Inondations mortelles au Texas : pourquoi certains élus accusent-ils Trump d’en être responsable ?
Auteur: Simon Kabbaj
Le Texas est sous l’eau, et le bilan est effroyable. Des inondations soudaines et dévastatrices ont frappé le centre de l’État, laissant derrière elles un paysage de désolation et des dizaines de victimes. Alors que les secours s’activent pour retrouver les disparus, une polémique terrible est en train de naître. Certains élus locaux pointent du doigt l’administration Trump. La question est sur toutes les lèvres : cette tragédie aurait-elle pu être évitée, ou du moins atténuée, si les services d’alerte avaient eu les moyens de fonctionner correctement ?
Un bilan humain insupportable
Les chiffres donnent le vertige et sont tout simplement insupportables. On dénombre au moins 82 morts et 41 personnes sont toujours portées disparues. Le comté de Kerr a été le plus durement touché, avec 68 décès confirmés, dont 28 enfants. Le drame a particulièrement frappé un camp d’été chrétien, le Camp Mystic, situé le long de la rivière Guadalupe. Au moins 10 jeunes filles et une monitrice qui y séjournaient manquent à l’appel. « Cette tragédie nous a dévastés », a déclaré le camp dans un communiqué, le cœur brisé.
La polémique : la faute aux coupes budgétaires ?
C’est la question qui fâche. Pourquoi des camps de vacances comme le Camp Mystic n’ont-ils pas été évacués à temps ? Le juge du comté de Kerr, Rob Kelly, avoue son impuissance : « Je ne peux pas répondre à ça. Je ne sais pas. » Mais certains de ses homologues ont une petite idée. Selon le New York Times, des élus texans estiment que les alertes du Service Météorologique National (NWS) n’ont pas été à la hauteur. La raison ? Des coupes budgétaires imposées plus tôt cette année par l’administration Trump, via son ‘Département de l’Efficacité Gouvernementale’ (DOGE), qui auraient laissé des postes cruciaux non pourvus.
Des services météo "dégarnis" au pire moment
Le syndicat des employés du National Weather Service donne des détails concrets et accablants. Le bureau de San Angelo, par exemple, était privé de trois employés essentiels : un hydrologue senior (spécialiste des cours d’eau), un prévisionniste et un météorologue en chef. Le bureau voisin de San Antonio n’était pas mieux loti, avec un poste de coordinateur des alertes et un poste de responsable scientifique vacants. Le coordinateur des alertes serait même parti en retraite anticipée fin avril, profitant d’un plan de départs volontaires mis en place par l’administration Trump. Bref, les équipes étaient ‘dégarnies’ au moment où on avait le plus besoin d’elles.
La défense : une tempête 'imprévisible' ?
Cependant, tout le monde n’est pas de cet avis. D’anciens responsables du service météo défendent le travail de leurs ex-collègues. Selon eux, les prévisions étaient aussi bonnes que possible, compte tenu de la quantité de pluie phénoménale et de « l’escalade inhabituellement brutale » de la tempête. Ils soulignent également que certains de ces postes vacants l’étaient déjà avant le retour de Trump à la Maison Blanche. La vérité est donc probablement nuancée, entre des services affaiblis et un phénomène météorologique d’une rare violence.
La réaction de Donald Trump
Face à la catastrophe, Donald Trump a signé une déclaration de catastrophe majeure pour le comté de Kerr, activant ainsi les ressources fédérales d’urgence. Il a également annoncé son intention de se rendre sur place en fin de semaine. « J’y serais allé aujourd’hui, mais nous n’aurions fait que les gêner », a-t-il confié aux journalistes. « C’est une chose horrible qui s’est produite, absolument horrible. » De son côté, le service météo s’est dit « le cœur brisé par la perte tragique de vies humaines ».
Conclusion : entre deuil et colère, le Texas demande des comptes
Pendant que les secouristes s’acharnent à retrouver les disparus et que le gouverneur du Texas, Greg Abbott, promet que les recherches continueront sans relâche, le temps du deuil se mêle à celui de la colère. Cette tragédie était-elle une fatalité, un acte de la nature impossible à prévoir avec précision ? Ou est-ce le résultat d’une faille dans le système, d’un affaiblissement des services publics qui a eu des conséquences mortelles ? Le Texas pleure ses morts, mais il commence déjà à demander des comptes. Et la bataille politique ne fait que commencer.
Selon la source : time.com