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Des milliers de nouvelles espèces surgissent chaque année : l’immense catalogue du vivant est loin d’être clos
Crédit: lanature.ca (image IA)

Une quête sans fin pour recenser la vie sur Terre

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Depuis des siècles, une question fondamentale taraude les scientifiques, un peu comme une énigme qui refuserait d’être résolue : combien d’espèces vivent réellement sur notre planète ? C’est vertigineux quand on y pense. D’habitude, on entend surtout parler des animaux et des plantes que l’on connaît déjà, ceux qui peuplent nos livres de biologie ou nos zoos. Mais honnêtement, ce n’est qu’une infime partie du tableau. Une quantité phénoménale d’espèces reste là, sans nom, totalement inconnue de la science.

Récemment, une nouvelle étude a décidé de jeter un regard neuf – et franchement nécessaire – sur la vitesse à laquelle nous découvrons ces nouvelles espèces et ce que cela implique pour l’avenir de notre biodiversité. Au lieu de simplement « deviner » combien d’espèces pourraient exister (ce qui revient parfois à lire dans le marc de café), les chercheurs se sont concentrés sur du concret. Ils ont analysé combien de nouvelles espèces ont été réellement décrites chaque année.

Cette approche permet enfin de révéler si nous ralentissons ou si, au contraire, nous accélérons la cadence dans nos efforts pour documenter la vie sur Terre. John Wiens, professeur au Département d’écologie et de biologie évolutive de l’Université d’Arizona, est au cœur de cette réflexion.

Contrairement aux idées reçues, la découverte s’accélère

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Il y a une surprise de taille dans cette étude, et elle va à l’encontre de ce que beaucoup pensaient. La découverte d’espèces n’a pas atteint son pic dans le passé. John Wiens l’explique assez bien : « Certains scientifiques ont suggéré que le rythme des descriptions de nouvelles espèces avait ralenti et que cela indiquait que nous étions à court de nouvelles espèces à découvrir, mais nos résultats montrent le contraire. » C’est quand même rassurant, non ?

Des recherches antérieures laissaient entendre que la période la plus faste pour ces découvertes se situait autour de l’année 1900. On imagine les naturalistes de l’époque avec leurs carnets… Mais cette nouvelle analyse balaie cette idée. « En fait, nous trouvons de nouvelles espèces à un rythme plus rapide que jamais », ajoute Wiens.

Pour en arriver là, les chercheurs ont examiné près de deux millions d’enregistrements d’espèces. Et devinez quoi ? Les chiffres les plus élevés de nouvelles espèces par an ont été enregistrés très récemment. En réalité, les taux de description les plus rapides ont eu lieu après 2015, avec l’année 2020 établissant un nouveau record absolu. Qui l’aurait cru ?

Cependant, cette croissance n’a pas été un long fleuve tranquille. L’histoire humaine s’en mêle toujours. Les événements mondiaux majeurs ont eu des effets clairs et brutaux : durant la Première et la Seconde Guerre mondiale, le nombre de nouvelles espèces décrites a chuté drastiquement. Une fois ces perturbations terminées, les taux de découverte ont repris des couleurs et ont fini par augmenter à nouveau. Cela montre à quel point le travail scientifique est intimement lié à la stabilité sociale et politique. C’est logique, mais c’est frappant de le voir sur un graphique.

Qui sont ces nouveaux venus ? Le triomphe des insectes et des poissons

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L’étude s’est aussi penchée sur une question plus précise : quels groupes d’organismes ajoutent de nouvelles espèces le plus rapidement ? Le schéma est limpide. Ce sont les groupes qui comptent déjà beaucoup d’espèces connues qui en gagnent de nouvelles au rythme le plus effréné. Les animaux mènent la danse, globalement. Et parmi eux, les arthropodes dominent sans partage. On parle ici des insectes, des araignées et des crustacés.

Si on zoome sur les insectes, les coléoptères (les scarabées, pour faire simple) se démarquent comme le groupe à la croissance la plus rapide. Dans le monde des vertébrés, ce sont les poissons à nageoires rayonnées qui sont décrits à des taux particulièrement élevés. Wiens note d’ailleurs avec une pointe d’optimisme : « Notre bonne nouvelle est que ce taux de découverte de nouvelles espèces dépasse de loin le taux d’extinction des espèces. » C’est rare d’avoir de bonnes nouvelles en écologie, alors on prend !

Pourtant, il faut garder la tête froide. Les chercheurs ont constaté que les découvertes récentes ne représentent qu’une petite partie de ce que nous savons déjà. Par exemple, seulement environ 15 à 20 % des espèces animales et d’insectes connues ont été décrites au cours des deux dernières décennies. Cela suggère que même les groupes à la croissance la plus rapide ont encore une longue histoire de découverte derrière eux.

Attention, tout le vivant ne suit pas la même tendance. C’est là que ça se complique. Les champignons, les bactéries et les plantes figurent parmi les groupes dont les taux de découverte augmentent ces dernières décennies. Ces organismes sont souvent petits, cachés ou juste difficiles à étudier, ce qui explique sans doute pourquoi on en trouve encore autant. À l’opposé, les oiseaux et les mammifères racontent une autre histoire. La plupart de ces espèces ont été décrites il y a longtemps, et très peu de nouvelles s’ajoutent chaque année aujourd’hui. On est probablement proche d’avoir tout documenté pour eux. Les insectes, eux, offrent un tableau mitigé : si les coléoptères explosent, d’autres groupes comme les mouches ou les papillons ont connu leur pic de découverte il y a plus d’un siècle.

Conclusion : Un futur incertain et la nécessité de nommer pour protéger

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En utilisant ces modèles de découverte passés, les chercheurs se sont risqués à estimer prudemment combien d’espèces décrites il pourrait y avoir d’ici l’an 2400. Bon, ces projections viennent avec leur lot d’incertitudes, c’est normal, mais elles soulignent des possibilités fascinantes. Les plantes et les champignons pourraient finir avec beaucoup plus d’espèces connues que prévu. Idem pour les araignées, les crustacés, les amphibiens et les poissons à nageoires rayonnées. Par contre, pour les oiseaux et les mammifères, on devrait rester proche des chiffres actuels.

Je trouve cette citation de John Wiens particulièrement marquante : « Comme l’a dit le célèbre écologue Robert May, si des extraterrestres nous rendaient visite et nous demandaient combien d’espèces vivent sur notre planète, nous n’aurions aucune réponse définitive. » C’est fou, non ?

Il est crucial de noter que ces estimations ne reflètent que les espèces formellement décrites. Beaucoup d’autres peuvent exister sans jamais être nommées, surtout si elles disparaissent avant qu’on ne les trouve. Les chercheurs insistent sur le fait que l’extinction, le changement climatique et nos capacités taxonomiques limitées pourraient tous affecter les futurs taux de découverte.

Pourquoi tout ça est important, au fond ? Décrire des espèces, ce n’est pas juste leur donner un nom latin compliqué. Les espèces inconnues de la science sont souvent invisibles pour les efforts de conservation. « Découvrir de nouvelles espèces est important car ces espèces ne peuvent pas être protégées tant qu’elles ne sont pas scientifiquement décrites », note Wiens. Cette étude, publiée dans la revue Science Advances, montre que l’humanité découvre encore la vie à un rythme impressionnant, mais la course entre la découverte et l’extinction est, hélas, toujours en cours.

Selon la source : earth.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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