Une incroyable créature marine à 24 yeux découverte : elle voit dans toutes les directions à la fois
Auteur: Mathieu Gagnon
Sommes-nous vraiment seuls ?

C’est sans doute l’une des questions les plus vertigineuses qui soient : existe-t-il une vie extraterrestre quelque part, loin là-haut parmi les étoiles ? C’est une interrogation légitime, je suppose. Mais honnêtement, avant de regarder vers le ciel, on ferait peut-être mieux de baisser les yeux vers nos propres océans. Car depuis des siècles, les scientifiques ne cessent d’y dénicher des créatures qui remettent en cause tout ce que nous pensions savoir sur la vie.
Parmi toutes les familles d’animaux étranges qui peuplent nos eaux (et croyez-moi, il y en a un paquet), les méduses décrochent probablement la palme de la bizarrerie. Elles n’ont pas de cerveau. Pas d’os. Même pas de cœur. Et certaines d’entre elles peuvent, techniquement, vivre éternellement. Dans le grand règne animal, difficile de faire plus « alien » que ces êtres à la fois majestueux et totalement déroutants. Et voilà qu’une étude récente, publiée dans la revue Zoological Studies, nous apprend que ce terrier du lapin — façon Alice au Pays des Merveilles version sous-marine — est encore plus profond qu’on ne le pensait.
Une découverte fascinante dans les étangs de Hong Kong

C’est une équipe de chercheurs de l’Université baptiste de Hong Kong (HKBU) qui a mis la main sur cette merveille. Ils ont découvert une toute nouvelle espèce de cuboméduse, ou « box jellyfish » en anglais, cachée dans des étangs d’eau saumâtre. Ces étangs, appelés localement « gei wais », se situent dans la réserve naturelle de Mai Po, tout près de l’université. Cette nouvelle venue appartient à la famille des Tripedaliidae, dans la classe des Cubozoa.
Les scientifiques ont décidé de la baptiser Tripedalia maipoensis. Pourquoi ce nom ? Tout simplement parce qu’elle a la forme d’un cube, comme ses cousines, et pour honorer le lieu de sa découverte. C’est d’ailleurs la troisième espèce trouvée dans le genre Tripedalia, mais — et c’est là que c’est intéressant — c’est la toute première fois qu’on en trouve une dans les eaux chinoises. L’équipe avait repéré cette petite bête pour la première fois en 2020, et depuis, ils en retrouvent chaque année dans les étangs à crevettes de la réserve. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) décrit cet endroit comme un « paradis pour les oiseaux » et une pièce irremplaçable du kaléidoscope des zones humides de Chine. C’est dire si l’endroit est précieux.
Petite par la taille, mais dotée d’une vision à 360 degrés
Quand on parle de cuboméduses, on imagine parfois des monstres marins effrayants. C’est vrai que la cuboméduse australienne, la Chironex fleckeri, possède une ombrelle qui peut atteindre trente centimètres de large et compte parmi les créatures les plus venimeuses au monde. Mais rassurez-vous, d’autres sont de véritables poids plumes en comparaison, dépassant à peine le centimètre. Notre nouvelle amie, la T. maipoensis, joue clairement dans cette catégorie plus modeste, avec une longueur de corps moyenne de seulement 1,5 centimètre. C’est minuscule, vraiment.
Mais ne vous fiez pas à sa taille. Comme les autres cuboméduses, les membres de cette nouvelle espèce possèdent l’un des attributs les plus étranges de tout le règne animal : elles ont 24 yeux. Oui, vingt-quatre. Mais attention, tous ces yeux ne se valent pas. Selon les chercheurs, ils sont répartis en quatre groupes de six. Chaque groupe est logé à l’intérieur d’un organe sensoriel appelé rhopalie. Dans chaque lot de six, deux yeux possèdent des lentilles pour former des images, tandis que les quatre autres servent simplement à détecter la lumière et l’obscurité. Le site Earth.com rapporte d’ailleurs qu’un autre membre du genre, la T. cystophora (qu’on trouve dans les Caraïbes et l’Indo-Pacifique central), utilise ses yeux tournés vers le haut pour se cacher dans la mangrove tout en naviguant entre les racines. Ce système oculaire complexe offre à ces méduses une vision à 360 degrés. Elles voient littéralement partout à la fois.
Conclusion : Une présence qui dépasse probablement la réserve

Le nom de cette méduse est peut-être hyper-spécifique à son lieu de découverte, mais les scientifiques se doutent bien qu’elle ne vit pas uniquement dans cette réserve. Qiu Jianwen, biologiste et co-auteur de l’étude à la HKBU, l’a expliqué assez simplement dans un communiqué de presse : « Nous avons nommé la nouvelle espèce Tripedalia maipoensis pour refléter sa localité type — l’endroit où elle a été trouvée pour la première fois. Bien qu’elle ne soit actuellement connue qu’à Mai Po, nous pensons que cette espèce est également distribuée dans les eaux adjacentes de l’estuaire de la rivière des Perles, car les gei wais sont reliés à l’estuaire par un canal de marée. »
Comme la réserve se trouve près d’une baie qui se vide dans la mer de Chine méridionale, les scientifiques sont impatients de mener des enquêtes sur les côtes du pays. L’objectif ? Comprendre l’étendue réelle du territoire de cette nouvelle cuboméduse. C’est fascinant de se dire qu’il reste encore tant de choses à découvrir, juste là, sous la surface.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.