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La ministre fédérale de la Santé redoute l’impact des « fausses nouvelles » américaines sur la santé des Canadiens
Crédit: capture d'écran du compte Instagram de Marjorie Michel

La désinformation américaine, une source d’inquiétude majeure

Gage Skidmore from Surprise, AZ, United States of America, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

C’est un peu comme si les ondes négatives traversaient la frontière. La ministre fédérale de la Santé, Marjorie Michel, l’a dit haut et fort : elle est profondément préoccupée par les récentes initiatives et surtout les affirmations erronées qui émanent des agences de santé publique aux États-Unis, craignant que cela n’ait des conséquences directes et néfastes pour la population canadienne. C’est une histoire qui soulève de vraies questions sur la confiance en la science.

Lors d’une entrevue accordée samedi matin à l’émission The House de CBC, Mme Michel a rappelé que les États-Unis sont notre « plus proche voisin » et un « voisin important ». Du coup, lorsque des signaux ambigus ou carrément faux sont envoyés là-bas, il est quasi impossible que cela ne finisse pas par contaminer, si on peut dire, une partie de la population canadienne.

Elle cite un exemple particulièrement parlant : un groupe d’experts des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a décidé la semaine dernière de faire volte-face. Contre l’avis de nombreux soignants, ce groupe a cessé de recommander le vaccin contre l’hépatite B pour tous les nouveau-nés. Attention, la recommandation a tout de même été maintenue pour les nourrissons dont la mère est séropositive, mais le changement général est là.

Ce qui rend la situation particulièrement explosive, c’est que les membres de ce groupe d’experts ont été choisis par le secrétaire américain à la Santé, un certain Robert F. Kennedy Jr., qui est un fervent promoteur de fausses théories. On parle de théories qui établissent des liens complètement inventés entre les vaccins et l’autisme, et, ce qui est encore plus étrange, entre le Tylenol et l’autisme. Ce type de désinformation, selon la ministre Michel, représente un « changement de culture pour le public canadien » et nous oblige à « renforcer la confiance en la science ».

Pour elle, c’est clair : « Il est absolument crucial de travailler avec les provinces et les territoires pour que nous soyons tous sur la même longueur d’onde, par exemple en matière de vaccination. »

La régression du Canada face à la rougeole : un signal d’alarme

credit : lanature.ca (image IA)

Justement, la question de la vaccination n’est pas qu’une peur théorique, elle est déjà en train de se matérialiser au Canada, ce qui est assez effrayant. Le mois dernier, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a fait une annonce malheureuse : le pays a perdu son statut de pays ayant éliminé la rougeole. Et la raison est sans surprise pour les experts : un recul marqué des taux de vaccination à l’échelle nationale.

Les chiffres sont là pour le confirmer et ils sont préoccupants. Jusqu’à présent, pour l’année 2025, un total de 5298 cas de rougeole ont été signalés par les différentes provinces et territoires. La répartition montre bien l’étendue du problème : l’Ontario concentre environ 45 % de ces cas, tandis que l’Alberta suit avec environ 37 %.

Mme Michel a tenu à souligner que l’ASPC s’active, sensibilise le public et travaille d’arrache-pied avec des organisations sur le terrain pour maîtriser cette épidémie qui, tenez-vous bien, sévit depuis plus d’un an.

Elle insiste : « Je ne veux pas politiser une question qui concerne réellement la santé des Canadiens. C’est ainsi que je travaille également avec mes détracteurs… Parce que nous parlons de santé et que nous savons que nous disposons des données nécessaires, et que mon rôle est de protéger les Canadiens. »

L’ASPC a fixé une condition stricte pour que le Canada retrouve son statut d’exempt de rougeole : la transmission de la souche associée à l’épidémie actuelle devra être interrompue pendant au moins 12 mois consécutifs. Un défi de taille, vous en conviendrez, sachant les complications graves que cette maladie peut engendrer.

L’extension des soins privés : une divergence provinciale sous surveillance fédérale

credit : lanature.ca (image IA)

En plus de ces défis épidémiologiques, la ministre Michel est confrontée à une autre tension majeure : la poussée des soins de santé privés dans certaines provinces. On lui a demandé de clarifier la position fédérale face à ces changements.

En Alberta, par exemple, le gouvernement de Danielle Smith a déposé un projet de loi le mois dernier. Ce projet vise à permettre aux médecins de pratiquer dans le système public et dans le système privé simultanément. L’objectif affiché est d’alléger la pression sur le secteur public et, surtout, de réduire ces fameux longs délais d’attente pour des opérations.

La réponse de Mme Michel est prudente mais ferme. Son équipe est toujours en train d’évaluer si la décision de l’Alberta respecte les balises de la Loi canadienne sur la santé. Rappelons que cette loi est le pilier de notre système et stipule qu’il doit rester universel et financé par l’État.

La ministre a déclaré : « Les provinces apportent des changements. Mais nous essayons de garder tout le monde sous la tente de la santé canadienne. » Elle a également tenu à préciser que si une province ne respecte pas les exigences de cette Loi fondamentale, le gouvernement fédéral n’hésiterait pas à imposer des sanctions pour assurer la conformité à la législation.

L’Ontario s’engage aussi vers une privatisation partielle des chirurgies

credit : lanature.ca (image IA)

L’Alberta n’est pas seule dans cette mouvance. L’Ontario est également en train de renforcer l’implication du secteur privé dans son système de santé, ce qui alimente ce débat fédéral-provincial.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement Ford a annoncé qu’il s’apprêtait à injecter pas moins de 125 millions de dollars sur une période de deux ans. Ce financement massif servira à ajouter jusqu’à 20 000 opérations orthopédiques, qui seront réalisées dans des cliniques privées.

Il faut noter que cette démarche n’est pas nouvelle pour l’Ontario. Le gouvernement avait déjà étendu l’accès, via des cliniques privées, à des soins habituellement fournis par le public, notamment pour :

  • Les opérations de la cataracte;
  • Les tomodensitogrammes;
  • Les examens par IRM.

Ces développements complexes, allant de la désinformation aux enjeux de la santé privée, montrent que le rôle de la ministre Michel est plus que jamais un exercice d’équilibrisme entre la protection des principes fondamentaux du système de santé canadien et la gestion des pressions provinciales et internationales. Il semble que nous ayons encore beaucoup de chemin à faire pour retrouver un consensus stable, tant sur la confiance en la science que sur le modèle de soins que nous voulons vraiment maintenir.

Selon la source : ici.radio-canada.ca

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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