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Donald Trump promet un « boom économique comme le monde n’en a jamais connu » malgré le scepticisme ambiant
Crédit: shutterstock

Un « désastre » hérité et une promesse grandiose

C’est par une déclaration pour le moins tonitruante que Donald Trump a choisi de lancer sa courte allocution de fin d’année ce mercredi 17 décembre 2025, diffusée en direct à une heure de grande écoute : « Bonsoir l’Amérique. Il y a onze mois j’ai hérité d’un désastre et je le répare. » Voilà, c’est dit! Le président américain, qui aura 79 ans bientôt, a martelé qu’il allait offrir au pays un « boom économique comme le monde n’en a jamais connu ». Forcément, il a immédiatement accusé son prédécesseur, le démocrate Joe Biden, de lui avoir laissé une économie au bord de la ruine.

Dans ce discours fleuve, mais court, une seule annonce concrète a vraiment retenu l’attention. Il s’agit de l’envoi de « dividendes du guerrier » à pas moins de 1,45 million de militaires américains. Ces chèques, d’un montant hautement symbolique de 1776 dollars, rappellent la date cruciale de la Déclaration d’indépendance des États-Unis. Pour le reste, c’était surtout une réaffirmation musclée de son cap économique, même si, comme on va le voir, le mécontentement gronde chez les Américains ordinaires.

M. Trump a tout de même tenu à assurer les ménages, dont l’inquiétude principale reste le niveau des prix, que ceux-ci baissaient rapidement. Attention, il a bien précisé que la lutte contre l’inflation n’était pas terminée, mais il insiste sur le fait que la tendance est bonne, même si les faits sur le terrain semblent contredire cette vision optimiste.

Des chiffres faramineux et des politiques protectionnistes controversées

credit : lanature.ca (image IA)

Nous voici dans la partie du discours où l’on atteint, disons-le, des sommets d’optimisme, voire d’exagération. Le président républicain s’est, une fois de plus, venté d’avoir réussi à résoudre pas moins de huit guerres. Or, ce chiffre est jugé « largement imaginaire » par la plupart des spécialistes en la matière. Côté investissements, il a évoqué un montant absolument faramineux de 18 000 milliards de dollars de nouveaux investissements réalisés aux États-Unis depuis son retour au pouvoir. Un chiffre qui donne le vertige, non?

L’aspect le plus discutable, sur le plan strictement mathématique cette fois, concerne sa promesse sur le prix des médicaments : Donald Trump a répété qu’il allait les faire baisser de jusqu’à 600 %. Je ne suis pas économiste, mais même avec mon petit niveau, je sais que c’est mathématiquement impossible! Comment quelque chose peut-il baisser de plus de 100 %? C’est là que le ton devient vraiment décalé par rapport à la réalité.

Malgré tout le scepticisme des Américains face à sa politique protectionniste, le président a redit haut et fort que les droits de douane étaient son « mot préféré ». Côté santé, il a également réitéré sa volonté de mettre fin au système d’assurance-santé subventionné que tout le monde connaît sous le nom d’Obamacare. Bien sûr, l’opposition démocrate voit rouge et prévient que cette suppression fera flamber les coûts pour l’ensemble des ménages américains.

L’immigration, cible principale : une vision déconnectée des réalités des sondages?

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Pour M. Trump, si les citoyens rencontrent des difficultés, c’est en grande partie le résultat d’une « invasion d’immigrés » qui, selon lui, se serait déroulée pendant le mandat de Joe Biden. C’est un thème récurrent, bien sûr, mais il est allé loin dans ses accusations. Le président, qui ne se cache pas de mener une politique d’expulsions massives ainsi que de sévères restrictions à l’immigration, s’est félicité d’avoir enclenché un processus de « migration inversée » ou, comme il le dit, de « remigration ».

Il a ensuite listé les maux que les immigrés auraient causés :

  • Création d’une crise du logement.
  • Vol d’emplois aux Américains.
  • Submergement des hôpitaux.
  • Vivre aux dépens des contribuables.

Toute cette rhétorique économique et migratoire optimiste du président contraste de manière frappante avec ce que révèlent les enquêtes d’opinion sur le coût de la vie. Une étude PBS News/NPR/Marist, publiée le même jour, révèle que 61 % des Américains jugent que la conjoncture ne leur est pas favorable personnellement. Pour remettre les choses en perspective, ce chiffre n’était « que » de 57 % en mai dernier. Ça montre bien une augmentation de l’inquiétude!

La réaction démocrate, portée par le sénateur Chuck Schumer, fut immédiate et cinglante : « M. Trump vient de montrer qu’il vit dans une bulle complètement déconnectée de la réalité que vivent et ressentent les Américains au quotidien », a-t-il déclaré, avant d’ajouter, dans un communiqué : « Les faits sont là : les prix augmentent, le chômage augmente, et aucune amélioration n’est en vue. »

Entre patience demandée par l’administration et frustrations électorales

La déception palpable des Américains face à la politique économique de Donald Trump, surtout celle qui repose lourdement sur les droits de douane, commence sérieusement à inquiéter les Républicains. Il faut dire qu’on est à moins d’un an des élections législatives de mi-mandat, et le temps presse pour mobiliser les électeurs. D’ailleurs, après un rassemblement la semaine dernière en Pennsylvanie, M. Trump se rendra en Caroline du Nord vendredi pour continuer d’essayer de galvaniser sa base.

Le président lui-même a laissé sa frustration éclater sur son réseau social, Truth Social, en s’interrogeant : « Quand dira-t-on enfin que j’ai créé, sans inflation, peut-être la meilleure économie de l’histoire de notre pays? Quand les gens vont-ils comprendre ce qu’il se passe? »

Face à ces doutes, d’autres responsables de l’administration ont choisi la carte de la patience. Le vice-président, J.D. Vance, a prononcé un discours la veille, le 16 décembre 2025, chez Uline Inc. à l’aéroport international de Lehigh Valley, près d’Allentown, en Pennsylvanie. Il a rappelé une formule simple : « Les électeurs savent que Rome ne s’est pas faite en un jour. Ils savent que ce que Joe Biden a cassé ne sera pas réparé en une semaine. Nous devons persévérer. »

De son côté, Kevin Hassett, un des principaux conseillers économiques de la Maison-Blanche, a réagi mardi à la légère progression du taux de chômage en novembre. Il a insisté sur le fait que la croissance économique était toujours forte et que « généralement, les créations d’emplois suivent ». Il a prédit qu’il faudrait six mois pour que l’emploi industriel reprenne son élan, grâce aux investissements initiés par le président. La question demeure : les électeurs sont-ils prêts à attendre six mois de plus ?

Pour aller plus loin sur ces sujets, n’oubliez pas qu’il y a déjà eu des discussions importantes sur ces thèmes, notamment l’estimation selon laquelle les droits de douane ont coûté 1200 $ US aux ménages américains (selon les Démocrates), le fait que les négociations sur les tarifs douaniers n’ont jamais repris entre Washington et Ottawa, et une entrevue vidéo pertinente avec Tiff Macklem sur la façon dont Donald Trump change l’économie.

Selon la source : ici.radio-canada.ca

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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