Une découverte macabre en Chine révèle des secrets sur les sacrifices humains d’il y a 4 000 ans
Auteur: Mathieu Gagnon
Une fosse aux crânes qui bouscule nos certitudes

L’histoire a parfois ce don étrange de nous donner des frissons tout en piquant notre curiosité, n’est-ce pas ? Imaginez un peu la scène. Des archéologues fouillent le sol en Chine, sur les traces de la mystérieuse culture de Shimao, une civilisation de l’âge de pierre datant d’environ 4 000 ans. Et là, ils tombent sur quelque chose qui ferait pâlir n’importe qui : une fosse funéraire remplie de crânes.
Ce n’est pas juste une trouvaille isolée. C’est le début d’une enquête fascinante qui nous oblige à revoir ce qu’on croyait savoir sur les rituels de nos ancêtres. On parle ici de restes liés à des sacrifices humains, une pratique brutale mais hélas courante à cette époque. Sauf que cette fois, il y a un détail… un détail vraiment surprenant qui change la donne.
Dans cette cité néolithique fortifiée, les chercheurs ont découvert non pas un, mais plusieurs lieux de sacrifice, et figurez-vous qu’ils ne se ressemblent pas du tout. C’est comme si chaque endroit avait sa propre règle, sombre et précise.
Hommes d’un côté, femmes de l’autre : une organisation rituelle troublante

Alors, entrons dans le vif du sujet. À l’intérieur de l’enceinte de cet immense site de 1,5 mile carré (environ 4 km²), les archéologues ont mis au jour une fosse contenant environ 80 crânes humains. Oui, quatre-vingts. Ils étaient tous entassés près de la Porte Est, le long du mur de pierre. Ce qui est stupéfiant, c’est ce que les analyses ADN ont révélé par la suite.
On a longtemps cru — enfin, les experts croyaient — que la plupart des sacrifices humains de cette époque concernaient des victimes féminines. Mais là, surprise totale : dans cette fameuse fosse aux crânes, neuf victimes sur dix étaient des hommes. C’est un ratio énorme. On est loin du hasard.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Il y a un autre cimetière sur le site, un endroit plus « traditionnel » où reposent des individus de haut rang, l’élite de la société de l’époque. Et devinez quoi ? On y a aussi trouvé des sacrifices humains. Sauf que là-bas, contrairement à la fosse de la Porte Est, les victimes étaient principalement des femmes. C’est assez déroutant, cette différence, non ? D’un côté, une fosse masculine près du mur ; de l’autre, des femmes sacrifiées dans un cimetière d’élite.
Ces femmes sacrifiées étaient probablement des personnes de statut inférieur, enterrées aux côtés d’un membre important de la société pour l’accompagner ou l’honorer. C’est une distinction sexuelle très nette, presque administrative si j’ose dire, dans la manière de gérer la mort et le rituel.
Une enquête génétique de 13 ans pour comprendre le peuple de Shimao

Pour arriver à ces conclusions, il a fallu bien plus qu’une simple pelle et un pinceau. C’est là que la science moderne entre en jeu, et c’est franchement impressionnant. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature nous donne les clés de cette énigme. Qiaomei Fu, professeure à l’Institut de paléontologie des vertébrés et de paléoanthropologie de l’Académie chinoise des sciences, a dirigé ces recherches.
Elle n’a pas fait ça en un week-end. Elle et son équipe ont travaillé pendant 13 ans ! Treize années à analyser des génomes anciens. Ils ont réalisé une analyse du génome nucléaire à haute résolution sur 144 échantillons humains anciens provenant de Shimao et des sites environnants. Ces échantillons datent d’une période comprise entre 2300 et 1800 avant notre ère (B.C.E.). C’est un travail de titan.
Et vous savez ce qu’ils ont trouvé d’autre ? Quelque chose qui contredit une autre théorie populaire. On pourrait penser que ces hommes sacrifiés dans la fosse étaient des ennemis, des étrangers capturés, n’est-ce pas ? Eh bien… non. L’analyse de l’ascendance n’a montré aucune différence entre les hommes et les femmes. Ils venaient tous du même peuple. Cela rejette l’idée que les hommes provenaient d’une culture différente.
Les chercheurs pensent que les femmes étaient sacrifiées pour honorer les nobles ou les dirigeants, tandis que les crânes des hommes près de la Porte Est servaient probablement à un autre type de rituel, peut-être lié à la construction des murs de la ville. Une sorte d’offrande pour la protection ou la solidité de l’édifice, je suppose.
Conclusion : Une société bien plus complexe qu’il n’y paraît

Au final, cette découverte nous ouvre les yeux sur la complexité de la civilisation de Shimao. Ce n’était pas juste un groupe de personnes vivant derrière des murs. Il y avait une organisation sociale stratifiée, avec une pyramide, des zones divisées et des règles rituelles strictes. Comme l’ont écrit les chercheurs, ces pratiques sacrificielles étaient « hautement structurées », avec des rôles liés au genre pour des objectifs bien distincts.
C’est fascinant de voir comment, grâce à un peu d’ADN et beaucoup de patience, on arrive à reconstituer les croyances de gens disparus il y a quatre millénaires. La fosse aux crânes de Shimao reste l’exemple le plus ancien de ce type de site en Chine, un témoin silencieux d’une époque où la construction d’une ville demandait parfois un prix terriblement élevé.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.