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Entre la vie et la mort, un « troisième état » suggère que nos cellules seraient conscientes
Crédit: lanature.ca (image IA)

Quand la fin n’est peut-être qu’un début

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Le cycle de notre existence, à première vue, ça semble assez simple, non ? On naît, on vit notre petite vie, et puis on meurt. C’est la fin de l’histoire. Enfin… c’est ce qu’on a toujours cru. Mais figurez-vous que si l’on se penche un peu plus près, disons au niveau cellulaire, les choses deviennent franchement plus intéressantes, voire déroutantes. Pensez-y un instant : vous, moi, et la totalité des quelque 108 milliards d’Homo sapiens qui ont un jour foulé cette Terre, nous avons tous été, à notre échelle, une constellation ambulante d’environ 30 000 milliards de cellules. C’est vertigineux.

Chacun de nos corps est, en réalité, un organisme collectif où des cellules humaines vivantes et des microbes travaillent main dans la main — une sorte de coopération géante — pour créer ce que notre esprit perçoit comme la « vie ». Pourtant, un nombre croissant de nouvelles études viennent bousculer nos certitudes. Elles ont découvert que, du moins pour certaines cellules, la mort n’est pas une fin en soi. Au contraire, ce pourrait bien être le début de quelque chose de totalement nouveau, d’inattendu. On parle ici d’un phénomène fascinant que certains scientifiques commencent à appeler un « troisième état ».

Xenobots et Anthrobots : Ces cellules qui défient leur destin

credit : lanature.ca (image IA)

Il y a une sorte d’effet boule de neige dans la recherche actuelle, notamment autour d’une nouvelle classe d’organismes multicellulaires conçus par intelligence artificielle, qu’on appelle les « xenobots ». Ces petites choses gagnent l’attention du monde scientifique grâce à leur apparente autonomie. En septembre 2024, Peter Noble, un microbiologiste de l’Université de l’Alabama à Birmingham, et Alex Pozhitkov, chercheur en bioinformatique au centre de cancérologie City of Hope, ont détaillé ces recherches sur le site The Conversation. Et franchement, c’est à peine croyable.

Les xenobots sont des cellules qui se mettent à jouer de nouveaux rôles, bien au-delà de leur fonction biologique d’origine. Par exemple, elles utilisent leurs cils — vous savez, ces structures semblables à des cheveux — pour se déplacer, alors qu’à la base, ces cils servent à transporter du mucus. Parce qu’elles semblent se réassembler pour adopter cette nouvelle forme et cette nouvelle fonction, les auteurs soutiennent que les xenobots forment ce fameux « troisième état » de la vie. C’est un état où les cellules peuvent se réorganiser après la mort de l’organisme pour former quelque chose d’inédit. Ces formes ne se matérialiseraient probablement pas dans la nature, mais les xenobots prouvent que les cellules ont une capacité d’adaptation surprenante face aux changements de leur environnement. D’ailleurs, des expériences avec des cellules humaines, appelées « anthrobots », montrent exactement le même comportement.

Dans leur article, les auteurs écrivent : « Pris ensemble, ces résultats… remettent en question l’idée que les cellules et les organismes ne peuvent évoluer que de manière prédéterminée ». Ils ajoutent que ce troisième état suggère que la mort d’un organisme pourrait jouer un rôle significatif dans la façon dont la vie se transforme au fil du temps. Les implications pour ces robots cellulaires, ou biobots, sont assez énormes. Imaginez un peu : des médicaments sur mesure, fabriqués à partir de vos propres tissus pour éviter une réponse immunitaire dangereuse. C’est de la science-fiction qui devient réalité.

La conscience cellulaire : Sommes-nous trop grands pour comprendre ?

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Mais ces découvertes dessinent aussi un portrait compliqué de ce qu’est réellement une cellule. C’est du moins l’avis de William Miller, biologiste évolutionniste et médecin. Il est le co-auteur du livre sorti en 2023, The Sentient Cell (La Cellule Sensible), qui explore les idées de la théorie de la Base Cellulaire de la Conscience (CBC). Cette théorie suggère, tenez-vous bien, que les cellules conservent une forme de conscience. Miller pense que les xenobots ne sont qu’un exemple de plus montrant que nous ne créditons pas assez les capacités cognitives — voire conscientes — inhérentes aux cellules qui composent nos corps.

« L’organisme dans son ensemble ne répond plus comme il le faisait, mais des sous-ensembles de cellules sont actifs, prennent des décisions et résolvent des problèmes », explique Miller. Il va même plus loin en disant que cela reconstitue fondamentalement notre vision du cadre vivant : « l’unité fondamentale de l’agence biologique est la cellule consciente ». La conscience, c’est un terme notoirement glissant, n’est-ce pas ? Sa définition change selon les domaines d’étude, le contexte, ou même l’époque. On se souvient du célèbre philosophe, mathématicien et génie du 17ème siècle, René Descartes, qui pensait que seul l’esprit humain était conscient (ce qui a malheureusement conduit à des expériences inhumaines, mais passons). Heureusement, la science d’aujourd’hui reconnaît divers types de conscience dans le règne animal.

Cependant, quand il s’agit de formes de vie fondamentalement différentes de nous, nos biais humains sur ce qui peut être conscient ou intelligent refont surface. Michael Levin, biologiste du développement à l’Université Tufts, dont le laboratoire a construit ces xenobots, le dit très bien : « Nous, en tant qu’humains, avons une capacité très limitée… à voir l’intelligence dans des objets de taille moyenne se déplaçant à des vitesses moyennes ». Il affirme que nous sommes mauvais pour reconnaître l’intelligence quand elle est « extrêmement petite ou extrêmement grande ». Pour Miller, le concept de cellule sensible est un changement fondamental en biologie qui défie certaines idées néo-darwiniennes comme la « survie du plus apte ». Selon lui, une phrase plus juste serait : « Je me sers mieux en servant les autres ». Mettre la cellule intelligente au centre de la biologie révèle une nouvelle narration où les gènes sont des outils, pas des maîtres. C’est une histoire de collaboration, de synergies et de soutien mutuel.

Conclusion : Scepticisme scientifique et promesses médicales

credit : lanature.ca (image IA)

Évidemment, ne nous emballons pas trop vite. De nombreux scientifiques ne sont pas convaincus par ce futur audacieux de la biologie. Une lettre publiée en 2024 dans le journal EMBO Reports décrit la théorie CBC comme « simplement un exercice intellectuel sans preuve empirique ». Les auteurs restent tout aussi sceptiques concernant les affirmations de conscience liées aux xenobots ou autres organismes du « troisième état ». Lincoln Taiz, biologiste des plantes à l’Université de Californie à Santa Cruz et co-auteur de cette lettre, rappelle que cela fait peut-être 75 ans qu’on sait que des cellules peuvent se développer anormalement hors contexte. « Ce n’est rien de nouveau », dit-il. Il compare cela aux galles sur les plantes causées par des insectes : est-ce pour autant un « troisième état » de vie ? Taiz a d’ailleurs co-écrit une revue en 2019 intitulée « Les plantes ne possèdent ni ne nécessitent de conscience ».

Wendy Ann Peer, biologiste à l’Université du Maryland, partage ce scepticisme. Pour elle, l’idée de conscience cellulaire manque simplement de la rigueur scientifique nécessaire pour être une théorie. « Avec la méthode scientifique, il doit y avoir un témoin et une hypothèse clairement testée », insiste-t-elle, ajoutant que l’hypothèse doit être falsifiable. Selon elle, les xenobots sont simplement une version avancée des « capes animales », une technique bien connue en biologie du développement. Malgré ce désaccord sur la conscience — définie majoritairement comme nécessitant un système nerveux et un cerveau — les deux camps s’accordent sur un point crucial : comprendre les cellules et explorer leurs capacités est une opportunité immense. Taiz compare l’usage potentiel des anthrobots en médecine à des humains agissant comme leurs propres « insectes formant des galles » pour altérer le développement des cellules souches. Miller est d’accord : « Nous apprenons à faire ce que font les cellules, et nous allons nous associer à elles si nous sommes malins ». Conscientes ou non, il semble bien que nos cellules joueront le rôle principal dans l’avenir de notre santé.

Selon la source : popularmechanics.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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