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Votre cerveau ne fait pas la différence : quand l’imagination devient une expérience réelle
Crédit: lanature.ca (image IA)

Ces petits films que l’on se joue dans la tête

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Ça nous arrive à tous, n’est-ce pas ? Chaque jour, notre cerveau s’amuse à lancer de petites scènes, des « et si… » qui tournent en boucle. Vous vous surprenez à répéter ce que vous allez dire lors d’une réunion importante, ou peut-être à imaginer comment se déroulera un premier rendez-vous galant. La plupart du temps, on a l’impression que c’est anodin, juste un bruit de fond mental pour passer le temps. Mais est-ce vraiment si inoffensif ?

Eh bien, il semblerait que non. D’après un article fascinant de Rodielon Putol pour Earth.com, de nouvelles recherches suggèrent que cette activité fait bien plus que simplement tuer l’ennui. Le simple fait d’imaginer un moment positif avec quelqu’un pourrait, croyez-le ou non, vous faire apprécier davantage cette personne. Plus étonnant encore, cela modifie la façon dont votre cerveau stocke les informations à son sujet. C’est comme si, pour votre matière grise, la frontière entre le réel et l’imaginaire était beaucoup plus floue qu’on ne le pensait.

Une leçon de vie virtuelle : les découvertes de Boulder et Max Planck

credit : lanature.ca (image IA)

C’est une équipe de neuroscientifiques cognitifs qui a mené l’enquête, des chercheurs basés à l’Université du Colorado à Boulder (CU Boulder) ainsi qu’à l’Institut Max Planck pour les sciences cognitives et cérébrales, en Allemagne. Ils ont pris le « faire semblant » très au sérieux. Roland Benoit, l’auteur principal de l’étude et professeur associé de psychologie et de neurosciences à CU Boulder, l’explique assez clairement : « Nous montrons que nous pouvons apprendre d’expériences imaginées, et cela fonctionne à peu près de la même manière dans le cerveau que lorsque nous apprenons d’expériences réelles ».

Cela donne à réfléchir, non ? L’imagination ne serait pas passive. C’est d’ailleurs ce que souligne Aroma Dabas, la première auteure de l’étude, qui a mené ces travaux alors qu’elle était étudiante diplômée à l’institut Max Planck. Selon elle, l’imagination peut façonner activement ce à quoi nous nous attendons et, par conséquent, ce que nous choisissons. D’ailleurs, les scientifiques remarquent depuis des années que la mémoire et l’imagination se chevauchent. Ce sont des réseaux cérébraux similaires qui vous aident à vous souvenir du passé et à construire une scène future.

C’est d’ailleurs touchant de voir comment cela évolue avec l’âge : les enfants acquièrent souvent ces deux compétences — mémoire et imagination — à peu près au même moment. Et nous, en vieillissant, nous voyons souvent ces deux capacités s’estomper ensemble. Comme le dit Benoit : « Si la mémoire et l’imagination sont si similaires, alors théoriquement, les gens devraient être capables d’apprendre d’événements purement imaginés ».

Plongée au cœur du cerveau : l’expérience des 50 participants

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Pour vérifier si l’imagination pouvait vraiment enseigner au cerveau comme le fait la vraie vie, les chercheurs ont recruté 50 personnes pour une étude d’imagerie cérébrale. Ils se sont concentrés sur un concept un peu technique appelé l’erreur de prédiction de récompense. En gros, c’est ce qui aide le cerveau à mettre à jour ses attentes. Quand quelque chose se passe mieux que prévu, le cerveau prend note et renforce les connexions liées à cette préférence.

L’expérience était assez simple en apparence. Les participants ont d’abord dû lister 30 personnes qu’ils connaissaient et les classer : celles qu’ils aimaient, celles pour qui ils avaient un sentiment neutre, et celles qu’ils n’aimaient pas. Ensuite, direction le scanner d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). On leur montrait les noms des personnes classées comme « neutres ». À chaque nom, les participants devaient passer 8 secondes à imaginer très vivement une expérience positive ou négative avec cette personne.

Et devinez quoi ? Après le scan, les participants avaient tendance à préférer les personnes avec qui ils avaient imaginé passer un bon moment. Lors d’un test ultérieur, ils ont même déclaré les aimer davantage. Les données cérébrales ont suivi ce changement dans un circuit bien précis. Le striatum ventral, une région clé impliquée dans cette fameuse erreur de prédiction de récompense, devenait plus actif pendant l’imagination. Mais ce n’est pas tout… les scans ont aussi suggéré que cette région travaillait main dans la main avec le cortex préfrontal dorsomédian, une zone liée au stockage des informations sur les autres et à la mise à jour des souvenirs sociaux.

Conclusion : Entre thérapie et prudence, le pouvoir de nos pensées

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Comme l’explique Aroma Dabas, cela nous donne une raison, au niveau du mécanisme cérébral, pour comprendre comment le fait d’imaginer vivement des scénarios futurs — une conversation, une rencontre sociale — peut influencer notre motivation. C’est fascinant car cela rejoint un outil déjà utilisé en santé mentale : l’imagerie guidée. Les thérapeutes demandent souvent à leurs patients de répéter mentalement des situations difficiles pour changer leurs attentes avant même que l’événement ne se produise dans le monde réel.

Cependant, il faut rester vigilant. Roland Benoit note un côté plus sombre à tout cela. Les personnes souffrant d’anxiété ou de dépression peuvent rester coincées dans des scènes négatives très vives. « Vous pouvez peindre le monde en noir juste en l’imaginant », dit-il. Une petite note curieuse pour finir : l’étude n’a pas trouvé que le fait d’imaginer des expériences négatives avec quelqu’un faisait que les participants l’aimaient moins. Les auteurs veulent explorer pourquoi. Mais pour l’instant, le message est simple : le cerveau ne traite pas l’imagination comme du vide. Ce que vous répétez dans votre tête façonne ce que vous apprenez et qui vous appréciez. L’étude complète a été publiée dans la revue Nature Communications.

Selon la source : earth.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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