Arthrite et remèdes naturels : la science se penche sur le « Manteau de Joseph »
Auteur: Mathieu Gagnon
Une découverte prometteuse venue du Brésil

C’est fascinant de voir comment, parfois, les remèdes de grand-mère finissent par trouver un écho très sérieux dans les laboratoires de haute technologie. Récemment, le 14 décembre 2025 pour être précis, la Fondation de recherche de São Paulo a mis en lumière des travaux assez incroyables concernant une plante que l’on trouve couramment sur le littoral brésilien. Vous la connaissez peut-être sous le nom de « Manteau de Joseph », ou pour les plus érudits d’entre nous, Alternanthera littoralis.
Cette plante n’est pas nouvelle pour les populations locales. Au contraire, elle traîne derrière elle une longue histoire d’utilisation dans la médecine traditionnelle, souvent employée pour traiter des infections microbiennes ou même des maladies parasitaires. Mais bon, on le sait bien, ce n’est pas parce qu’on l’utilise depuis des siècles que c’est forcément validé par la science moderne… du moins, c’était le cas jusqu’à récemment.
Des chercheurs brésiliens ont décidé de ne pas s’en tenir aux « on-dit ». Une collaboration d’envergure entre l’Université fédérale de la Grande Dourados (UFGD), l’Université d’État de Campinas (UNICAMP) et l’Université d’État de São Paulo (UNESP) a permis d’examiner cette plante sous toutes les coutures. Et devinez quoi ? Ils ont découvert des preuves tangibles d’effets anti-inflammatoires et analgésiques sur des modèles précliniques. Ça donne de l’espoir, surtout pour ceux qui souffrent de douleurs articulaires.
L’enquête scientifique : qui a fait quoi ?

Alors, comment s’y sont-ils pris ? Ce n’est pas le tout de cueillir une fleur et de dire qu’elle soigne. Comme rapporté dans le sérieux Journal of Ethnopharmacology, tout a commencé par une analyse chimique minutieuse. L’objectif était d’identifier précisément quelles substances bioactives se cachent dans l’extrait éthanolique obtenu à partir des parties aériennes de la plante. Cette étape cruciale a été dirigée par Marcos Salvador, pharmacien à l’Institut de biologie (IB) de l’UNICAMP. C’est un peu le détective de l’équipe, si vous voulez.
Une fois qu’on a su ce qu’il y avait dedans, il fallait voir ce que ça donnait en action. C’est là qu’intervient le groupe de recherche dirigé par la pharmacologue Cândida Kassuya, de la Faculté des sciences de la santé de l’UFGD. Ils ont testé l’extrait sur des modèles expérimentaux d’arthrite pour évaluer ses effets anti-inflammatoires. Enfin, et c’est peut-être le plus important pour notre sécurité, les analyses toxicologiques ont été menées. C’est Arielle Cristina Arena, professeure associée au Département de biologie structurelle et fonctionnelle de l’Institut des biosciences de l’UNESP (campus de Botucatu), qui a coordonné cette phase.
Arielle Cristina Arena explique d’ailleurs la démarche : « Enfin, nous avons effectué les analyses toxicologiques sous ma coordination ». Une phrase simple, mais qui cache des heures de travail rigoureux pour s’assurer que le remède n’est pas pire que le mal.
Résultats concrets et sécurité : ce qu’il faut retenir

Les résultats sont plutôt bluffants, je dois dire. L’extrait éthanolique d’A. littoralis a considérablement réduit l’inflammation chez les animaux de laboratoire. Arielle Arena précise : « Dans les modèles expérimentaux, nous avons observé une réduction de l’œdème, une amélioration des paramètres articulaires et une modulation des médiateurs inflammatoires, suggérant des actions antioxydantes et protectrices des tissus ». En gros, non seulement ça calme le feu de l’inflammation, mais ça semble aussi protéger les tissus.
Selon la professeure, ces découvertes ne font pas que valider une tradition ; elles posent une base scientifique solide pour l’avenir. On peut imaginer le développement futur de produits à base de plantes qui seraient à la fois efficaces et sûrs. Les conclusions suggèrent un profil de sécurité favorable aux doses thérapeutiques, ce qui est, disons-le, très prometteur pour une éventuelle utilisation humaine.
Cependant, ne courons pas trop vite à la pharmacie. Malgré ces résultats encourageants, il n’est pas encore possible de recommander son utilisation clinique immédiate. Il y a tout un processus à respecter : d’autres analyses toxicologiques, des études cliniques sur l’homme, et la standardisation de l’extrait sont nécessaires pour garantir la sécurité, l’efficacité et la qualité pharmacotechnique. Sans parler des étapes réglementaires qui sont toujours longues.
Conclusion et références complètes

Pour finir, il est important de comprendre la philosophie derrière cette étude. Comme le dit si bien Arielle Arena : « Cette recherche fait partie d’une ligne d’investigation continue développée par l’UFGD, l’UNESP et l’UNICAMP, et notre objectif est de valoriser la biodiversité brésilienne et les connaissances traditionnelles, mais avec une base scientifique rigoureuse, favorisant l’utilisation sûre et rationnelle des produits naturels ».
Pour ceux qui voudraient aller voir la source originale publiée le 7 octobre 2025, l’article s’intitule : « Ethanolic extract of Alternanthera littoralis P. Beauv. aerial parts: Safety assessment and efficacy in experimental models of articular ». Il a été rédigé par une longue liste de chercheurs dévoués : Felipe Leoratto Parizoto, Elisangela Dos Santos, Natália de Matos Balsalobre, Caren Naomi Aguero Ito, Flávia Barbieri Bacha, Luis Fernando Benitez Macorini, Marcos Jose Salvador, Arielle Cristina Arena et Cândida Aparecida Leite Kassuya. Vous pouvez le retrouver avec le DOI : 10.1016/j.jep.2025.120720.
Enfin, il faut rendre à César ce qui est à César. Ce travail colossal a été soutenu par la FAPESP à travers de multiples projets. Je vais vous donner les numéros, car c’est important de reconnaître ces financements : 06/06079-4, 09/05992-6, 15/03726-8, 16/06407-3, 17/19523-4 et 21/09693-5. C’est grâce à ce genre de soutien que la science avance, petit à petit.
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