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L’univers parallèle de Poutine : entre désinformation et réalité économique de la Russie
Crédit: Kremlin.ru, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons

La force déconcertante du mensonge assumé

Kremlin.ru, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons

C’est une chose qui, je dois l’avouer, est toujours aussi désarçonnante dans la propagande russe : cette capacité d’énoncer des contrevérités massives avec une assurance imperturbable. On dirait qu’ils croient eux-mêmes à leurs propres fables, ou du moins, qu’ils s’en fichent royalement de savoir si le monde y croit ou non. L’important, c’est que ça tourne en boucle.

C’est exactement à cet exercice que s’est livré Vladimir Poutine lors de sa grande conférence annuelle, tenue le 19 décembre dernier. Il a avancé, sans sourciller, que c’était l’Ukraine, et non la Russie, qui avait en réalité amorcé cette guerre. C’est le genre d’affirmation qui nous laisse bouche bée, non?

La fabrique des fausses réalités : omission et accusations

Pour justifier l’invasion, le Kremlin tait de manière spectaculaire certains éléments fondamentaux, comme la longue guerre d’infiltration qu’ils ont menée au Donbass. Bien sûr, Poutine ne mentionne pas non plus la prise illégale de la Crimée. Et il « oublie » surtout que ce sont bel et bien les troupes russes qui ont envahi l’Ukraine en février 2022. Ça, c’est juste un petit détail, paraît-il.

À l’écouter, si l’on suit sa logique, le régime ukrainien est, tenez-vous bien, un régime nazi qui opprimait horriblement les populations russes vivant en Ukraine. Et il y a le grand épouvantail, l’argument ultime, selon lui : l’Ukraine menaçait de rejoindre l’OTAN. Pour quiconque suit ne serait-ce que minimalement les événements, ces affirmations sont, dans le meilleur des cas, très exagérées, et souvent purement et simplement fausses.

Mais qu’importe la vérité! Poutine se complaît dans ce petit univers parallèle où, dit-il, la Russie finira de toute façon par atteindre tous ses objectifs de conquête, et il ne parle pas seulement de l’Ukraine, attention. Quant aux autres pays européens, ils n’auraient, selon lui, « rien à craindre ». Enfin, il ajoute cette petite menace à peine voilée : tant qu’ils ne manqueront pas de respect à la Russie. On se demande ce que signifient exactement ces termes empruntés au vocabulaire maffieux, sachant que c’est Poutine lui-même qui déciderait si oui ou non un pays lui manque de respect. Ça nous rappelle que cette propagande sert avant tout à rassurer les citoyens russes et à alimenter des spéculations interminables à l’étranger.

Le coût humain et économique : la guerre est-elle tenable à long terme ?

credit : lanature.ca (image IA)

Derrière le fatras propagandiste qui veut donner l’impression que la Russie peut mener cette guerre pendant encore très longtemps, la réalité économique et démographique russe est tout autre. Est-ce vraiment le cas qu’ils peuvent tenir indéfiniment? J’en doute fortement, vu les chiffres qui tombent.

Regardez : la croissance de l’économie russe, par exemple, ne devrait être que de 1% en 2026. C’est quatre fois moins que ce qui est prévu pour 2025. Quant à l’inflation, elle tourne officiellement autour de 7%, mais de nombreuses sources estiment qu’elle grimpe officieusement bien plus haut, peut-être à 10%, voire même jusqu’à 16%. C’est lourd pour les familles.

  • Les pertes humaines sont absolument vertigineuses : la guerre en Ukraine aurait fait plus d’un million de victimes du côté russe, dont environ 250 000 morts.
  • L’espérance de vie chez les hommes russes reste dramatiquement basse, s’établissant à seulement 68 ans.
  • Malgré toutes les politiques natalistes mises en place, le nombre de naissances a encore baissé de 3% en 2025 par rapport à 2024.
  • Le taux de fécondité s’établit désormais à 1,41 enfant par femme, ce qui est bien en dessous du renouvellement.

Clairement, dans ces conditions, la guerre en Ukraine est, de l’avis de nombreux experts, intenable à long terme pour la Fédération de Russie. La démographie n’aide vraiment pas.

L’ombre de Trump et l’urgence du financement européen

credit : lanature.ca (image IA)

Si la Russie a une « chance » de maintenir ses efforts malgré ces difficultés, elle réside malheureusement dans un facteur externe : le préjugé prorusse de Donald Trump. Cela a eu un effet immédiat et catastrophique sur le soutien à l’Ukraine. L’aide américaine, cruciale jusqu’à présent, a fondu comme neige au soleil.

Pour vous donner une idée du changement, l’aide américaine à l’Ukraine est passée de 14 milliards de dollars en 2024 à seulement environ 450 millions de dollars prévus en 2025. C’est une chute absolument vertigineuse. Apparemment, Trump semble pressé d’obtenir une « paix relative » pour des raisons qui lui sont propres, notamment pour favoriser des projets d’investissement en Russie pour sa famille et ses amis proches. Cela soulève d’énormes inquiétudes.

Dans ces circonstances, on comprend tout à fait l’urgence et le caractère crucial du financement que les pays européens tentent d’accorder à l’Ukraine pour pallier ce manque américain. On comprend aussi la position incroyablement délicate de Volodymyr Zelensky, qui doit multiplier les appels désespérés, cherchant désespérément à ménager Trump tout en essayant d’éviter de s’attirer sa colère, disons-le, cupide.

Selon la source : journaldemontreal.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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