Trump : un troisième mandat contre 250 millions de dollars ? Il rouvre la polémique
Auteur: Simon Kabbaj
Rires et millions sous les chandeliers de Hanoucca

C’était mardi dernier, lors de la cérémonie annuelle d’allumage des bougies de Hanoucca à la Maison Blanche. L’ambiance était, disons, plutôt détendue. Le président Donald Trump a invité Miriam Adelson, donatrice républicaine majeure, à s’adresser aux invités. Pourquoi ? Eh bien, probablement à cause de ses dons colossaux lors des campagnes précédentes. Et là, ça a pris une tournure inattendue.
Pendant son discours, la milliardaire a lâché qu’elle avait discuté de la légalité d’un potentiel troisième mandat de Trump avec l’avocat Alan Dershowitz. Il n’en fallait pas plus pour que la salle s’enflamme : des chants de « Four more years » (Quatre ans de plus) ont éclaté dans l’audience. Trump et Adelson se sont alors donné une accolade, avant que le président ne reprenne le micro pour une petite phrase qui a fait mouche. Il a lancé : « Elle a dit : ‘Penses-y, je te donnerai encore 250 millions de dollars’ ». Rires généralisés dans la salle, auxquels Adelson a répondu du tac au tac : « Je donnerai ».
Pour info, la photo de l’événement date du 16 décembre 2025. C’est du moins ce qu’indique la légende fournie avec l’image d’Anna Moneymaker. Newsweek a tenté de contacter Adelson via la clinique Adelson, sans succès pour l’instant, tandis que la Maison Blanche s’est contentée de renvoyer vers les anciens commentaires de Trump sur le sujet.
Constitution, sondages et la « sagesse » populaire

Bon, même si le moment semblait ludique, presque une blague entre amis riches, cela a instantanément relancé le débat : le président pourrait-il vraiment envisager de se représenter malgré la limite constitutionnelle des deux mandats ? C’est là que ça coince. Le 22e amendement, ajouté à la Constitution américaine en 1951, est formel : « nul ne pourra être élu à la présidence plus de deux fois ». Et pour ceux qui pensaient à une vice-présidence ? Le 12e amendement précise que personne d’inéligible à la présidence ne peut être vice-président. C’est assez verrouillé.
D’ailleurs, Trump lui-même semblait l’avoir admis. En octobre, s’adressant aux journalistes à bord d’Air Force One, il avait déclaré que la Constitution est « assez claire », ajoutant avec une pointe de regret : « Je n’ai pas le droit de me présenter. C’est dommage… mais nous avons beaucoup de gens formidables ». Il avait aussi exclu l’idée de passer par la vice-présidence. Pourtant, l’ancien stratège Steve Bannon insiste : il y aurait un plan pour garder le président à la Maison Blanche après 2028.
Mais est-ce que les électeurs suivent ? Pas sûr. Selon un sondage The Economist/YouGov réalisé entre le 28 novembre et le 1er décembre, les avis sont partagés, voire réfractaires. Tenez-vous bien : 45 % des électeurs de Trump ne veulent pas qu’il reprenne le pouvoir une troisième fois, contre seulement 43 % qui le souhaitent. Il reste 11 % d’indécis qui ne savent pas trop quoi en penser.
Les cordons de la bourse : Une pluie de millions

Revenons à l’argent, car les chiffres donnent le tournis. Lors de cette réception de Hanoucca, Trump a affirmé devant l’assemblée que Miriam Adelson — veuve de Sheldon Adelson et donatrice républicaine de longue date — avait donné à sa campagne, « indirectement et directement », la bagatelle de 250 millions de dollars. Concernant ce fameux troisième mandat, Adelson a raconté durant son discours : « J’ai rencontré Alan Dershowitz et il a dit le truc légal sur quatre années supplémentaires et j’ai dit ‘Alan, je suis d’accord avec toi’, donc nous pouvons le faire, pensez-y ».
Il faut dire que depuis la campagne de 2016, les Adelson sont des piliers financiers pour Trump. Jetons un œil aux registres de la Commission électorale fédérale (FEC) examinés par Newsweek. C’est impressionnant : Adelson a versé 100 millions de dollars à un super PAC pro-Trump, Preserve America, pour la campagne présidentielle de 2024. Mais ce n’est pas tout. Elle a aussi lâché 3 300 $ pour la campagne du sénateur républicain Bernie Moreno et — tenez-vous bien — 5 millions de dollars au Senate Leadership Fund avant les élections de mi-mandat de 2024.
Et comme si ça ne suffisait pas, plus tôt cette année, les registres montrent qu’elle a fait don de plus de 400 000 $ au Comité national républicain. Quand on voit ces montants, on comprend mieux les blagues sur les chèques à la Maison Blanche.
Conclusion : Ce que disent les experts et la suite
Alors, que faut-il en penser ? Steve Bannon, fidèle à lui-même, déclarait dans une interview à The Economist en octobre : « Il va obtenir un troisième mandat… Donc Trump sera président en 2028, et les gens devraient juste s’y habituer ». Une affirmation péremptoire qui contraste avec l’avis des experts. Costas Panagopoulos, prof de sciences politiques à l’Université Northeastern, a confié à Newsweek qu’il y a certes une « ambiguïté technique » dans les statuts, mais que l’intention des 22e et 12e amendements est claire : la limite, c’est deux mandats.
Panagopoulos ajoute un point crucial : même si Trump trouvait une faille, ce serait extrêmement controversé. Il n’est pas certain que le GOP ou ses partisans suivraient, surtout qu’il sera alors octogénaire. « D’ici là, peu de gens voudront peut-être qu’il serve un autre mandat », conclut-il. Quant à la suite ? Trump a déjà évoqué des successeurs potentiels. Il a cité le vice-président JD Vance et le secrétaire d’État Marco Rubio. En août, il avait même désigné Vance comme son candidat « le plus probable » pour être l’héritier du mouvement MAGA. Affaire à suivre, je suppose.
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