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Quand les virus jouent les trouble-fêtes : comprendre le lien avec le cancer
Crédit: lanature.ca (image IA)

L’intégration virale, un mécanisme dangereux

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Nous connaissons bien les virus, cette large famille d’organismes microscopiques. Ils nous donnent le rhume, bien sûr, mais ils causent aussi des maux bien plus sévères comme la grippe ou, pire, des encéphalites. Au-delà de l’infection et de ses désagréments immédiats, il y a un mécanisme beaucoup plus insidieux qui nous inquiète : certains virus ont la capacité de s’intégrer directement dans nos cellules normales, de se **joindre à leur ADN**.

C’est là que le problème commence. Dans certains cas, cette intégration peut créer des mutations au niveau de notre matériel génétique. Et vous l’aurez compris, ces mutations favorisent malheureusement le développement du cancer. Ce n’est pas une fatalité, c’est une association complexe, mais l’urgence est de comprendre ce que la science sait pour quelques-uns des virus les plus célèbres, et les plus dangereux.

Le VPH et l’Epstein-Barr : les risques les mieux documentés

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Le cas le plus généralement connu, c’est sans aucun doute le **virus du papillome humain (VPH)**. Ça fait maintenant plus de quarante ans qu’on a démontré que l’infection par certains sous-types de VPH est associée à un risque nettement accru de développer un cancer. Rassurez-vous, infection n’est pas synonyme de cancer. On parle d’association, suggérant que c’est un facteur parmi beaucoup d’autres qui peut favoriser sa survenue.

Mais l’association est tellement forte pour le cancer du col de l’utérus que les cas qui n’ont aucun lien avec une infection préalable sont extrêmement rares. Ce qui est particulièrement frappant, et un peu alarmant, c’est que depuis environ **vingt ans**, les cancers de la gorge associés au VPH, surtout chez les hommes, constituent la grande majorité des nouveaux cas. Cette infection, souvent exacerbée par le tabagisme ou la consommation d’alcool, augmente le risque au point d’atteindre des niveaux qu’on peut qualifier d’épidémiques!

La bonne nouvelle, c’est que la vaccination existe et a un potentiel clair d’inverser les statistiques de mortalité et de morbidité. Malheureusement, compte tenu du nombre important de gens déjà infectés, il faudra de très nombreuses années pour voir l’incidence diminuer significativement, même si tout le monde était vacciné demain matin. C’est pourquoi, en attendant, on doit absolument améliorer les options de traitement disponibles pour ces cancers.

  • Le virus **Epstein-Barr (EBV)**, mieux connu pour causer la mononucléose, est lui aussi associé à un risque de développer des formes particulièrement virulentes de lymphome et de cancer nasopharyngé.
  • Bien que retrouvé plus souvent dans les populations sud-asiatiques (mais pas exclusivement), on a même la capacité aujourd’hui de suivre ou de prédire l’évolution de la maladie en dosant la quantité d’ADN de l’EBV dans le sang.
  • Le gros hic : il n’existe malheureusement **pas de vaccin contre l’EBV**, ce qui oblige l’oncologie à constamment proposer de nouvelles options thérapeutiques pour réduire la mortalité et la morbidité causées par ces types de cancer.

Le VIH, la COVID-19 et le pronostic défavorable des patients infectés

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Le **virus d’immunodéficience humaine (VIH)**, qui faisait autrefois des ravages considérables, continue aujourd’hui, malgré les progrès des thérapies antirétrovirales, d’augmenter le risque de nombreux cancers. Ces cancers – qui incluent notamment le **cancer du poumon**, les **lymphomes**, certains **sarcomes** et les **cancers digestifs** – représentent d’ailleurs maintenant une principale cause de décès pour les gens infectés par le VIH. Malgré les traitements efficaces contre le VIH, le pronostic de plusieurs types de cancer demeure plus défavorable chez ces personnes.

Heureusement, des études récentes suggèrent que l’immunothérapie, qui est devenue un pilier dans l’arsenal anti-cancer, pourrait offrir un potentiel très intéressant pour améliorer la prise en charge de ce groupe de patients. C’est une lueur d’espoir essentielle.

Et puis, il y a la question qui fâche : le lien entre **COVID et cancer**. Pendant la pandémie, les professionnels de la santé avaient rapidement remarqué que la COVID-19 entraînait une infection plus sévère et un risque de décès prématuré chez les patients cancéreux, surtout ceux en traitement actif. Plus récemment, les équipes de recherche ont cherché à savoir si l’infection à COVID-19 elle-même augmentait le risque de développer un cancer. Quelques études ont proposé une faible augmentation de certains types de cancer, mais globalement, il est beaucoup trop tôt pour en tirer une conclusion ferme, et si association il y a, elle est considérée comme relativement faible.

Par contre, et c’est très important, les données montrent que la vaccination contre la COVID n’a absolument pas donné lieu à une augmentation du risque de développer un cancer. Au contraire, la vaccination semble même **augmenter l’effet thérapeutique de l’immunothérapie** et, dans certains cas, améliorer la survie chez les patients souffrant de certains types de cancer.

Du danger à l’arme thérapeutique

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Il est fascinant de voir que les virus, qui peuvent être les coupables dans l’apparition de certains cancers, pourraient aussi devenir nos meilleurs alliés. Au-delà des agents pathogènes que nous venons de décrire, la recherche se concentre actuellement sur des virus que l’on pourrait utiliser pour contrer la maladie. C’est ce que l’on appelle la virothérapie.

Le but est d’utiliser des virus qui peuvent **spécifiquement infecter les cellules cancéreuses** et les éliminer. Soit directement en les détruisant, soit indirectement en mobilisant une action forte de notre système immunitaire contre elles. C’est une avenue de recherche très prometteuse depuis des années. Cependant, les avancées sont lentes. Pourquoi? Parce que la sécurité est primordiale, et il faut assurer la stricte innocuité de tout le processus, étant donné les risques potentiels. C’est un équilibre délicat.

Les virus font partie intégrante de notre environnement et de notre microbiome. Les connaître, les décrypter, et surtout, en contrôler certains, a un fort potentiel pour modifier de manière spectaculaire les statistiques actuelles du cancer. Un enjeu capital pour la santé publique mondiale.

Selon la source : tvanouvelles.ca

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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