Stupéfiant : Des papillons surpris en train de boire les larmes d’un élan, une observation rarissime
Auteur: Mathieu Gagnon
Une scène nocturne digne d’un conte étrange

La nature a ce don incroyable de nous surprendre, même quand on pense avoir tout vu. Imaginez un instant la scène : nous sommes dans la paisible forêt nationale de Green Mountain, aux États-Unis. Tout est calme, il fait nuit noire. Et là, un piège photographique se déclenche pour capturer un moment… disons, tout à fait inattendu. Ce n’est pas un prédateur en chasse, non, c’est une scène beaucoup plus subtile et, je dois l’avouer, un peu poétique bien qu’étrange.
On y voit des papillons de nuit se posant délicatement sur le visage d’un élan pour s’abreuver de ses larmes. Oui, vous avez bien lu, ses larmes. Ce comportement, que les scientifiques appellent la lachryphagie (un mot compliqué pour dire qu’ils mangent ou boivent des sécrétions lacrymales), est bien connu sous les tropiques. On a déjà vu des papillons faire ça sur des tortues ou des crocodiles en Amazonie, par exemple. Mais ici ? Dans le nord ? C’est du jamais vu… ou presque. C’est seulement la seconde fois que ce comportement est enregistré en dehors des zones tropicales.
Les détails fascinants de cette découverte unique

Alors, regardons de plus près ce que nous apprend cette observation, car les chiffres sont assez stupéfiants quand on y pense. Tout s’est déroulé très vite, dans la nuit du 19 juin 2024. Les images ont été prises sur un laps de temps très court, précisément entre 1h44 et 1h48 du matin. C’est furtif !
Le piège photographique a réussi à capturer une rafale de 80 images montrant un élan mâle, un superbe spécimen de l’espèce Alces americanus americanus, avec ces petits visiteurs ailés sur la face. Ce qui rend la chose vraiment exceptionnelle – et c’est là que je trouve le travail des chercheurs admirable – c’est la rareté de l’événement. Tenez-vous bien : ces 80 clichés sont les seuls à montrer ce comportement sur un total faramineux de plus de 247 000 images analysées !
Ces milliers de photos provenaient de près de 500 sites différents éparpillés dans le Maine, le Massachusetts, le New Hampshire et le Vermont. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, et ils l’ont trouvée. C’est une chance inouïe d’avoir pu documenter cela.
Pourquoi boire des larmes ? Une question de survie

On peut légitimement se demander : pourquoi des larmes ? Ce n’est pas par tristesse, je vous rassure. En fait, la plupart des papillons (de jour comme de nuit) tirent leurs nutriments du nectar des fleurs. C’est ce qu’on a tous appris à l’école. Mais parfois, ça ne suffit pas. Ils ont besoin d’un petit supplément, notamment en sels minéraux et en sodium.
Pour combler ce manque, ils pratiquent ce qu’on appelle le « puddling » (qu’on pourrait traduire par s’abreuver dans les flaques). Ils vont chercher ces nutriments dans le sol humide, sur des animaux morts, ou même – c’est moins ragoûtant mais naturel – dans la sueur humaine. Jusqu’à présent, en dehors des tropiques, il n’existait qu’un seul autre enregistrement d’un papillon de nuit buvant les sécrétions oculaires d’un animal, et c’était sur un cheval. C’est dire si notre élan du Vermont vit un moment historique !
Concernant l’identité de nos petits buveurs de larmes, c’est un peu flou. Les experts n’ont pas pu identifier l’espèce exacte, ce qui est compréhensible vu la qualité des images nocturnes, mais en se basant sur la forme et la taille, ils pensent qu’il s’agit probablement de membres de la famille des Geometridae. C’est une nouvelle espèce tant pour le « buveur » que pour le « bu » dans les annales scientifiques.
Conclusion : Un spectacle fascinant mais risqué ?

Il faut tout de même aborder un point un peu moins poétique pour finir. Même si c’est fascinant, l’équipe de recherche souligne un petit bémol. Ce genre de contact rapproché pourrait, en théorie, transformer les papillons en vecteurs de maladies. On pense notamment à la kératoconjonctivite, une infection qui peut causer des lésions oculaires assez vilaines et avoir un impact sérieux sur la santé de nos amis les élans.
Cela dit, pas de panique ! Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augure. À ce jour, on n’a jamais documenté de cas où des papillons auraient transmis des maladies à d’autres espèces en buvant leurs larmes. La possibilité reste donc, selon les termes des experts, « assez éloignée ». On peut donc continuer à s’émerveiller devant cette curiosité de la nature sans trop s’inquiéter pour ce grand élan solitaire.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.