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Rupture de confiance : Pourquoi Ottawa tourne le dos aux agences de santé américaines
Crédit: Dietmar Rabich / Wikimedia Commons / “Vancouver (BC, Canada), Canada Place, Kanadaflagge -- 2022 -- 1896” / CC BY-SA 4.0
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La fin d’une alliance historique ?

credit : lanature.ca (image IA)

C’est un changement de cap assez brutal, vous ne trouvez pas ? Pendant des décennies, le réflexe naturel du Canada était de regarder vers le sud pour s’aligner sur les directives sanitaires. Mais voilà, cette époque semble révolue. La ministre fédérale de la Santé, Marjorie Michel, n’y est pas allée par quatre chemins lors de sa récente entrevue de fin d’année.

Ses mots résonnent avec une franchise qu’on entend rarement en diplomatie : « Je ne peux pas leur faire confiance comme partenaire fiable, non ». C’est dit. Si elle concède que les États-Unis restent fiables sur certains points, la ligne rouge est franchie concernant les vaccins. Le Canada doit désormais tracer sa propre voie, loin des turbulences de Washington. On sent bien que la décision n’a pas été prise à la légère, mais qu’elle s’impose comme une nécessité vitale pour la santé publique chez nous.

L’effet Trump et le virage anti-science

credit : lanature.ca (image IA)

Il faut dire que ce qui se passe de l’autre côté de la frontière a de quoi faire sourciller n’importe quel scientifique sérieux. Depuis le retour de l’administration Trump, le paysage des institutions de santé a été bouleversé, pour ne pas dire saccagé. Le président a confié les clés de la maison — plus précisément le poste de secrétaire à la Santé et aux Services sociaux — à Robert F. Kennedy Jr. Et on le sait, l’homme est un militant antivaccin notoire.

Les conséquences ? Elles sont immédiates et tangibles. Sous sa direction, le site web des CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) a été modifié fin novembre. L’objectif ? Contredire le consensus scientifique établi en suggérant un lien entre vaccins et autisme. C’est effrayant, non ? D’anciens responsables de l’agence tirent la sonnette d’alarme, affirmant que les infos sur l’innocuité des vaccins ne sont plus fiables.

Et ça ne s’arrête pas là. Un comité consultatif trié sur le volet par M. Kennedy a récemment recommandé l’arrêt de la vaccination systématique contre l’hépatite B chez les nouveau-nés et examine actuellement le reste du calendrier infantile. Face à cette déferlante de désinformation, Marjorie Michel est catégorique : c’est une préoccupation majeure qui pousse le Canada à se tourner vers d’autres pays partageant nos valeurs.

Avertissements d’experts et crise de la rougeole

credit : lanature.ca (image IA)

Ce divorce sanitaire ne sort pas de nulle part. Dès le mois de juillet, un éditorial percutant dans le Journal de l’association médicale canadienne, signé par Shannon Charlebois et Jasmine Pawa, nous mettait en garde. Elles décrivaient déjà comment l’administration Trump démantelait l’infrastructure de santé publique, réduisant de façon draconienne les budgets des CDC et des Instituts nationaux de la santé (NIH), coupant notamment les vivres à la recherche sur la désinformation.

Malheureusement, les effets de cette politisation et du manque de ressources se font déjà sentir chez nous. L’article soulignait une hausse inquiétante des maladies transmissibles au Canada, avec la rougeole en tête de liste. Le constat est amer : cet automne, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a officiellement retiré au Canada son statut de pays exempt de rougeole, un titre que nous détenions fièrement depuis 1998. Une épidémie qui traîne depuis plus d’un an dans plusieurs provinces a eu raison de notre réputation sanitaire.

Les experts pointent plusieurs coupables : les coupes budgétaires, la pénurie chronique de médecins de famille, mais surtout la désinformation. Pour un virus aussi contagieux que la rougeole, il faut une couverture vaccinale de 95 % pour l’immunité collective. On n’y est plus. Mme Michel lie directement cette éclosion à la méfiance envers les autorités post-COVID-19.

Conclusion : Un front commun pour rétablir la confiance

credit : lanature.ca (image IA)

Face à ce tableau un peu sombre, y a-t-il une lueur d’espoir ? Marjorie Michel veut y croire. La bonne nouvelle, selon elle, réside dans l’unité canadienne. Lors de la réunion des ministres de la Santé en octobre dernier, il y a eu un consensus rare : toutes les provinces, sans exception, ont accepté de placer la vaccination au cœur de leur communiqué commun.

La déclaration finale est sans équivoque : les vaccins sauvent des vies et, accessoirement, réduisent les coûts du système de santé. Les ministres se sont engagés à coordonner leurs efforts pour contrer l’épidémie de rougeole actuelle. La ministre fédérale admet qu’il y a une incompréhension généralisée et beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux, mais elle sent que la confiance dans la science vaccinale revient peu à peu au pays. « Nous devons rétablir la confiance », insiste-t-elle. C’est probablement le plus grand défi sanitaire des prochaines années.

Selon la source : ici.radio-canada.ca

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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