La fin des glaces éternelles ? Le « pic d’extinction » des glaciers pourrait nous frapper dès 2041
Auteur: Mathieu Gagnon
Un héritage en train de fondre

Il semble bien que nous nous dirigions vers un monde très différent, un monde où les glaciers, ces géants de glace que l’on croyait éternels, deviendront une rareté choquante pour les générations futures. C’est difficile à imaginer, n’est-ce pas ? Actuellement, notre planète abrite encore plus de 200 000 glaciers. C’est un chiffre énorme, rassurant presque. Mais voilà le hic : si le changement climatique continue de s’aggraver sans retenue, ce chiffre pourrait s’effondrer de manière vertigineuse pour atteindre à peine 18 000 d’ici la fin du siècle.
Pour bien comprendre de quoi on parle, rappelez-vous qu’un glacier, c’est fondamentalement une accumulation ancienne de glace sur des sommets montagneux. Avec le temps, cette masse glisse doucement vers le bas, un peu comme une rivière en super ralenti. Le problème actuel, c’est que la hausse des températures perturbe tout le cycle. Ils ne se « rechargent » plus assez à cause du manque de neige et du froid qui se fait rare. Pire encore, leur glace dégèle de l’intérieur, ce qui les fait rétrécir et reculer à vue d’œil.
Ce n’est pas un phénomène isolé, c’est un drame mondial. Dans une nouvelle étude menée par l’ETH Zürich en Suisse, des scientifiques ont tenté de dresser un tableau global de cette perte en se basant sur différents scénarios climatiques — en gros, tout dépendra des efforts que l’humanité fournira, ou non, pour limiter la casse.
Le couperet de 2041 et les scénarios du pire

Les chercheurs ont cherché à identifier ce qu’ils appellent le « Pic d’Extinction des Glaciers ». C’est le moment fatidique, le zénith, où le nombre de glaciers disparaissant en une seule année atteindra son maximum. Si le monde parvient — et c’est un grand « si » — à limiter le réchauffement climatique à une hausse de 1,5°C (soit 2,7°F), ce pic surviendrait aux alentours de 2041. À ce moment-là, nous verrions environ 2 000 glaciers s’évaporer en l’espace d’une seule année.
Mais soyons réalistes un instant… il semble peu probable que la hausse des températures s’arrête là. La température moyenne de la Terre a déjà grimpé d’environ 1,2°C (2,16°F) depuis la Révolution industrielle, et la route est encore longue. Dans un scénario de réchauffement extrême, même des glaciers de taille moyenne, comme le célèbre Glacier du Rhône, rétréciraient de façon dramatique. D’ici 2100, selon la trajectoire du réchauffement, il ne pourrait rester que 20 glaciers dans toutes les Alpes. C’est terrifiant quand on y pense.
Si l’on suit le modèle dit « Business as Usual », avec une hausse de 4°C (7,2°F) des températures mondiales, le pic se décale vers 2055. Cela peut sembler plus lointain, mais ne vous y trompez pas : cela impliquerait l’effondrement simultané de 4 000 glaciers.
Hécatombe régionale : À quoi ressemblera 2100 ?

La chronologie de cet effondrement total ne sera pas la même partout sur le globe. C’est assez disparate selon les régions. Voici comment le « taux de survie » devrait se profiler d’ici l’an 2100, et les chiffres sont assez brutaux quand on les compare :
- Les Alpes : Avec +1,5°C, il en reste 430 (12 %). Avec +4,0°C, il n’en reste que 20 (soit 1 %).
- Les Montagnes Rocheuses : À +1,5°C, 4 400 survivent (25 %). À +4,0°C, il n’en reste que 101 (moins de 1 %).
- Les Andes : 43 % survivent dans le meilleur cas, contre une perte totale de 94 % dans le pire.
- Asie Centrale : Même constat, 43 % de survie contre une perte quasi totale de 96 %.
Lander Van Tricht, auteur principal et professeur de glaciologie à l’ETH Zürich, a commenté ces résultats avec une phrase qui fait froid dans le dos : « Pour la première fois, nous avons mis des années sur le moment où chaque glacier sur Terre disparaîtra ».
Conclusion : Bien plus que de la glace

On pourrait se demander : et alors ? Une autre grande question est de savoir comment cette fonte massive affectera le monde. Si la perte de quelques glaciers isolés ne va pas faire bouger le niveau des océans de manière perceptible, l’effondrement collectif des géants du monde, lui, aura un impact certain. Mais attention, la taille et l’échelle ne font pas tout.
Même les petits glaciers agissent comme des systèmes de survie vitaux pour les communautés locales. Les gens comptent sur eux pour l’eau potable, l’agriculture, l’énergie hydroélectrique et même le tourisme. Si ces frontières glacées disparaissent, beaucoup de gens se retrouveront littéralement le bec dans l’eau, ou plutôt… au sec.
Comme l’a si bien dit Van Tricht : « Chaque glacier est lié à un lieu, une histoire et des gens qui ressentent sa perte ». C’est pourquoi leur travail consiste à la fois à protéger ce qui reste et à garder vivante la mémoire de ceux qui sont partis. Cette étude, qui nous force à regarder la réalité en face, est publiée dans la revue Nature Climate Change.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.