Aller au contenu
L’Hypothèse Eschatienne : Et si notre premier contact avec des extraterrestres était un tragique appel à l’aide ?
Crédit: freepik

Une vision bien loin d’Hollywood

credit : lanature.ca (image IA)

On a tous, je pense, cette image en tête quand on parle de premier contact. Vous savez, celle des films où des vaisseaux immenses descendent majestueusement du ciel, pilotés par des êtres à la technologie infiniment supérieure à la nôtre. Mais si la réalité était tout autre ? C’est ce que suggère David Kipping, professeur adjoint d’astronomie à l’Université de Columbia, dans une nouvelle prépublication qui, disons-le franchement, fait froid dans le dos.

Selon lui, notre première rencontre ne sera probablement pas une poignée de main diplomatique, mais la découverte d’une civilisation tragique, atypique et sombre. L’idée que nous ne sommes pas seuls n’est pourtant pas neuve. Remontons un peu le temps… bien avant nos télescopes modernes. Épicure, qui a vécu entre 341 et 270 avant notre ère, spéculait déjà là-dessus. Dans une lettre à Hérodote, il écrivait avec une justesse étonnante pour l’époque : « Il y a un nombre infini de mondes, certains comme ce monde, d’autres différents ». Il expliquait que les atomes, étant infinis, n’ont pas pu être tous utilisés pour un seul monde. Logique, non ? Il concluait qu’il n’y avait « rien pour empêcher une infinité de mondes ».

Le problème, c’est que passer de la philosophie à la détection réelle, c’est une autre paire de manches. Au cours du siècle dernier, les scientifiques se sont cassé les dents sur cette tâche colossale. Soyons réalistes : nous ne connaissons qu’une seule planète abritant la vie intelligente (enfin… « intelligente », ça se discute parfois) : la nôtre. On est donc obligés d’extrapoler tout le reste à partir de ce seul exemple, ce qui est loin d’être idéal.

Le paradoxe de la détection : voir ce qui brille, pas ce qui dure

credit : lanature.ca (image IA)

C’est là que ça devient fascinant. Souvent, on imagine que les extraterrestres plus avancés que nous seraient obsédés par la puissance, un peu comme nous. On parle de Sphères de Dyson ou de mégastructures capables de siphonner l’énergie d’une galaxie entière. On a cherché ces signes… et pour l’instant ? Rien. Le ciel reste silencieux (à part quelques fausses alertes qui se sont révélées être des interférences causées par des micro-ondes, oui, vraiment).

Mais Kipping pose une question qui dérange : et si ces idées de « mégastructures » étaient en fait le signe d’espèces peu avancées, ou du moins, qui ne survivent pas longtemps ? Carl Schroeder, un auteur de science-fiction cité par Kipping, a dit un truc très juste : « Toute civilisation suffisamment avancée est indiscernable de la nature ». En gros, si une civilisation devient mature et durable, elle devient discrète, écolo, invisible. Nous ne les verrions jamais.

L’Hypothèse Eschatienne de Kipping s’appuie sur ce biais de détection. Dans le papier (qui attend encore sa validation par les pairs, précisons-le), il souligne que nous avons tendance à détecter d’abord les « anomalies » bruyantes plutôt que la norme. Regardez l’histoire de l’astronomie : les trois premières exoplanètes découvertes l’ont été autour de pulsars — des étoiles à neutrons magnétisées tournant à toute vitesse. C’était bizarre, ça remettait tout en cause.

Pourtant, aujourd’hui, après avoir recensé plus de 6 000 exoplanètes, celles autour de pulsars se comptent sur les doigts des deux mains (moins de 10). Elles sont l’exception, mais elles étaient plus faciles à voir. C’est pareil pour les supernovas : on pense qu’il y en a environ deux par siècle dans une galaxie, mais comme elles sont incroyablement lumineuses, on en détecte des milliers chaque année dans le cosmos. Kipping argumente donc que notre première détection d’une intelligence sera sûrement celle d’un exemple « instable, transitoire, atypique mais très bruyant ».

Des cris dans la nuit : la tragédie d’une civilisation condamnée

credit : lanature.ca (image IA)

Alors, que devrions-nous chercher ? Peut-être des signes qui ressemblent à… nous, malheureusement. Des signes qu’une espèce chauffe sa propre planète via un effet de serre ou de la pollution. C’est une évidence cruelle : de tels déséquilibres sont insoutenables. Ils ne peuvent pas durer éternellement. Mais c’est justement pour ça qu’ils sont détectables. Selon Kipping, durant cette phase « bruyante » et courte, une civilisation consomme une quantité d’énergie faramineuse par rapport à sa durée de vie totale.

C’est un peu comme une supernova : ça brille fort, mais ça meurt vite. Ces civilisations seraient bien plus visibles que les sociétés calmes, durables et quasi-invisibles que nous espérons trouver. Kipping va même plus loin dans une vidéo « Cool Worlds » accompagnant l’étude. Il décrit un scénario où le premier contact se ferait avec une civilisation à l’agonie, « se débattant violemment avant la fin ».

Il y a même une possibilité encore plus poignante. Face à une annihilation interne imminente, une espèce pourrait décider, en dernier recours, d’envoyer délibérément des messages dans le vide. « Toute peur d’une menace extérieure se dissout face à l’annihilation interne », explique Kipping. À ce stade, ils n’ont plus rien à perdre et tout à gagner. Notre premier « allô » pourrait donc être un SOS désespéré lancé par des êtres qui savent qu’ils vont disparaître.

Conclusion : Changer notre façon d’écouter le ciel

credit : lanature.ca (image IA)

Qu’est-ce que cela change pour nous, concrètement ? En termes de stratégie de recherche, Kipping suggère qu’il faut arrêter de fixer uniquement des points stables. Nous devrions surveiller la plus grande partie du ciel possible et revenir régulièrement sur les mêmes zones pour repérer des événements « transitoires ». Des choses qui apparaissent et disparaissent sur des échelles de temps courtes, non astronomiques.

Cela augmenterait nos chances, même si le résultat risque de nous briser le cœur. En somme, notre meilleure chance de premier contact n’est pas d’attendre les extraterrestres bienveillants ou malveillants des blockbusters, mais de guetter des « cris bruyants dans la nuit ». Les pleurs tragiques d’une civilisation condamnée, capturés juste avant que leur lumière ne s’éteigne pour toujours. Le papier est disponible sur le serveur de préimpression arXiv pour les curieux qui voudraient plonger dans les détails.

Selon la source : iflscience.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu