Où est passé le Premier Ministre? Le bilan désenchanté de la fin d’année au Québec
Auteur: Adam David
L’insatisfaction historique face à un gouvernement déconnecté

Il faut bien l’avouer, l’année qui s’achève en politique québécoise est, malheureusement, bien sombre sur à peu près tous les plans. On ne s’étonne donc pas vraiment de voir le gouvernement caquiste crouler sous un taux d’insatisfaction qui, historiquement, reste très élevé. C’est quand même un signal fort, n’est-ce pas?
Le premier ministre François Legault lui-même n’est pas épargné par ce désamour. On a beau le voir donner des entrevues jovialistes, façon « tout va bien, regardez mes efforts », l’électorat, jusqu’à ce que les faits nous prouvent le contraire, n’est absolument pas dupe de cette façade.
Pendant qu’il s’entête à jurer qu’il sera là pour les élections de 2026, la question que se posent beaucoup de Québécois aujourd’hui est beaucoup plus simple, mais terriblement plus cinglante : y a-t-il encore un premier ministre qui pilote vraiment dans la salle? S’ils le demandent, c’est parce qu’ils vivent le réel, ce fameux « vrai monde » qu’on aime tant évoquer. Et ce réel, pour ceux qui doivent le subir au quotidien ou qui le constatent simplement autour d’eux, n’a strictement rien de réjouissant.
Le chaos dans les services essentiels : de la santé au logement
Prenez la santé, par exemple. Ah, ce grand chantier! Monsieur Legault a certes réussi à conclure une entente, mais ce fut une entente in extremis avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. Le hic? Il a fallu une confrontation longue, ouverte, et franchement inutile, avec les médecins pour y arriver. Une guerre de tranchées dont on se serait bien passés.
Le résultat de cette gestion chaotique, qui met en lumière de vraies difficultés, est double : d’une part, la démission de son ministre Christian Dubé, et d’autre part, l’échec cuisant à livrer l’amélioration promise du réseau de santé. C’est un beau gâchis sur toute la ligne, avouons-le.
Et puis, il y a la crise du logement. Le gouvernement continue de refuser de protéger les droits des locataires. Conséquence directe : des milliers de personnes sont étranglées par le coût scandaleux des loyers. La crise continue de sévir brutalement.
L’impact s’étend. Non seulement le tiers des locataires souffre maintenant d’une insécurité alimentaire — c’est insensé! — mais cette précarité, accentuée par les prix de fou à l’épicerie, s’étend désormais de façon alarmante jusqu’à la classe moyenne. Même les gens qui travaillent peinent à joindre les deux bouts. Qu’est-ce qui se passe?
L’itinérance, qui est en partie le produit direct de cette crise du logement, grimpe également en flèche. Nous avons des milliers de nos concitoyens qui vivent dans la rue ou sous des tentes. C’est une misère visible, à ciel ouvert, qui nous renvoie aux heures sombres de la Grande Dépression. C’est franchement choquant.
Le fossé des inégalités et l’impression d’insensibilité gouvernementale
Il faut aussi regarder notre réseau scolaire. C’est le seul au Canada, tenez-vous bien, à fonctionner à «trois vitesses». Résultat: l’accès à une éducation de qualité dépend désormais de plus en plus directement des revenus des parents. C’est une machine qui creuse les écarts sociaux. Et, cerise sur le gâteau de la misère, la faim frappe de nombreux enfants dans nos écoles publiques. Oui, des enfants qui ont faim ici, au Québec.
Pourtant, quand on écoute le premier ministre, rien de tout cela — que ce soit pour prévenir ces crises sociales ou pour les contrer maintenant — ne semble nécessiter des interventions majeures et musclées de la part de son gouvernement. Rien. Sauf, paraît-il, pour des prières de rue. Cette approche, en plus d’une gouvernance souvent improvisée, est, je suis intimement persuadée, une des sources principales de l’impopularité tenace de la CAQ. C’est l’impression d’insensibilité qui fait mal.
Cette impopularité se nourrit de l’image d’un premier ministre qui, même s’il a été plus bienveillant et proche des gens durant la pandémie, donne maintenant l’impression d’être devenu totalement indifférent ou insensible aux souffrances croissantes du vrai monde. C’est un changement de ton marquant.
À force d’entendre M. Legault parler constamment de la réduction des écarts de richesse entre le Québec et l’Ontario — une noble cause, bien sûr — on dirait qu’il ne voit plus du tout ceux qui se creusent sourdement et violemment ici même, entre les Québécois.
Le devoir de l’État et l’appel des électeurs à un changement

Si les sondages montrent aujourd’hui une intention aussi forte des électeurs d’aller voir ailleurs et de changer de gouvernement, c’est très simple : ils font le constat que j’énonce ici. Ils ne sentent tout simplement plus que M. Legault est capable de comprendre les inégalités montantes qui explosent sous nos yeux.
Parce qu’au-delà des étiquettes politiques habituelles de «gauche» ou de «droite», il faut revenir à l’essentiel : un premier ministre, face à des crises sociales aussi concrètes et douloureuses, a le devoir ultime, le devoir moral, d’utiliser les pleins pouvoirs de l’État pour les contrer fermement. C’est le minimum que l’on puisse attendre d’un chef de gouvernement.
S’il continue de refuser cette intervention essentielle, qu’il ne s’étonne pas de voir ses citoyens se résigner et aller chercher des solutions, ou du moins une oreille attentive, ailleurs. Le signal est clair.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.