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Ces “roches vivantes”, parmi les plus anciennes formes de vie, figurent aussi parmi les meilleures absorbatrices de CO₂.
Crédit: lanature.ca (image IA)

Une vie ancienne qui nous surprend encore

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Au premier coup d’œil, on pourrait croire à de simples cailloux, peut-être un peu moussus ou couverts d’algues, le genre de chose sur laquelle on marche sans y prêter attention lors d’une balade. Pourtant, il s’agit de microbialites. Ce sont des formes de vie incroyablement anciennes, des tapis microbiens qui, croyez-le ou non, sont en train de grandir à une vitesse assez spectaculaire.

On trouve ces communautés fascinantes en Afrique du Sud. Elles ressemblent à des rochers teintés de vert, mais elles sont bien vivantes. Bien qu’elles rappellent certaines des plus vieilles preuves de vie sur Terre — les fameux stromatolites par exemple —, de nouvelles recherches indiquent qu’elles poussent beaucoup plus vite que ce que nous imaginions. Et le plus beau dans tout ça ? Elles pompent une quantité phénoménale de dioxyde de carbone de l’atmosphère, même la nuit, quand tout le monde dort.

Une croissance inattendue et des chiffres qui donnent le tournis

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Pendant longtemps, j’ai eu l’impression — comme beaucoup d’autres, je suppose — que les microbialites n’étaient intéressantes que pour comprendre le passé lointain de la Terre, une sorte de relique s’accrochant à la vie par l’équivalent microbien d’un ongle. Mais une nouvelle étude vient bousculer cette idée reçue. Le Dr Rachel Sipler de l’Université Rhodes, avec son équipe, a mis en lumière que certaines de ces formations construisent de la roche à un rythme effréné. Elle explique que contrairement aux manuels scolaires qui les décrivent comme quasi éteintes, ces structures sont constituées de communautés microbiennes robustes, capables de prospérer rapidement dans des conditions difficiles.

Concrètement, Sipler et ses collègues ont mesuré la croissance de quatre communautés en Afrique du Sud. Ces organismes précipitent tellement de carbonate de calcium qu’ils pourraient grandir de 13 à 23 millimètres par an (soit environ 0,5 à 0,9 pouce), s’ils ne devaient pas lutter contre l’érosion naturelle. C’est bien plus rapide que ce qu’on observe ailleurs. Cela peut sembler dérisoire comparé à une plante, mais la densité de la roche créée est telle que ces microbialites emprisonnent entre 9 et 16 kilogrammes de CO2 par mètre carré chaque année (2 à 4 livres par pied carré).

Pour vous donner une idée de l’ampleur de la chose, c’est des centaines, voire des milliers de fois supérieur aux taux mesurés pour d’autres stromatolites dans le monde. C’est aussi, et c’est là que c’est fou, 50 à 100 fois plus absorbant par mètre carré que les forêts tropicales établies (qui tournent autour de 0,1-0,2 kg CO2/m² par an) ou même que les herbiers marins.

Le secret de leur efficacité : stabilité et travail de nuit

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Il y a un autre avantage majeur. Les forêts, les marais ou les prairies sont constamment menacés de relâcher le carbone qu’ils ont capturé si un incendie survient ou s’ils s’assèchent. Le carbonate de calcium, lui, c’est du solide. Ce n’est peut-être pas aussi éternel que le diamant, mais on s’en approche, comme le prouvent ces vastes provinces calcaires vieilles de 2,8 milliards d’années, déposées par les ancêtres de ces microbialites. Jusqu’à 87 % du carbone stocké l’est sous forme inorganique, donc très stable.

Mais ce qui m’a vraiment bluffé dans cette étude, c’est la manière dont elles fonctionnent. On supposait que l’énergie venait du soleil, via la photosynthèse habituelle. Or, l’équipe a découvert que 80 % de la quantité de CO2 absorbée le jour l’est aussi durant la nuit. C’est inattendu. Cela indique qu’après le coucher du soleil, les microbialites utilisent l’énergie d’une réaction chimique pour en induire une autre, un peu comme ce qui se passe autour des cheminées hydrothermales au fond des océans.

En analysant l’ADN de ces microbes, l’équipe a trouvé des gènes pour la photosynthèse, bien sûr, mais aussi d’autres gènes qui, selon eux, contrôlent d’autres formes de traitement du carbone. C’est une résilience incroyable : elles peuvent sécher un jour et grandir le lendemain.

Conclusion : Un miracle de la nature, mais pas une solution miracle

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Avant de s’emballer, il faut remettre les pieds sur terre. Hélas, ces microbialites ne sont pas la solution magique pour effacer nos émissions de carbone. Elles vivent dans des endroits très limités, là où une eau « dure » riche en calcium s’infiltre depuis les dunes côtières. C’est un ingrédient indispensable pour transformer le CO2 en pierre.

De plus, même avec leur taux de traitement du carbone relativement rapide, il faudrait une surface d’environ 40 millions de kilomètres carrés (16 millions de miles carrés) pour compenser tout le CO2 que nous rejetons dans l’air. Pour visualiser, c’est une zone équivalente à l’Afrique et aux États-Unis réunis. Ce n’est donc pas une carte « sortie de prison » pour nos émissions. Le Dr Sipler souligne que le succès de cette découverte tient à la persévérance et à la diversité de son équipe, rappelant qu’on ne sait jamais ce qu’on va trouver en réunissant des gens aux perspectives différentes. Ces pierres vivantes restent une merveille de la nature, un témoignage de la ténacité de la vie, même si elles ne sauveront pas la planète à elles seules.

Selon la source : iflscience.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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