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Des animaux aux champignons, toute la vie sur terre descendrait d’un même ancêtre : les « Asgardiens »
Crédit: Wellcome Collection

Une parenté inattendue entre l’humain et la fougère

credit : lanature.ca (image IA)

C’est assez dingue quand on y pense, non ? Prenez un hippopotame, un papillon, une simple levure de boulanger ou même une fougère dans votre jardin. À première vue, ça n’a strictement rien à voir avec nous, les humains. Et pourtant… si l’on gratte un peu sous la surface, on réalise que nous faisons tous partie de la même grande famille : celle des eucaryotes.

Les scientifiques se creusent la tête depuis des lustres sur l’origine de ce groupe. Pour rappel, les eucaryotes, c’est ce domaine de la vie défini par des cellules possédant un noyau entouré d’une membrane. Ça inclut absolument tous les animaux, les plantes, les champignons et même les insectes. C’est la base de la vie complexe.

L’idée, c’est que si l’on parvient à démêler ce nœud évolutif, on pourrait enfin comprendre comment la vie complexe a émergé sur notre planète. C’est un peu le Saint Graal de la biologie évolutive, et figurez-vous qu’on vient peut-être de faire un pas de géant dans cette direction.

Une découverte majeure au Texas : la piste des archées

credit : lanature.ca (image IA)

Alors, comment tout cela a-t-il commencé ? Une des théories dominantes suggère que les eucaryotes ont évolué il y a un bon moment, disons entre 1,6 et 2,2 milliards d’années. Le scénario ressemble un peu à un film de science-fiction : tout serait parti d’une archée (un micro-organisme unicellulaire) qui aurait entamé un partenariat symbiotique intime avec une bactérie utilisant de l’oxygène. Une colocation qui a mal tourné… ou incroyablement bien, selon le point de vue !

En suivant cette piste évolutive, les chercheurs ont cherché à identifier quelle lignée d’archées pourrait bien être notre ancêtre commun à tous. Et c’est là qu’intervient l’équipe de l’Université du Texas à Austin. En 2023, ils ont réalisé une percée majeure. En analysant les génomes de centaines de microbes archéens, ils ont découvert que tous les eucaryotes connus peuvent être retracés jusqu’à une seule lignée d’archées : les fameuses archées d’Asgard.

Cette lignée nouvellement décrite appartient à un ordre appelé Hodarchaeales (ou « Hods » pour faire plus court), que l’on trouve dans les sédiments marins. Ce qui est fascinant, c’est que, comme d’autres archées d’Asgard, ces Hods contiennent des protéines qu’on pensait autrefois exclusives aux eucaryotes. C’est un indice énorme de leur étroite relation évolutive avec nous.

Brett Baker, auteur de l’étude et professeur associé de biologie intégrative et de sciences marines à l’UT Austin, ne cache pas son enthousiasme : « Pour moi, la chose la plus excitante est que nous commençons à voir la transition de ce que les biologistes considèrent comme une archée vers cet organisme Hodarchaeales qui ressemble plus à un eucaryote », a-t-il déclaré. Il ajoute même : « Une autre façon de le dire est que ces Hods sont notre groupe frère dans le monde des archées. »

Mythologie nordique et machines à voyager dans le temps

credit : lanature.ca (image IA)

Vous l’avez sûrement remarqué, les scientifiques se sont fait plaisir avec les noms. Tout cela baigne littéralement dans la mythologie nordique. Asgard, c’est le royaume céleste des principaux dieux. Quant à Hod (ou Höðr), c’est le fils aveugle d’Odin et de Frigg. La légende raconte qu’il a été trompé par Loki pour tuer son propre frère, Baldr. C’est tragique, mais ça donne un certain cachet à ces microbes !

Brett Baker plaisante même à ce sujet : « Je continue de dire en plaisantant dans mes conférences que

Comprendre nos origines profondes

credit : lanature.ca (image IA)

Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos microbes. Les archées d’Asgard ont probablement évolué il y a plus de deux milliards d’années. Et le plus fou ? Leurs descendants sont toujours vivants aujourd’hui ! Ils sont enfouis profondément dans les sédiments marins et vivent dans des sources chaudes un peu partout sur la planète. Ils n’ont pas bougé, ou presque.

En étudiant ces organismes, les scientifiques espèrent lever le voile sur le mystère de l’apparition des premières cellules eucaryotes complexes. Valérie De Anda, auteure de l’étude et biologiste à l’Université du Texas à Austin, utilise une image très parlante : « Imaginez une machine à voyager dans le temps, non pas pour explorer les royaumes des dinosaures ou des civilisations anciennes, mais pour voyager au cœur des réactions métaboliques potentielles qui auraient pu déclencher l’aube de la vie complexe. »

Elle précise sa pensée : « Au lieu de fossiles ou d’artefacts anciens, nous regardons les plans génétiques des microbes modernes pour reconstruire leur passé. » C’est une approche radicalement différente de l’archéologie classique. « C’est vraiment excitant parce que nous regardons pour la première fois les plans moléculaires de l’ancêtre qui a donné naissance aux premières cellules eucaryotes », conclut De Anda.

Brett Baker, lui, a déjà trouvé son épitaphe : « Nous sommes tous des Asgardiens ». Il a probablement raison, et c’est une pensée assez humble de se dire qu’on doit tout à ces petits êtres des fonds marins.

Selon la source : iflscience.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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