Imaginez un peu… voilà maintenant neuf années de suite que le ciel se montre avare en pluie dans le sud-ouest de la Saskatchewan. Pour les agriculteurs comme Quinton Jacksteit, chaque jour qui passe est un combat contre la sécheresse. Ce n’est pas juste une mauvaise année, c’est une situation qui s’installe et qui pèse lourdement sur les familles, les fermes et l’avenir de toute une région. On va essayer de comprendre ensemble ce qui se passe et ce que ressentent ceux qui travaillent notre terre.
Le témoignage d'un agriculteur à bout de souffle
Quinton Jacksteit, qui est aussi le maire de la municipalité rurale de Big Stick, voit ses récoltes d’un œil bien triste. Elles sont si petites cette année qu’il pense devoir utiliser la majeure partie pour nourrir ses animaux, plutôt que de la vendre. « Je vais peut-être m’en sortir pour une année de plus », confie-t-il. Mais son vrai souci, c’est l’avenir. Il a deux garçons qui rêveraient de reprendre la ferme, mais comment leur conseiller de se lancer dans une aventure aussi incertaine en ce moment ?
Il pense aussi à ses voisins, pour qui la situation est encore plus grave. Pour certains, cette sécheresse pourrait bien être la fin de l’aventure, même pour des fermes qui existent depuis trois ou quatre générations. C’est tout un patrimoine qui risque de disparaître.
Une crise confirmée par les experts
Ce n’est pas juste une impression. Les cartes du gouvernement canadien le montrent bien : une grande partie du pays est anormalement sèche. Trevor Hadwin, un spécialiste du climat agricole, confirme que le sud-ouest de la Saskatchewan souffre d’un manque d’eau sévère depuis huit ans. Les conséquences sont bien réelles : les pâturages sont secs comme de la paille, et les éleveurs doivent acheter du foin qu’ils ne peuvent plus faire pousser. Certains ont même dû se résoudre à vendre une partie de leurs bêtes ou à les déplacer très loin, parfois à 300 ou 400 kilomètres, pour trouver de l’herbe verte.
Pour les cultivateurs de céréales, le constat est le même : les plantes mûrissent trop vite à cause du manque d’eau et ne produiront pas beaucoup de grains.
Le cri du cœur d'une agricultrice : « tout est en train de mourir »
Virginia Maier, qui est maire d’une autre municipalité voisine, partage le même désespoir. Ses champs de pois ne donneront probablement pas de gousses cette année. Et sans pluie, son blé dur ne grandira pas non plus. Son résumé est simple et terrible : « Tout est petit, tout est en train de mourir ».
Elle explique que cette situation qui dure depuis des années commence vraiment à être déprimante. Surtout quand on pense que les coûts pour faire tourner la ferme, comme les engrais, sont très élevés alors que les prix des récoltes, eux, sont bas. On se sent pris au piège. « Je pense qu’on va s’en sortir, dit-elle, mais d’autres se demandent : ‘Est-ce que je ne devrais pas tout vendre et arrêter ?’ » C’est une question terrible à se poser.
L'assurance-récolte, une aide qui ne suffit plus
Face à cette crise, les agriculteurs se tournent vers les programmes d’aide, comme l’assurance-récolte. Récemment, le gouvernement a autorisé les agriculteurs à vendre leurs récoltes abîmées comme nourriture pour animaux sans être pénalisés sur leur assurance. C’est un soulagement, mais ça ne règle pas tout.
Quinton Jacksteit explique que les programmes doivent être améliorés. Les dépenses des fermes ont explosé, mais en même temps, le montant couvert par les assurances a baissé. Le résultat ? L’assurance ne couvre même plus les frais de la ferme. Il insiste : « Nous n’essayons pas de mendier… Nous voulons juste faire comprendre au gouvernement que les programmes actuels ne fonctionnent plus pour nous protéger. »
Un été incertain et le besoin de penser à demain
Malheureusement, les prévisions météo pour l’été ne sont pas très encourageantes. Les scientifiques prévoient un été plus chaud que la normale, et personne ne sait vraiment s’il pleuvra assez. Cette sécheresse a aussi une autre conséquence grave : elle crée des conditions parfaites pour les feux de forêt, qui ont déjà forcé des milliers de personnes à quitter leur maison ce printemps.
Face à cette situation qui se répète, certains, comme Don Connick, un autre agriculteur, pensent qu’il faut arrêter de subir et commencer à planifier sur le long terme. Il propose plusieurs idées :
- Changer la façon de faire paître les animaux.
- Créer un réseau pour s’échanger du foin entre agriculteurs.
- Investir dans la recherche pour trouver des solutions.
- Construire plus de bassins pour retenir l’eau de pluie quand il y en a.
Conclusion : Que nous réserve l'avenir ?
L’aide d’urgence, c’est bien, mais ce que ces agriculteurs nous disent, c’est que ça ne suffit plus. La situation est claire : la sécheresse n’est plus une exception, mais une réalité qui s’installe année après année. Pour que l’agriculture ait un avenir dans ces régions, il faut des solutions durables et une vraie vision pour demain. L’assurance-récolte a ses limites, et il est temps que tout le monde, agriculteurs et gouvernements, travaille main dans la main pour s’adapter à ce nouveau climat. L’avenir de nos fermes et de notre nourriture en dépend.
Selon la source : cjme.com