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Titan, la plus grande lune de Saturne, n’aurait finalement pas d’océan secret (et c’est compliqué)
Crédit: nasa

Une lune qui joue à cache-cache avec nos certitudes

credit : lanature.ca (image IA)

On croit connaître un astre, on s’habitue à ses particularités, et puis… ils nous sortent un truc comme ça. Titan est un monde à part. C’est le seul autre endroit du Système solaire où l’on trouve des lacs et de la pluie. Sauf que, contrairement à la Terre, tout ça n’est pas fait d’eau — on parle ici de méthane et d’autres hydrocarbures, tout simplement parce qu’il y fait bien trop froid pour que l’eau reste liquide en surface.

Cela dit, de l’eau, il y en a. Il y a énormément de glace d’eau sur Titan. D’ailleurs, des observations réalisées dans les années 2000 suggéraient fortement que cette lune cachait un océan d’eau secret, profondément enfoui sous sa surface. C’était la théorie dominante, celle qui faisait rêver. Mais voilà, une nouvelle étude vient de tomber, et elle remet tout en question : ce ne serait peut-être pas le cas après tout.

De l’eau liquide sous la glace ? Le doute s’installe

credit : lanature.ca (image IA)

Ces trois dernières décennies, des missions comme Galileo (autour de Jupiter) et Cassini (autour de Saturne) nous ont appris que les planètes géantes possèdent des lunes glacées abritant probablement des océans profonds sous leurs croûtes. C’est un concept un peu bizarre, je l’avoue, d’imaginer un océan profond *sous* une croûte solide alors que chez nous, sur Terre, l’eau est bien visible à l’extérieur. Mais les preuves initiales étaient plutôt convaincantes.

Le point clé, c’est que Titan ne peut pas être un objet totalement solide. Pourquoi ? Parce qu’il se déforme légèrement sous l’attraction gravitationnelle de Saturne. S’il était dur comme un roc, il ne bougerait pas autant. Ce qui manquait dans les analyses précédentes, c’était une modélisation détaillée de la lune qui prenne en compte le timing de ces changements. C’est là que la nouvelle étude entre en jeu.

Ce nouveau travail soutient que ce que les scientifiques observent ne peut pas s’expliquer par un océan profond tel qu’on l’imagine sur Europe ou Encelade. C’est… comment dire… une situation plus « boueuse » ou pâteuse qui se déroule en sous-sol. Pas d’océan secret pour Titan, donc ! Baptiste Journaux, auteur de l’étude et professeur adjoint en sciences de la Terre et de l’espace à l’Université de Washington, explique : « Au lieu d’un océan ouvert comme nous en avons sur Terre, nous regardons probablement quelque chose qui ressemble plus à de la glace de mer arctique ou à des aquifères ».

Une mécanique céleste qui ne trompe pas (ou presque)

lanature.ca (image IA)

Pour comprendre, il faut regarder la mécanique de la chose. Titan est sur une orbite elliptique autour de Saturne, ce qui signifie que sa forme change plus ou moins selon sa position sur cette orbite — elle se fait « étirer » par la gravité. L’équipe a découvert un détail crucial : il y a un délai de 15 heures entre le pic de l’attraction gravitationnelle et le pic de la déformation physique de la lune. C’est énorme.

De plus, la dissipation d’énergie à l’intérieur de Titan est beaucoup plus importante que ce à quoi on s’attendrait s’il y avait un océan global fluide. Il fallait donc une autre vision des choses. Baptiste Journaux précise : « Le degré de déformation dépend de la structure interne de Titan. Un océan profond permettrait à la croûte de fléchir davantage sous l’attraction de Saturne, mais si Titan était entièrement gelé, il ne se déformerait pas autant ». Il ajoute, et c’est là le cœur du sujet : « La déformation que nous avons détectée lors de l’analyse initiale des données de la mission Cassini aurait pu être compatible avec un océan global, mais maintenant nous savons que ce n’est pas toute l’histoire ».

C’est un peu comme si on avait regardé une boîte fermée en la secouant, en pensant entendre de l’eau, alors qu’en fait, c’est de la glace pilée un peu humide.

Conclusion : Moins d’eau, mais plus d’espoir pour la vie ?

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Paradoxalement, cette nouvelle un peu décevante pour les amateurs de grands océans pourrait être une bonne nouvelle pour la biologie. Titan est considéré comme un lieu potentiel pour la vie en dehors de la Terre. Il y a énormément de chimie utile et intéressante à sa surface, et un liquide circulant pourrait permettre à quelque chose de se former là-bas. En fait, cet océan « pâteux » ou boueux améliore les chances de vie sur la lune.

Le modèle suggère la présence de poches d’eau qui pourraient atteindre les 20 °C (68 °F). C’est chaud ! Jones, qui est cité dans le rapport, a déclaré : « La découverte d’une couche pâteuse sur Titan a aussi des implications excitantes pour la recherche de vie au-delà de notre système solaire. Cela élargit la gamme d’environnements que nous pourrions considérer comme habitables ».

La NASA ne compte pas en rester là. Elle envoie une nouvelle mission vers Titan, appelée Dragonfly, qui atterrira et volera autour de la lune en 2034. L’objectif sera de comprendre si ce monde peut être, ou est, habitable. Cette étude, qui change la donne, a été publiée dans la revue Nature.

Selon la source : iflscience.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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