L’astronomie spatiale en danger : une nouvelle étude s’inquiète des mégaconstellations
Auteur: Mathieu Gagnon
Quand le ciel nous tombe sur la tête

Vous vous souvenez de l’époque où l’on pouvait lever les yeux vers le ciel et juste… rêver ? C’était plus simple, non ? Pendant des décennies, l’humanité envoyait environ 200 satellites par an dans l’espace. Un rythme de sénateur, pourrait-on dire. Mais tenez-vous bien : aujourd’hui, il ne faut que quelques jours pour en déployer autant. C’est fou quand on y pense. Ce déploiement effréné, sans véritable contrainte, soulève de graves inquiétudes, pas seulement pour l’avenir de l’exploration spatiale, mais aussi pour nous, ici sur Terre.
Le cœur du problème, c’est cette satanée pollution lumineuse. Le monde brille de plus en plus, et la nuit, la vraie, est en train de disparaître. Bien sûr, on peut blâmer les LED, ces ampoules économes mais omniprésentes, qui nous poussent à éclairer même quand ce n’est pas nécessaire. Mais une partie de cette lumière parasite vient d’en haut. Des satellites. Ils apportent la pollution lumineuse jusque dans des endroits préservés comme le milieu des océans ou les déserts. Et ce n’est pas anodin pour notre santé, croyez-moi. On parle quand même d’un facteur de risque pour la démence précoce. C’est effrayant de se dire que la technologie qui nous connecte pourrait aussi nous abîmer.
Même les télescopes spatiaux ne sont plus à l’abri

On savait déjà que cela gênait les astronomes au sol. Avec des mégaconstellations comme Starlink de SpaceX — qui représente à elle seule plus de la moitié des satellites là-haut — les photos du ciel sont souvent gâchées par des trainées lumineuses. Des projets vitaux comme l’Observatoire Vera Rubin et son enquête sur l’espace et le temps (Legacy Survey of Space and Time) sont menacés. Mais je pensais, peut-être naïvement, que les télescopes *dans* l’espace étaient tranquilles. Eh bien, non. Il semblerait que personne ne soit épargné.
Une nouvelle recherche, menée par le scientifique Alejandro Borlaff du centre NASA Ames et publiée dans la revue Nature, vient de jeter un pavé dans la mare. D’après leurs calculs, d’ici 2040, environ 40 % de toutes les images du télescope Hubble seront contaminées par ces constellations de satellites internet. 40 %, vous imaginez le gâchis ? Et attendez, c’est pire pour les petits nouveaux. Le chiffre grimpe à 96 % pour les télescopes à venir comme ARRAKIHS, Xuntian, et SPHEREx. Ce dernier vient pourtant de réaliser une carte incroyable de tout le ciel en 102 couleurs infrarouges… quel dommage ce serait de perdre cette clarté.
Le Dr John C. Barentine, co-fondateur du Center for Space Environmentalism, ne cache pas son inquiétude. Il a confié à IFLScience que cette étude montre de manière assez convaincante que l’interférence de ces satellites est un souci majeur pour notre capacité future à recueillir des données astronomiques, surtout en orbite basse.
Embouteillages et risques de collisions en cascade

Il y a près de 16 000 satellites en orbite en ce moment. Si tous les projets de mégaconstellations voient le jour, on s’attend à une multiplication par quatre, voire cinq, du nombre d’objets là-haut. Ce n’est plus de l’exploration, c’est de l’embouteillage ! Cela ne fait pas qu’augmenter la pollution lumineuse ; cela accroît aussi drastiquement le risque de collisions. C’est un peu comme sur l’autoroute des vacances, sauf qu’ici, un accident peut être catastrophique pour tout le monde.
Tenez, un chiffre qui donne le vertige : rien qu’au cours des six premiers mois de l’année, les satellites Starlink ont dû effectuer 144 404 manœuvres pour éviter des risques de collision. Plus de cent quarante mille ! Une seule collision pourrait créer un nuage de débris qui percuterait d’autres satellites, créant une réaction en chaîne. C’est ce qu’on appelle le syndrome de Kessler. Le risque ? Rendre des zones entières de l’espace totalement inutilisables ou intransitables.
Comme le souligne le Dr Barentine, l’étude met en lumière la menace que cet environnement encombré fait peser sur la sécurité physique même des télescopes spatiaux actuels et futurs. Si on laisse faire ces « cascades de collisions », on joue littéralement avec le feu.
Conclusion : Une vieille loi pour un nouveau problème

Cela peut paraître surprenant, mais c’est un peu le Far West là-haut. Il y a très peu de régulations. Tout repose sur le Traité de l’espace, qui était formidable… quand il a été signé dans les années 1960. Sauf qu’à l’époque, Internet n’existait même pas ! Aujourd’hui, ce texte a grand besoin d’un coup de jeune. Les entreprises privées et les gouvernements peuvent lancer des milliers, et bientôt des dizaines de milliers de satellites, sans que personne ne puisse vraiment s’y opposer.
Le monde manque d’un cadre politique international solide pour gérer ça. Le Dr Barentine suggère que la stratégie la plus prometteuse est de limiter le nombre de satellites lancés à l’avenir et d’exiger une désorbitation responsable — en gros, qu’ils redescendent proprement — à la fin de leur mission. Il ne s’agit pas d’arrêter les lancements, soyons clairs, mais de suivre des règles. Des suggestions, comme celles de l’IAU CPS, existent déjà et pourraient devenir des conditions pour obtenir une licence de lancement. Espérons que les États s’engagent enfin à intégrer ces idées dans leurs politiques spatiales, avant qu’il ne soit trop tard pour nos nuits étoilées.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.