elle pourrait bien ouvrir la voie à des vaccins plus sûrs et plus simples à fabriquer, enfin, je l’espère. Cela pourrait même renforcer nos défenses contre des menaces biologiques plus anciennes comme la variole. On parle ici d’une avancée qui, publiée le 10 décembre dans Science Translational Medicine, marque peut-être le début d’une nouvelle ère dans notre lutte contre ces virus tenaces.
Un souvenir douloureux et une leçon pour l’avenir

Vous vous souvenez sans doute de 2022, quand la variole du singe a commencé à faire les gros titres un peu partout. Le virus a circulé mondialement, infectant plus de 150 000 personnes et causant près de 500 décès, avec des symptômes allant d’un état grippal à des éruptions cutanées franchement douloureuses. À l’époque, les autorités sanitaires ont dû se rabattre sur les vaccins contre la variole pour protéger les gens, mais soyons honnêtes, fabriquer ces vaccins basés sur un virus entier affaibli, c’est un véritable casse-tête logistique et financier.
C’est là que l’innovation actuelle change la donne. Jason McLellan, un professeur de l’Université du Texas à Austin, l’explique assez simplement : au lieu de s’embêter avec un vaccin à virus entier, gros et compliqué à produire, leur solution repose sur une protéine unique facile à fabriquer. C’est un peu comme passer d’une vieille machine à vapeur à un moteur électrique, si vous voyez ce que je veux dire. Cela rendrait la production beaucoup plus accessible en cas de nouvelle crise.
Le travail de détective : à la recherche des anticorps

L’histoire commence un peu comme une enquête policière en Italie, à la Fondazione Biotecnopolo di Siena. Deux chercheurs, Rino Rappuoli et Emanuele Andreano, ont analysé le sang de personnes qui avaient survécu au virus ou avaient été vaccinées. Ils ont réussi à identifier 12 anticorps capables de neutraliser le MPXV, ce qui était déjà une belle prouesse. Mais il y avait un hic… ils savaient que ces anticorps fonctionnaient, mais ils ignoraient totalement à quelle partie précise du virus ils s’attaquaient.
Le virus de la variole du singe porte sur sa surface tout un tas de protéines différentes, et on savait qu’au moins l’une d’entre elles était essentielle à sa propagation. C’était un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin : pour développer un médicament ou un vaccin efficace, il fallait absolument trouver la correspondance exacte, ce qu’on appelle l’antigène. Sans cette information cruciale, impossible d’avancer sérieusement.
L’IA entre en scène et cible la bonne protéine

C’est ici que l’équipe du Texas a sorti l’artillerie lourde avec le modèle AlphaFold 3. Ils ont demandé à l’IA de prédire laquelle des quelque 35 protéines de surface du virus était la cible probable des anticorps. Et boum, le modèle a pointé du doigt, avec une grande confiance, une protéine nommée OPG153. Des tests en laboratoire ont ensuite confirmé que l’IA avait vu juste. C’est fascinant de se dire que sans cette technologie, il aurait probablement fallu des années de tâtonnements pour arriver au même résultat.
McLellan a d’ailleurs souligné que personne n’avait jamais envisagé cette protéine pour le développement de vaccins auparavant. C’était un angle mort total. Grâce à cette prédiction, OPG153 apparaît maintenant comme un candidat idéal pour stimuler notre système immunitaire contre le mpox. Comme quoi, parfois, il faut un regard non-humain pour voir ce qui est juste sous notre nez.
Vers une nouvelle génération de protection

Cette découverte dépasse le simple cadre de la variole du singe. Comme ce virus est un proche cousin de la variole classique, cette avancée pourrait aussi nous aider à mieux nous prémunir contre cette vieille terreur, qui reste une menace bioterroriste potentielle. Les chercheurs travaillent maintenant à affiner ces antigènes pour qu’ils soient non seulement efficaces, mais aussi bon marché à produire. L’objectif final est évidemment de tester tout ça sur l’homme, pour tourner la page des vaccins complexes à base de virus entiers.
McLellan appelle cette méthode la « vaccinologie inverse » : partir des survivants pour remonter jusqu’au virus. C’est une démarche pleine de bon sens, finalement. L’Université du Texas a déjà déposé une demande de brevet pour l’utilisation de l’OPG153. On peut raisonnablement espérer que d’ici quelques années, nos armes contre ces maladies seront bien plus affûtées grâce à ce mélange d’intelligence humaine et artificielle.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.