Le télescope Hubble redécouvre la nébuleuse du Crabe après 24 ans : beauté intacte et mystérieux nœuds
Auteur: Mathieu Gagnon
Un retour vers l’une des plus belles cicatrices du cosmos

Il était grand temps, je pense, de retourner voir ce qui se passe du côté de l’un des vestiges de supernova les plus célèbres de notre ciel. C’est un peu comme rendre visite à une vieille amie qui ne cesse de changer. Pour la petite histoire… enfin, la grande histoire, tout a commencé en 1054 de notre ère. À l’époque, l’humanité a été témoin de l’apparition soudaine d’une « nouvelle étoile » dans le ciel. Ce n’était pas un événement anodin : l’astre était si incroyablement brillant qu’il est resté visible en plein jour pendant 23 jours consécutifs, et durant près de deux ans la nuit. Imaginez un point lumineux atteignant, à son apogée, une intensité quatre fois supérieure à celle de Vénus, qui est pourtant habituellement l’objet le plus brillant de notre voûte céleste nocturne. C’était une supernova, un spectacle phénoménal observé aux quatre coins du globe, dont nous étudions encore les restes aujourd’hui sous le nom de nébuleuse du Crabe.
Près de mille ans après cette explosion cataclysmique, la nébuleuse du Crabe arbore toujours ses complexes coquilles de plasma, un enchevêtrement fascinant de vrilles, de filaments et de nœuds cosmiques. Et juste là, trônant en son centre, se trouve un pulsar. C’est une étoile à neutrons pulsante, le cœur dense et résiduel de l’étoile défunte. C’est probablement l’un des objets les plus scrutés par les astronomes, analysé sous toutes les coutures et dans toutes les longueurs d’onde de la lumière. « Bonjour, ma belle ! » a-t-on envie de dire en voyant les nouvelles images. Mais pourquoi y retourner maintenant ?
Pourquoi Hubble a-t-il repris du service deux décennies plus tard ?

Le télescope spatial Hubble avait déjà réalisé des observations haute résolution de ce vestige de supernova entre 1999 et 2000. Une image spectaculaire avait d’ailleurs été publiée en 2005, fruit d’une analyse qui s’est étalée sur une bonne décennie. Récemment, les chercheurs se sont dit qu’il valait la peine de rejeter un œil à cet objet. Pourquoi ? Eh bien, parce que les vestiges de supernova comme le Crabe — ou encore Cassiopée A — sont des structures très dynamiques. Ce ne sont pas des peintures statiques ; il y a des changements visibles d’une année sur l’autre si l’on regarde attentivement avec nos télescopes.
Le professeur William Blair de l’Université Johns Hopkins, auteur principal de cette nouvelle étude, a expliqué la démarche à IFLScience. La raison principale, c’est que la nébuleuse est en pleine expansion. « À une échelle détaillée, la nébuleuse s’étend, de sorte qu’avec le temps, les nœuds et les filaments changent de position dans le ciel », précise-t-il. C’est un vrai casse-tête pour les astronomes : à mesure que des données plus récentes arrivent d’autres télescopes, il devient difficile de faire des comparaisons directes sans une nouvelle base de référence. De plus, après 24 ans, on aurait pu s’attendre à ce que certaines caractéristiques deviennent plus brillantes ou s’estompent, un phénomène déjà observé sur des décennies pour les nœuds et filaments de Cassiopée A ou le vestige de la supernova de Kepler. Il fallait donc vérifier.
Expansion confirmée et mystère des « nœuds » inattendus

L’objectif principal de ce nouveau papier est de mettre ces images et observations dans le domaine public, pour qu’elles servent de nouvelle référence. Mais l’équipe a quand même fait des découvertes intéressantes. D’abord, l’expansion de la nébuleuse est facilement visible après ces 24 années d’intervalle. C’est quelque chose qu’on pourrait voir avec des télescopes au sol, certes, mais Hubble nous permet d’apprécier l’effet de cette expansion à une échelle beaucoup plus fine. C’est là que ça devient curieux… En termes de luminosité, l’équipe ne signale pas de changements particuliers. Pas de changement majeur de position non plus pour la nébuleuse elle-même, au-delà de son expansion naturelle. On pourrait se dire : « Pas de changement ? Quel résultat décevant ! », mais ce serait une erreur. Le fait que la nébuleuse n’ait pas changé de luminosité en près de deux décennies et demie raconte sa propre histoire, surtout quand on n’avait pas observé le Crabe avec un tel niveau de détail en lumière visible depuis si longtemps.
Et puis, il y a les surprises. Le professeur Blair a confié qu’ils ont repéré quelque chose d’étrange. « Nos nouvelles observations ont révélé deux groupements de nœuds qui
Conclusion : Une énigme à résoudre pour la suite

Ces deux groupements de filaments présentent des caractéristiques similaires entre eux et se trouvent être presque diamétralement opposés à la position du pulsar central. Alors, que sont ces nœuds énigmatiques ? Eh bien… pour l’instant, on n’en sait fichtre rien — sinon ils ne seraient pas énigmatiques, je suppose. Mais c’est une excellente nouvelle pour la science, car cela ouvre une toute nouvelle piste à explorer. L’équipe s’attend à ce que des observations de suivi, mesurant leur mouvement et leur composition précise, finissent par révéler leur véritable nature.
En attendant de percer ce mystère, ces travaux nous rappellent la beauté changeante de notre univers. L’article décrivant ces nouvelles observations a été accepté pour publication dans The Astrophysical Journal et est d’ores et déjà disponible sur ArXiv pour les plus curieux d’entre vous. C’est fascinant de penser que même après mille ans, ce « crabe » cosmique a encore des secrets à nous livrer.
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