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Les phoques ont des ongles et savent s’en servir
Crédit: Les clous d'étanchéité ne se placent pas toujours là où on les attend. Crédit photo : Asmus Koefoed / Shutterstock.com

Une manucure pour les prédateurs marins ?

lanature.ca (image IA)

On a souvent tendance à imaginer les phoques comme d’adorables saucisses de mer qui glissent sans effort dans nos océans, n’est-ce pas ? Pourtant, il y a un détail anatomique qui nous échappe souvent. Rachael Funnell, qui détient tout de même un diplôme en zoologie de l’Université de Southampton et se spécialise dans le comportement animal, nous apprend une chose surprenante : ces animaux ont des ongles. Eh oui, vous avez bien lu. C’est d’ailleurs assez fascinant de se dire que les gardiens de zoo se transforment parfois en manucures pour leurs phoques et lions de mer, dont beaucoup possèdent des ongles qui ressemblent étrangement à ceux de nos propres orteils ou doigts.

Ce qui est curieux, et je me suis fait la réflexion en voyant les photos, c’est que chez les otaries à fourrure, on a l’impression que les ongles ont été collés au hasard, genre, en plein milieu de la nageoire. C’est assez déroutant visuellement. Mais en fait, il y a une logique implacable là-dessous : ils sont situés exactement là où s’arrêtent les os des orteils. Tout le reste de la nageoire, c’est du cartilage. C’est souple, c’est parfait pour nager, je suppose… mais ils ont besoin de la rigidité des os des orteils pour utiliser efficacement ces ongles. Pourquoi faire ? Principalement pour toiletter la fourrure sur leur dos. La nature est quand même bien faite.

Limes naturelles et coupe-ongles pour chiens

« Le chat a des griffes », un éléphant de mer effronté, 2022. Crédit photo : Giedriius / Shutterstock.com

Dans la nature, tout ce petit monde s’entretient tout seul. Les otaries à fourrure, par exemple, utilisent leurs ongles constamment pour le toilettage, ce qui permet de garder une longueur raisonnable. C’est le système D de la nature. Par contre, pour d’autres espèces peut-être un peu moins portées sur la « mode » ou le soin, comme les phoques communs, ça se complique en captivité. Dans la nature, ils crapahutent sur des rochers, affrontent des eaux agitées, ça lime naturellement. Mais dans un bassin calme ? Les ongles des nageoires avant peuvent devenir un peu longs.

C’est là que ça devient presque comique : bien que de longs ongles puissent donner un air féroce sur les photos (comme celle mentionnée avec l’éléphant de mer impertinent), en captivité, il faut intervenir. Les soigneurs doivent littéralement utiliser des coupe-ongles pour chiens pour les tailler. Et attention, il ne s’agit pas juste d’esthétique. Les ongles des phoques, tout comme les nôtres, sont faits de kératine. Cela signifie – et c’est un point qu’on oublie souvent – que ces animaux sont vulnérables aux mêmes soucis que nous, comme les infections fongiques qui peuvent attaquer l’ongle et son lit. Personne n’a envie de gérer une mycose sur une nageoire, croyez-moi.

Du gratte-dos au burrito : une question d’évolution

Les griffes des nageoires postérieures des otaries à fourrure sont idéales pour entretenir leur pelage. Crédit photo : Stephen Barnes / Shutterstock.com

Mais à quoi ça sert vraiment, à part se faire beau ? Selon l’Aquarium de la Nouvelle-Angleterre, ces équivalents de nos ongles d’orteils et de doigts sont bien utiles pour se gratter les zones qui démangent ou pour grimper sur le sable et la glace. C’est pratique. Cela dit, d’autres espèces, comme les phoques véritables du Nord, ont poussé le concept un peu plus loin avec des griffes beaucoup plus robustes. Des recherches ont montré qu’ils s’en servent carrément pour manger. Ils attrapent leur proie, la remontent à la surface, plantent leurs griffes dedans et prennent des bouchées… un peu comme un humain qui mangerait un burrito. L’image est assez parlante, non ?

On peut se demander pourquoi ces phoques du Nord ont développé de telles griffes fonctionnelles alors que leurs proches cousins ont gardé des ongles plus délicats. Les biologistes de l’évolution David Hocking et Felix Georg Marx ont écrit dans The Conversation une réponse qui a le mérite d’être claire : « La réponse, en partie, est simplement parce qu’ils le pouvaient ». C’est fascinant quand on y pense. Contrairement aux otaries et lions de mer, les phoques du Nord nagent principalement avec leurs membres arrière. Du coup, leurs pattes avant sont restées libres pour faire autre chose, et ils ont simplement continué à les utiliser comme ils l’avaient toujours fait.

Conclusion

Au final, on pourrait être tenté de croire que ces ongles et griffes ne sont qu’un vieux souvenir, une sorte de « gueule de bois » évolutive héritée de la vie terrestre de leurs ancêtres. Mais ce n’est pas si simple. Les nombreuses façons dont ils se sont adaptés pour les faire pousser et les utiliser prouvent le contraire.

Ces appendices ne sont pas là juste pour faire joli ou pour imiter Patrick l’Étoile de mer en restant plantés là. Ils ont une vraie utilité dans leur quotidien, que ce soit pour l’hygiène, l’escalade ou le casse-croûte. La nature ne garde rarement des choses inutiles très longtemps, après tout.

Selon la source : theconversation.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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