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Courir en groupe pour être libres : l’amer paradoxe du harcèlement des joggeuses
Crédit: lanature.ca (image IA)

Quand le sport, synonyme de liberté, devient source d’angoisse

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Courir, c’est censé être un moment de pure évasion. Une manière simple de renouer avec son corps, de lâcher prise. N’est-ce pas ça, la vraie liberté ? Mais avouons-le, pour beaucoup de femmes, ce geste anodin est malheureusement rempli d’appréhension. On hésite avant de sortir, on regarde l’heure, on planifie l’itinéraire. Cette insécurité constante est épuisante.

C’est pour briser cette solitude angoissante que ces clubs de course féminins ont vu le jour. L’idée est fondamentalement positive : regagner confiance en soi, se réapproprier l’espace public et ses capacités physiques. Courir à plusieurs, c’est vraiment autre chose : on partage l’effort, on s’encourage mutuellement, et on ressent cette énergie collective incroyable qui célèbre des corps en mouvement, puissants et bien vivants. Que ce soit à Londres, Nottingham ou Lewisham, ces groupes militent pour une vision du sport où l’inclusion est reine, peu importe votre rythme ou votre silhouette. Le problème, c’est que cette bulle de bienveillance se fissure souvent très vite, dès qu’elles entrent en contact avec la rue.

Même en groupe, la menace persiste et les remarques se multiplient

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C’est un peu le cœur du problème : le collectif ne garantit pas l’immunité, semble-t-il. Regardez Molly Slater-Davison, par exemple. Elle a fondé le groupe « These Girls Run » en 2021. Son moteur initial était simple : courir seule la nuit lui causait trop d’anxiété. Elle s’est dit que le nombre protégeait, que c’était la solution idéale pour apaiser cette peur lancinante. Et pourtant ! Même en plein jour, même entourées d’autres femmes, les remarques sexuelles, les insultes gratuites et les gestes déplacés se multiplient sans prévenir.

C’est un contraste d’une violence inouïe. D’un côté, vous avez des athlètes concentrées uniquement sur le plaisir de bouger et de l’autre, cette violence verbale qui surgit, qui intercepte, qui brise net l’instant de concentration. Les coureuses se font siffler, interpellées ou observées avec une insistance malsaine. Leur corps n’est plus perçu comme un outil de force et d’endurance, mais réduit à un objet de commentaire, point barre. Ce choc est brutal et ces récits, souvent relayés par des collectifs comme The LDN Fitness Collective, montrent l’ampleur du malaise.

Des stratégies de survie aux témoignages glaçants : le sport sous contrainte

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Les témoignages recueillis partout au Royaume-Uni sont franchement inquiétants et révèlent une réalité qu’on préférerait ignorer. Tenez, une part significative des femmes joggeuses rapporte avoir été purement et simplement crachée dessus, suivie ou même menacée. Ce n’est pas anecdotique, c’est un problème structurel. Face à cela, beaucoup adoptent des réflexes qui n’ont rien à voir avec le sport : elles courent en tenant leurs clés entre les doigts, prêtes à se défendre ; certaines emportent même des sprays au poivre ou changent leur parcours à la dernière minute. Ces stratégies ne sont pas, je le répète, des « excès de prudence », mais bel et bien des adaptations nécessaires à un climat d’insécurité qui, malheureusement, est en train de se normaliser.

C’est là que le paradoxe devient frappant : le sport devrait renforcer notre sentiment de maîtrise de notre corps. Au lieu de cela, il nous oblige, nous les femmes, à constamment anticiper le danger. Prenons l’exemple d’Emily Hewitt à Lewisham. Elle a créé « Ladies Who Run » spécifiquement pour que des mères puissent se réapproprier leur corps, post-grossesse, pour se sentir fortes et fières. Pourtant, le harcèlement est, là encore, omniprésent : commentaires sexualisants, conducteurs qui ralentissent exprès en voiture, ou encore interpellations humiliantes. Le plus choquant, c’est que lors d’un seul et même entraînement, plusieurs groupes ont été ciblés simultanément. Ces femmes n’ont pas créé ces clubs pour s’exposer ensemble à la violence, mais pour se soutenir et se reconstruire, un comble !

La persistance malgré la peur : une légitimité non négociable

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Depuis des lustres, la réponse sociétale est la même : on conseille aux femmes de ne pas courir seules. On place la responsabilité du danger sur la victime, comme si c’était à nous de gérer la violence des autres. Or, ces expériences démontrent clairement que même le collectif, même le groupe, ne suffit pas toujours à dissuader les comportements sexistes. Que faire ? Face au choc, au lieu de s’arrêter pour déposer plainte – ce qui serait légitime – le réflexe est souvent de s’éloigner, de protéger le groupe, et de continuer la course. On veut juste que ça s’arrête, vite.

Les autorités, de leur côté, affirment prendre ces faits au sérieux, ce qui est essentiel. Elles soutiennent des initiatives éducatives visant à sensibiliser aux comportements respectueux et à identifier les zones à risque. On peut espérer que cela aide, mais soyons honnêtes : le chemin est encore extrêmement long avant que nous ne puissions courir en paix.

Malgré tout cela, le message d’espoir et de résistance est palpable. Ces femmes continuent. Elles courent. Elles occupent l’espace public, fières de leur corps, de leur force, et de leur détermination inébranlable. Chaque foulée est une affirmation : leur corps mérite le respect, leur présence est parfaitement légitime, et leur liberté de mouvement n’est absolument pas négociable. Ces clubs de course sont devenus bien plus que des groupes sportifs : ce sont des communautés où l’on célèbre le mouvement, la solidarité, et, surtout, la confiance en soi, un pas après l’autre.

Selon la source : ma-grande-taille.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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