Un rêve d’enfant face à la réalité

On a tous déjà eu cette idée un peu folle, non ? Celle de prendre une pelle dans le jardin et de creuser, creuser encore, jusqu’à déboucher de l’autre côté de la planète. C’est le genre de rêve qu’on fait gamin. Il y a huit ans, une carte interactive très populaire s’était d’ailleurs amusée à montrer où l’on sortirait vraiment si on tentait l’expérience. Spoiler : pour la grande majorité d’entre nous, la réponse était décevante… on finirait probablement trempés, quelque part au beau milieu d’un océan.
C’était amusant, certes, mais posons-nous la question sérieusement une minute. Est-ce que ce serait physiquement possible de traverser la Terre ? C’est là que ça se corse.
Les tentatives humaines : records et découvertes surprenantes
Ce n’est pas juste de la science-fiction, des gens ont vraiment essayé de percer le mystère de nos profondeurs. Tenez, la Chine par exemple. Ils ont récemment commencé à creuser un trou hallucinant de 10 000 mètres, soit environ 32 808 pieds. C’est le plus profond jamais tenté dans le pays. Leur but ? Traverser 10 couches de roche pour atteindre le système Crétacé, des roches qui datent de près de 145 millions d’années. Rien que ça.
Pourtant, aussi impressionnant que cela puisse paraître, ce n’est pas le record absolu. Ce titre de gloire revient au forage superprofond de Kola, situé sur la péninsule de Kola, dans le nord-ouest de la Russie. C’est un projet titanesque qui a duré du 24 mai 1970 jusqu’à peu après l’effondrement de l’Union soviétique. La branche la plus profonde de ce forage a atteint 12 263 mètres (40 230 pieds) sous la surface. Imaginez un peu la descente…
Ce qu’ils ont trouvé en bas a d’ailleurs pris tout le monde de court. Les scientifiques pensaient que l’eau ne pouvait pas s’infiltrer aussi profondément, et pourtant, les roches étaient beaucoup plus humides que prévu. Et ce n’est pas tout. Ils s’attendaient à trouver du basalte sous le granit du continent, comme c’est le cas sous les océans. Eh bien non. Sous le granit igné, ils ont trouvé… du granit métamorphique. Comme la croûte continentale était du granit jusqu’au bout, cela a apporté une preuve solide à la théorie de la tectonique des plaques, qui commençait à peine à être acceptée à l’époque où ils ont commencé à creuser.
La croûte, la pression et le cauchemar logistique

Même avec ces records, soyons honnêtes, ni l’équipe de Kola ni celle de Chine n’ont été proches de percer la lithosphère terrestre pour toucher le manteau. La croûte terrestre, c’est du costaud. Sur la terre ferme, elle fait environ 30 kilomètres (19 miles) d’épaisseur en moyenne, mais sous les chaînes de montagnes, ça peut grimper jusqu’à 100 kilomètres (62 miles). Sous les océans, c’est plus fin, environ 6 à 7 kilomètres (3,7 à 4,3 miles), mais allez installer une foreuse stable au fond de l’eau… c’est un casse-tête infernal.
Si vous vouliez vraiment traverser la Terre, préparez-vous à des complications cauchemardesques. Doug Wilson, un géophysicien de l’Université de Californie à Santa Barbara, a expliqué à Live Science que la pression est votre pire ennemie. Pour chaque tranche de 3 mètres (10 pieds) que vous descendez, vous ajoutez une atmosphère de pression supplémentaire.
Comme vous devez creuser environ 6 370 kilomètres (3 960 miles) pour atteindre le centre exact, la pression devient tout bonnement inconcevable. Pour être précis — et accrochez-vous bien — on parle de 1 179 423 669 639 374 797 hectoPascals (hPa). Quand on sait que la pression standard au niveau de la mer est de 1 013 hPa, ça donne le vertige. À ce niveau-là, l’air et votre propre corps se transformeraient probablement en un « superfluide ». En gros, vous finiriez vos jours sous forme de soupe.
Chaleur infernale et conclusion

Et si la pression ne suffisait pas, la chaleur s’en chargerait. Votre foreuse ferait face à des températures insurmontables. Le noyau interne atteint les 5 200 degrés Celsius (9 392 degrés Fahrenheit). Wilson a suggéré qu’on pourrait essayer de pomper de l’eau en continu pour refroidir la mèche, mais soyons réalistes, ça échouerait probablement assez vite. Arrivé au noyau externe, ce serait comme essayer de forer dans du liquide.
Le noyau interne, lui, est solide. Pas parce qu’il fait froid, mais à cause de cette pression démentielle qui maintient le fer et le nickel compacts. Si, par miracle, votre équipement n’avait pas été réduit en bouillie (ce qui serait le cas) et que vous traversiez ce noyau, vous auriez une petite récompense : un bref moment d’apesanteur au centre exact, où la masse de la Terre vous tire de tous les côtés à la fois. Avant d’entamer la très, très longue remontée vers l’autre côté. Bref, c’est un beau rêve, mais il vaut mieux le garder pour les dessins animés.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.