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Le carambolage politique à Québec: quand la fin de session bouscule tous les partis
Crédit: lanature.ca (image IA)

La réaction en chaîne au Parti libéral du Québec (PLQ)

Il faut dire que cette fin de session parlementaire n’a épargné personne à l’Assemblée nationale, créant un véritable carambolage politique en plein automne. Le tout a commencé par le face-à-face, très médiatisé, entre le gouvernement Legault et les médecins. Mais c’est surtout le Parti libéral du Québec et Québec solidaire qui ont été pris dans l’accident le plus spectaculaire.

Prenez Pablo Rodriguez, par exemple. Le chef rêvait de parcourir le Québec pour rallier ses militants, mais il s’est retrouvé à faire la navette incessante entre Montréal, le quartier général, et Québec, pour rester près de son caucus. C’est qu’il lutte clairement pour sa survie politique! On le disait prêt à prendre le volant pour de bon, mais il semble incapable de le garder bien en main, vu la cascade de problèmes survenue rapidement.

Imaginez : il y a eu le congédiement de sa cheffe de cabinet, Geneviève Hinse, l’expulsion de sa cheffe parlementaire, Marwah Rizqy, et une série d’enquêtes menées par l’UPAC, la commissaire à l’éthique et le Directeur général des élections du Québec. Même s’il jure qu’il n’a « rien à se reprocher », M. Rodriguez entraîne, malgré lui, l’ensemble des 18 députés libéraux dans cette zone de turbulence.

Les députés libéraux, forcés de remonter la pente

Les députés libéraux, après avoir tenu le fort pendant deux ans et demi suite au départ de Dominique Anglade et la défaite électorale de 2022, se retrouvent au plus bas dans les sondages. Ils avaient pourtant commencé à rebâtir leur crédibilité « brique par brique ». Certes, il a fallu aux nouveaux venus, dont les aptitudes sont décrites comme inégales, apprendre le métier, et les « vieux routiers » ont dû arbitrer de nombreuses chicanes internes. D’autres ont même réussi à se découvrir des talents pour mettre le gouvernement dans l’embarras.

Mais au moment même où ils croyaient avoir trouvé une certaine stabilité, voilà que les problèmes du chef et de sa course à la direction les obligent à remettre le compteur à zéro. C’est dommage, car ces déboires risquent de faire oublier tout le travail constructif : on pense aux nombreuses demandes d’accès à l’information du député Monsef Derraji concernant le fiasco SAAQclic, ou à la pression qu’André Fortin a exercée pour freiner l’hémorragie dans le réseau de la santé en Outaouais. Qui se souvient des démonstrations théâtrales de Marc Tanguay contre François Legault, ou des analyses financières pointues de Frédéric Beauchemin, un des rares députés de l’opposition avec une telle expérience professionnelle ?

Même les étoiles montantes du caucus, Madwa-Nika Cadet ou Michelle Setlakwe, brillent beaucoup moins. Pour ses détracteurs, le temps presse; certains semblent carrément en mission pour l’obliger à partir avant Noël. Comment M. Rodriguez peut-il s’en sortir si le mot UPAC le colle partout, sans même qu’il y ait d’accusations? S’il veut se rendre aux élections, il doit trouver des appuis importants pour faire contrepoids, et vite!

Québec solidaire : l’introspection nécessaire et les controverses

credit : lanature.ca (image IA)Québec solidaire non plus n’a pas eu une fin de session de tout repos. Chez eux, l’impact est peut-être moins grave qu’au PLQ, mais on a l’impression que le plus grand ennemi de Québec solidaire reste… Québec solidaire. Ces fameuses fissures internes ont refait surface cet automne. Il faut croire qu’à chaque session parlementaire correspond son déchirement, puisque ça fait deux ans qu’ils doivent s’expliquer à ce sujet après chaque bilan.

Le point chaud, cette fois-ci, c’était l’exclusion, devenue un départ, de Vincent Marissal. Négocier en secret avec le Parti québécois, c’est considéré comme impardonnable en politique; la loyauté envers le parti qui vous fait élire est non négociable. Pourtant, Marissal n’en pouvait plus de jongler entre les idéaux parfois utopiques des militants et la réalité du travail parlementaire. Et voilà que l’éternelle question revient : « Allez-vous faire une introspection? »

La cheffe parlementaire, Ruba Ghazal, assure que le parti aspire toujours à gouverner, même s’il penche de plus en plus à gauche, comme le montre l’élection de Sol Zanetti, qui se décrit lui-même comme « antisystème », au poste de co-porte-parole. Si la ferveur souverainiste de Sol Zanetti est jugée « bien dosée », celle de Ghazal, dont on reconnaît la fougue, a parfois été critiquée pour « démoniser » le Parti québécois, ce qui n’aide pas à faire entendre le fond de son argumentaire sur l’immigration.

Autre difficulté marquante : la défense de leur position durant le conflit de travail à la Société de transport de Montréal (STM). Se présenter comme les défenseurs des moins nantis tout en appuyant une grève qui les privait de leur seul moyen de transport a été un cadeau pour le gouvernement. Le ministre Jean Boulet n’a eu qu’à brandir cet exemple pour justifier le devancement de l’application de sa loi limitant le droit de grève. Heureusement, une entente est survenue avant que le dommage ne soit total. Malgré tout, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé terminent avec des interventions directes et efficaces, mais ils laisseront un « grand vide en 2026 », tout comme Christine Labrie. Bien qu’ils fassent entendre la voix des minorités, les solidaires donnent l’impression de rouler constamment sur des cailloux.

Le Parti Québécois à 200 km/h et la percée progressive du PCQ

Pendant que le PLQ et QS tentent de se remettre de leurs accidents, le Parti québécois (PQ) est en pleine ascension. On dirait qu’il roule à 200 km/heure, les fenêtres baissées, sur une autoroute dégagée! Le chef Paul St-Pierre Plamondon n’a pas peur de foncer; il invite même le premier ministre à déclencher des élections anticipées.

Attention, il a quand même eu son accrochage : ses commentaires sur « l’aplaventrisme et la vacuité intellectuelle » des porte-parole du milieu culturel québécois (suite à la nomination du ministre fédéral Marc Miller) lui ont valu une « collision » avec une partie de son propre électorat. Bien qu’il se soit excusé, il maintient le fond de sa critique, ce qui, selon l’adversaire libéral et l’entourage du premier ministre, prouve que le PQ se radicalise. On dirait que les libéraux et les caquistes vont tenter de lui coller cette étiquette à deux.

PSPP, souvent traité de « soupe au lait » dans le passé, est-il en train de tester les limites de l’acceptabilité? Le PQ a non seulement réitéré sa promesse de référendum dès le premier mandat, mais il a aussi présenté son livre bleu cet automne pour dessiner les contours d’un Québec indépendant. Le premier chapitre, sur le développement des relations internationales, n’a pas suscité de fortes réactions chez les fédéralistes. Le deuxième chapitre, portant sur la monnaie québécoise, a permis de tester le degré d’acceptabilité de cette option — et encore là, pas de « remous majeurs ».

Est-ce parce que ce n’est pas assez concret pour la majorité des gens? Ou peut-être parce que ce n’est pas leur priorité? Quoi qu’il en soit, le chef péquiste pourrait interpréter ce calme comme un feu vert pour repousser les limites encore plus loin. La suite du livre bleu est prévue dans les prochains jours. En attendant, le PQ est prêt pour la partielle de Chicoutimi (circonscription laissée vacante par Andrée Laforest). Les sondages indiquent que ce n’est qu’une question de temps avant d’accueillir un septième élu (Pascal Paradis, Catherine Gentilcore et Alex Boissoneault), ce qui ferait mentir ceux qui doutaient du « véhicule » péquiste.

Le Parti conservateur du Québec : la crédibilité en solo

credit : lanature.ca (image IA)

De son côté, Éric Duhaime est un peu le voyageur solitaire du paysage politique. Malgré l’occasion ratée de prendre le chemin de l’Assemblée nationale lors de l’élection partielle d’Arthabaska, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) a fait du chemin depuis la pandémie.

Sa formation a clairement gagné en crédibilité, notamment en s’attaquant à des sujets sensibles. En exigeant une baisse des taxes sur l’essence et en martelant qu’il est injuste pour les Québécois de continuer de payer pour le marché du carbone (contrairement au reste du Canada), il touche une corde sensible auprès de l’électorat. Il s’éloigne ainsi progressivement de la frange la plus radicale qui avait caractérisé le PCQ au pire moment de la COVID-19.

Son alliance la plus récente avec l’ex-ministre caquiste, Maïté Blanchette-Vézina, pourrait lui donner une vitrine inattendue. Étant députée indépendante, elle peut l’inviter à l’Assemblée nationale, un privilège qu’il avait déjà obtenu il y a quatre ans avec Claire Samson. Attention, Blanchette-Vézina ne se joint pas au PCQ pour l’instant, mais elle accepte de partager des idées avec lui pour défendre les régions. Cela veut dire qu’Éric Duhaime devra parfois accepter de s’asseoir dans le siège du passager. Mais, sérieusement, qui sait où ce nouveau duo pourrait bien les mener?

Selon la source : ici.radio-canada.ca

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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