Une simple pilule pourrait bientôt remplacer les injections pour traiter la gonorrhée
Auteur: Mathieu Gagnon
Un nouvel espoir contre une infection tenace

C’est une nouvelle qui pourrait bien changer la donne pour des millions de patients. Vous savez, personne n’aime les piqûres, et encore moins quand il s’agit de traiter une infection sexuellement transmissible aussi courante que la gonorrhée. Eh bien, des chercheurs sont en train de tester une nouvelle pilule à dose unique qui, franchement, pourrait nous simplifier la vie alors que la résistance aux antibiotiques devient un vrai casse-tête.
Ce nouveau médicament, appelé zoliflodacine, se présente comme une alternative sérieuse, surtout à un moment où cette infection devient de plus en plus difficile à soigner avec nos vieux remèdes. Dans un essai clinique de phase 3 publié récemment dans The Lancet — on parle ici d’une publication datée de décembre 2025 —, les scientifiques ont rapporté quelque chose de très prometteur. Il semblerait qu’une seule dose orale de zoliflodacine fonctionne à peu près aussi bien que le traitement standard que l’on utilise depuis des lustres. Pour rappel, ce standard actuel est assez lourd : il combine une injection de ceftriaxone suivie d’une dose orale d’azithromycine.
La gonorrhée, causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae, est loin d’être anecdotique. Elle s’attaque principalement aux muqueuses des voies génitales, mais ne s’arrête pas là : le rectum, la gorge et même les yeux peuvent être touchés. C’est assez effrayant quand on y pense.
L’urgence face à une résistance grandissante

Pour bien comprendre l’enjeu, il faut regarder les chiffres, et ils donnent le vertige. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé qu’en 2020, il y avait eu 82,4 millions de nouveaux cas dans le monde chez les personnes âgées de 15 à 49 ans. Ce n’est pas rien. Et le traitement est crucial, vraiment, car une gonorrhée non soignée peut entraîner des complications graves, sans parler du fait que l’infection augmente le risque d’attraper ou de transmettre le VIH.
Le gros problème, c’est que la bactérie N. gonorrhoeae est devenue, avec le temps, une sorte de « super-bactérie ». Elle a progressivement développé une résistance à presque toutes les classes d’antibiotiques qu’on a pu lui lancer dessus par le passé. Du coup, on se retrouve avec de moins en moins d’options fiables sous la main. Les chercheurs citent des données de surveillance qui montrent une inquiétude grandissante dans plusieurs régions du globe.
On voit notamment des rapports signalant une hausse de la résistance à l’azithromycine et une augmentation de la multirésistance. Plus préoccupant encore, il y a des signaux d’alarme concernant la sensibilité à la ceftriaxone — notre ligne de défense actuelle — dans des endroits comme le Cambodge et le Viêt Nam. C’est une course contre la montre.
La zoliflodacine : comment ça marche et les résultats de l’essai

Alors, comment fonctionne ce petit miracle ? La zoliflodacine est un antibiotique d’une toute nouvelle classe, les « spiropyrimidinetriones » — un mot compliqué pour dire qu’elle tue la bactérie d’une façon inédite. Elle perturbe la réplication de l’ADN en ciblant principalement la sous-unité GyrB de l’ADN gyrase bactérien. C’est une approche distincte de celle des fluoroquinolones, qui visent d’autres cibles. Des travaux antérieurs avaient déjà montré que la zoliflodacine restait active en laboratoire contre des souches résistantes à la ciprofloxacine, à la ceftriaxone et à l’azithromycine. Les modèles suggéraient qu’un régime oral unique de 3 grammes suffirait.
L’essai de phase 3 a vu les choses en grand, enrôlant plus de 900 personnes réparties dans 17 cliniques ambulatoires à travers cinq pays : les États-Unis, l’Afrique du Sud, la Thaïlande, la Belgique et les Pays-Bas. Les participants ont reçu soit la nouvelle pilule, soit le traitement standard habituel. Et les résultats sont là : la zoliflodacine a guéri plus de 90 % des infections au niveau des sites génitaux.
Côté confort, le médicament a été bien toléré. Les effets secondaires étaient similaires à ceux observés avec les traitements actuels, et aucun problème de sécurité grave n’a été signalé, ce qui est rassurant. Un autre point crucial noté par les enquêteurs : ils n’ont trouvé aucune preuve qu’une résistance à la zoliflodacine soit apparue pendant l’essai, en se basant sur les analyses en laboratoire effectuées entre le début de l’étude et le test de guérison.
Conclusion : Vers une approbation attendue

Aujourd’hui, la zoliflodacine est en attente d’examen par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis. Si elle obtient le feu vert, les auteurs soutiennent, et je pense qu’ils ont raison, qu’une option orale à dose unique pourrait renforcer considérablement nos efforts pour contrôler la gonorrhée résistante aux médicaments. Cela rendrait le traitement beaucoup plus facile à distribuer dans davantage de contextes, y compris via des soins menés par la communauté, et aiderait à protéger la santé reproductive de millions de personnes en améliorant l’accès à une thérapie efficace partout dans le monde.
Pour ceux qui voudraient aller plus loin, l’étude complète s’intitule « Zoliflodacin versus ceftriaxone plus azithromycin for treatment of uncomplicated urogenital gonorrhoea: an international, randomised, controlled, open-label, phase 3, non-inferiority clinical trial ». Elle a été publiée le 11 décembre 2025 dans The Lancet par une longue liste de chercheurs dévoués, dont Alison Luckey, Manica Balasegaram, Lindley A Barbee, et bien d’autres experts comme Teresa A Batteiger, Helen Broadhurst ou encore Magnus Unemo, pour n’en citer que quelques-uns parmi la cinquantaine de signataires (DOI: 10.1016/S0140-6736(25)01953-1). C’est un travail d’équipe colossal qui mérite d’être salué.
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