Une célèbre présentatrice télé atteinte d’Alzheimer précoce révèle les premiers signes qu’elle a ignorés
Auteur: Simon Kabbaj
Fiona Phillips est un visage très connu de la télévision britannique. Pendant des années, elle a réveillé le pays avec son sourire. Mais en 2023, elle a partagé une nouvelle bouleversante : son diagnostic d’Alzheimer précoce, une forme de la maladie qui frappe avant l’âge de 65 ans. Aujourd’hui, avec son mari, elle se livre dans un livre poignant. Elle y raconte les tout premiers signes de la maladie, des symptômes sournois qu’elle a d’abord mis sur le compte de tout autre chose. Un témoignage courageux et essentiel pour aider à reconnaître les signaux d’alerte.
Les premiers signes : 'J'ai cru que c'était la ménopause'
Au début, Fiona Phillips a cru, comme beaucoup de femmes, que c’était la ménopause qui frappait à sa porte. Elle raconte : « Les crises d’angoisse sont devenues de plus en plus fréquentes, jusqu’à en avoir presque toutes les heures. » À cette époque, on parlait beaucoup de la ménopause dans les médias, et elle s’est dit que c’était ça. Mais quelque chose clochait. « Je n’avais pas les bouffées de chaleur dont beaucoup de femmes se plaignent. Pour moi, c’était plutôt ce sentiment de ‘brouillard cérébral’ et une anxiété que je n’arrivais que rarement à chasser. »
Quand le quotidien devient une source de panique
Ce ‘brouillard’ a commencé à envahir toute sa vie. Des tâches qui nous semblent banales sont devenues pour elle des montagnes insurmontables. « La chose la plus simple, comme aller à la banque pour poser une question sur mon compte, pouvait me plonger dans une panique totale », confie-t-elle. Elle a aussi commencé à avoir des sautes d’humeur, un comportement qui la surprenait elle-même. « Et pourtant, même si je ne voulais pas être comme ça, je ne pouvais rien y faire. J’avais l’impression d’avoir perdu le contrôle de ma vie. »
Le 'souhait terrible' de son mari, un cri de désespoir
Son mari, Martin Frizell, qui a lui aussi quitté son poste important à la télévision pour s’occuper d’elle, a fait un aveu d’une franchise brutale. Un aveu qui en dit long sur le désarroi des familles. Il a avoué qu’il aurait presque préféré qu’elle ait un cancer. « C’est une chose choquante à dire », admet-il, « mais au moins, elle aurait eu une chance de guérir, et certainement un parcours de soins et tout un éventail de soutiens. Mais ça n’existe pas pour Alzheimer. » Il souligne qu’il n’y a pas d’histoires inspirantes de ‘survivants en rémission’ pour cette maladie. Après le diagnostic, dit-il, « on vous laisse vous débrouiller seuls ».
Un quotidien bouleversé par la maladie
La maladie a progressivement transformé leur vie de famille. Le témoignage de Martin met en lumière la réalité du rôle d’aidant. Aujourd’hui, c’est lui qui s’occupe de sa femme au quotidien. Il explique qu’il aide Fiona à accomplir les gestes les plus simples, ceux que l’on fait sans même y penser : « se brosser les dents, prendre sa douche », et même s’habiller. C’est un rappel douloureux de la manière dont cette maladie vole petit à petit l’autonomie de ceux qu’elle touche.
Conclusion : un témoignage pour briser le silence
En partageant son histoire sans fard, Fiona Phillips offre un cadeau précieux. Elle aide à sensibiliser le public à la réalité de l’Alzheimer précoce, et montre que les premiers symptômes peuvent être trompeurs. Son courage et celui de son mari nous rappellent l’importance cruciale du soutien aux malades, mais aussi à leurs familles, qui sont en première ligne dans ce combat difficile. Un combat où l’amour et la patience sont les seules armes face à une maladie qui, pour l’instant, n’a pas de remède.
Selon la source : the-independent.com