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Jusqu’où un oiseau peut-il voler sans se poser ?
Crédit: lanature.ca (image IA)

Plus fort qu’un vol long-courrier

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Sincèrement, qui n’a jamais fini complètement ankylosé après un vol en avion, même si ce n’était que pour traverser l’Atlantique ? Faire un trajet d’une journée entière vers l’Australie semble être le summum de l’endurance pour nous, pauvres humains cloués au sol. Mais franchement, ce n’est absolument rien comparé à ce dont est capable le martinet noir (Apus apus).

Imaginez un peu le tableau : c’est comme si on vous demandait de garder les bras tendus sur les côtés, sans jamais les baisser, pendant dix mois d’affilée. C’est littéralement ce que fait cet oiseau recordman pour rester en l’air. L’idée peut sembler folle, voire biologiquement impossible.

Pourtant, cette hypothèse ne date pas d’hier. Dès les années 1970, l’ornithologue gallois Ronald Lockley avait suggéré que ces martinets pouvaient réaliser une telle prouesse. Mais bon, entre la théorie et la preuve, il y a un monde… Il aura fallu attendre 2016 pour qu’une équipe de chercheurs de l’Université de Lund, en Suède, confirme enfin ce que beaucoup soupçonnaient sans pouvoir le prouver.

Une vie passée à 99,5 % dans les cieux

credit : lanature.ca (image IA)

Pour valider cette théorie, l’équipe suédoise n’y est pas allée par quatre chemins. Ils ont suivi à la trace 13 martinets noirs adultes. La technologie étant ce qu’elle est aujourd’hui, ils ont pu équiper ces oiseaux de minuscules enregistreurs de données. Ces gadgets contenaient des accéléromètres pour enregistrer l’activité de vol et des capteurs de luminosité pour les localiser. C’est fascinant quand on y pense, cette capacité à suivre un si petit animal sur des distances aussi colossales.

Certains de ces oiseaux ont été pistés pendant plusieurs années, documentant leur migration depuis la Suède jusqu’au sud du Sahara pour l’hiver, puis leur retour. Les résultats ? Ils ont confirmé ce qu’on redoutait ou espérait : les martinets noirs passent la quasi-totalité de leur vie en vol. Les données ont montré qu’ils ne restent sur la terre ferme que deux mois par an, et c’est uniquement pour se reproduire.

Le reste du temps ? Ils volent. Même si quelques individus ont fait de brèves escales au cours des 10 mois restants, la grande majorité a passé plus de 99,5 % de son temps dans les airs. C’est vertigineux. Parmi les sujets étudiés, trois martinets ont même réalisé l’exploit de ne pas se poser une seule fois durant les 10 mois complets de leur migration. Quand on réalise que ces petites bêtes ne pèsent qu’environ 40 grammes (soit 1,4 onces), ça force le respect, non ?

Plumes neuves et économie d’énergie

Mais pourquoi certains se sont-ils posés alors que d’autres non ? Les chercheurs ont avancé une hypothèse intéressante liée à l’état de leur plumage. Il semblerait que la différence entre les « long-courriers » absolus et ceux qui ont fait des pauses réside dans la mue. Les oiseaux qui ont atterri n’avaient pas renouvelé les plumes de leurs ailes, tandis que ceux qui sont restés en l’air tout le temps avaient mué et gagné de nouvelles plumes de vol.

Anders Hedenström, l’auteur de l’étude, expliquait à l’époque que le fait de muer ou non pouvait indiquer de petites différences dans leur condition générale ou peut-être une charge parasitaire, ce qui expliquerait ces variations de comportement au sein de la même espèce. Mais comment diable font-ils pour ne pas s’épuiser ? L’activité physique coûte de l’énergie, c’est une loi immuable.

La réponse réside dans l’évolution. Les martinets noirs sont devenus des voyageurs ultra-efficaces. Leurs corps fuselés et leurs ailes longues et étroites génèrent une force de portance à très faible coût énergétique. Hedenström a précisé à la revue Nature que cette économie d’énergie est cruciale, bien qu’ils puissent aussi choper un petit « boost » rapide en gobant des insectes qui traînent aussi là-haut.

Dormir en planant : le dernier mystère

credit : lanature.ca (image IA)

C’est là que ça devient vraiment intriguant : le sommeil. Nous, humains, on piquerait un somme dans l’avion (si le siège n’est pas trop inconfortable), mais le martinet, lui ? La question reste en suspens. Hedenström suggère qu’ils pourraient faire comme la frégate et dormir en planant. « Chaque jour, au crépuscule et à l’aube, le martinet noir monte à une altitude d’environ deux à trois kilomètres [1,2 à 1,9 miles] », notait-il dans le rapport de Lund.

Peut-être dorment-ils lors d’un plané descendant ? On n’en est pas sûrs à 100 %. Ce qui est certain, en revanche, c’est que voler non-stop pendant 10 mois est une performance qui défie l’imagination. On peut dire que ces oiseaux viennent de gagner quelques fans dévoués. L’étude complète, pour les curieux, a été publiée dans Current Biology en 2016.

Selon la source : iflscience.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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