Aller au contenu
Pourquoi vos microbes intestinaux pourraient contrôler votre sommeil
Crédit: lanature.ca (image IA)

Une révélation surprenante venue de nos entrailles

credit : lanature.ca (image IA)

On a toujours eu tendance à croire que le sommeil, c’est une affaire de cerveau. Vous savez, cette idée que tout se passe là-haut, entre nos deux oreilles, comme un interrupteur qu’on éteint le soir. Eh bien, figurez-vous que c’est peut-être un peu plus compliqué — et fascinant — que ça.

Une nouvelle recherche menée par l’Université d’État de Washington (WSU), publiée ce 13 décembre 2025, vient bousculer nos certitudes. Les chercheurs suggèrent que notre besoin de dormir pourrait dépendre tout autant de notre cerveau que… des microbes qui peuplent nos intestins. Oui, vous avez bien lu.

L’équipe a découvert que des molécules bactériennes, spécifiquement celles des parois cellulaires appelées peptidoglycanes, sont présentes naturellement dans le cerveau. Et le plus incroyable ? Elles fluctuent en rythme avec nos cycles de sommeil. C’est comme si nos bactéries nous chuchotaient quand il est temps de se reposer. Cette découverte pourrait bien être la clé pour comprendre enfin le « comment » et le « pourquoi » de nos nuits.

La condition « Holobionte » : Quand le ventre parle à la tête

lanature.ca (image IA)

C’est une perspective qui change tout, franchement. Cette étude appuie une vision assez révolutionnaire que les scientifiques appellent la « condition holobionte ». C’est un terme un peu barbare, je vous l’accorde, mais l’idée est simple : le sommeil naîtrait d’un partenariat, d’une danse complexe entre notre cerveau et notre microbiome. Cette immense communauté de microbes qui vit en nous n’est pas juste là pour la digestion.

Erika English, doctorante à la WSU et auteure principale de ces travaux, explique que cela « ajoute une nouvelle dimension à ce que nous savions déjà ». Avec ses collègues, elle a démontré que le peptidoglycane (ce fameux matériau des parois bactériennes) apparaît naturellement dans le cerveau des souris et s’aligne parfaitement avec leurs habitudes de sommeil. On savait déjà, par le passé, qu’injecter ce type de molécule à des animaux les faisait dormir, mais personne n’avait vraiment accepté l’idée que cela puisse arriver naturellement dans le cerveau.

Les recherches d’Erika English, publiées notamment dans Frontiers in Neuroscience le 26 juin 2025 (sous le DOI 10.3389/fnins.2025.1608302 pour ceux qui aiment les détails précis), montrent que ces molécules et leurs récepteurs sont présents dans plusieurs zones cérébrales. Leurs niveaux changent selon l’heure de la journée ou si l’animal est en manque de sommeil. Cela remet en question tellement de choses sur notre libre arbitre, notre évolution et même la façon dont on envisage de soigner les troubles du sommeil à l’avenir.

Une lumière qui s’éteint pièce par pièce : la théorie du sommeil local

credit : lanature.ca (image IA)

Pour mieux comprendre, il faut regarder comment cette découverte réconcilie deux grandes théories qui s’opposaient un peu jusqu’ici. D’un côté, on pensait que le cerveau et le système nerveux contrôlaient tout. De l’autre, il y a cette théorie du « sommeil local ». Des expériences ont montré que de petits groupes de cellules, voire des cellules isolées dans une boîte de Pétri (le concept du « sommeil dans un plat »), peuvent entrer dans un état semblable au sommeil.

Imaginez une maison où les lumières s’éteignent une pièce à la fois. C’est un peu ça, le sommeil local. À mesure que ces poches d’inactivité se multiplient, le corps bascule de l’éveil au sommeil. La nouvelle hypothèse de la WSU marie ces deux visions : le sommeil serait le résultat partagé des interactions entre le corps et ses micro-organismes résidents.

« Ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est les deux. Ils doivent travailler ensemble », insiste Erika English. Elle décrit le sommeil comme un processus qui se déroule à différentes vitesses pour différents niveaux d’organisation cellulaire. C’est une coordination immense, presque symphonique. Cette collaboration a été détaillée dans un article récent de Sleep Medicine Reviews, co-écrit avec le professeur James Krueger.

Conclusion : Un héritage vieux de plusieurs milliards d’années

credit : lanature.ca (image IA)

Il faut se rendre à l’évidence : nous ne sommes pas seuls dans notre corps. James Krueger, professeur régent à la WSU et nommé « Légende vivante de la recherche sur le sommeil » en 2023 par la Sleep Research Society, nous rappelle une vérité vertigineuse. « Nous avons toute une communauté de microbes vivant en nous. Ces microbes ont une histoire évolutive bien plus longue que n’importe quel mammifère, oiseau ou insecte — des milliards d’années de plus », souligne-t-il.

Selon lui, l’évolution du sommeil a probablement commencé il y a des éons avec le cycle activité/inactivité des bactéries elles-mêmes. Les molécules qui pilotaient cela à l’époque sont cousines de celles qui influencent notre cognition aujourd’hui. C’est fou quand on y pense, non ? Que notre fatigue du soir puisse venir d’un héritage bactérien aussi ancien.

Erika English espère maintenant creuser encore plus loin. « Maintenant que le monde commence à apprécier l’importance des microbes, non seulement pour la maladie mais aussi pour la santé, c’est un moment très excitant », confie-t-elle. Nous commençons à peine à comprendre comment nous communiquons avec nos microbes, et comment eux communiquent avec nous. Une chose est sûre : la prochaine fois que vous aurez du mal à dormir, vous ne regarderez peut-être plus votre ventre de la même façon.

Selon la source : scitechdaily.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu