On entend souvent parler de phlébite, ou de son nom plus médical, la thrombose veineuse profonde. Mais qu’est-ce que c’est, au juste ? C’est tout simple : c’est quand un caillot de sang se forme dans une veine profonde, le plus souvent dans une jambe. Imaginez un petit bouchon dans une canalisation. Ce n’est pas anodin du tout. C’est un problème de santé sérieux qui touche beaucoup de monde.
Le vrai danger, c’est si un morceau de ce caillot se détache. Il peut alors voyager dans le corps et aller se bloquer dans les poumons. C’est ce qu’on appelle une embolie pulmonaire, et ça, c’est une urgence vitale. C’est pourquoi il est si important de connaître les risques pour mieux s’en protéger.
Chirurgie, surpoids... les risques que l'on connaît (parfois) déjà
Certaines situations augmentent clairement le risque de phlébite. Après une opération importante (hanche, genou, ventre…), le risque grimpe. C’est normal : le corps est un peu secoué et le fait de rester alité longtemps ralentit la circulation du sang. Le sang qui stagne, il a tendance à faire des caillots.
Le surpoids est aussi un facteur. Quand on a des kilos en trop, surtout si l’indice de masse corporelle dépasse 25, ça crée une pression supplémentaire sur les veines des jambes. La circulation se fait moins bien. Et puis, il y a la cigarette. On sait qu’elle est mauvaise pour beaucoup de choses, et les veines n’y échappent pas. La fumée abîme la paroi des vaisseaux et rend le sang un peu plus ‘épais’, plus susceptible de coaguler.
Un coupable inattendu : notre intestin
Ça peut paraître surprenant, mais des problèmes d’intestin peuvent avoir un lien direct avec les phlébites. Si vous souffrez d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, comme la maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique, votre risque peut être multiplié par deux ou trois. Pourquoi ? Parce que l’inflammation chronique dans votre corps favorise la formation de caillots.
De plus, ces maladies s’accompagnent souvent de déshydratation, ce qui rend le sang plus concentré et augmente encore le risque. C’est un facteur auquel on ne pense pas forcément, mais qu’il est crucial de discuter avec son médecin.
Même les grands sportifs ne sont pas à l'abri !
On pourrait croire que les sportifs, avec leur super condition physique, sont protégés. Eh bien, pas toujours ! Les athlètes d’endurance, comme les marathoniens, sont en fait une population à risque. La déshydratation pendant l’effort, une petite blessure musculaire, ou même les longs voyages en avion pour se rendre à une compétition… tout ça peut créer un terrain favorable.
Le piège, c’est qu’ils peuvent confondre les premiers symptômes d’une phlébite (une douleur au mollet, par exemple) avec une simple courbature. Ça retarde le diagnostic, ce qui n’est jamais bon.
Le soleil et la grossesse : un lien surprenant avec nos veines
Deux autres facteurs, qui n’ont à première vue rien à voir, jouent un rôle important. D’abord, un manque de vitamine D. Plusieurs études ont montré que les personnes qui font une phlébite ont souvent un taux de vitamine D plus bas que la moyenne. On en trouve dans les poissons gras, les œufs, et bien sûr, en s’exposant un peu au soleil (avec modération !). Pensez à demander un dosage lors de votre prochaine prise de sang.
L’autre facteur, c’est la grossesse. Le risque de phlébite est multiplié par 5 ou 10 chez la femme enceinte ! C’est un mécanisme naturel pour éviter les hémorragies lors de l’accouchement, mais qui augmente aussi le risque de caillots. La période la plus délicate est les six semaines qui suivent la naissance.
Savoir reconnaître les signes : c'est vital
Le plus important est de savoir repérer les signaux d’alerte. Une phlébite peut se manifester par : un gonflement d’une seule jambe, une douleur au mollet qui ressemble à une crampe, une sensation de chaleur ou une rougeur de la peau. Mais attention, parfois, il n’y a… aucun symptôme !
Et si le caillot se déplace jusqu’aux poumons, c’est une urgence absolue. Les signes d’une embolie pulmonaire sont une difficulté à respirer soudaine, une douleur dans la poitrine (surtout en inspirant), un rythme cardiaque très rapide ou le fait de tousser du sang. Si cela arrive, il faut appeler le 15 ou le 112 sans une seconde d’hésitation.
Pas de panique, des solutions existent pour traiter et prévenir
Si une phlébite est diagnostiquée, pas de panique. Le traitement est efficace. Il consiste généralement à prendre des médicaments qui fluidifient le sang (anticoagulants) pendant plusieurs mois. Le médecin prescrira aussi souvent le port de bas de contention pour aider la circulation et réduire le gonflement.
La meilleure approche reste la prévention. Bouger régulièrement, bien s’hydrater, surveiller son poids, et surtout, ne jamais hésiter à parler de ses doutes à son médecin traitant. Connaître ces risques cachés, c’est déjà faire un grand pas pour protéger sa santé.
Selon la source : pubmed.ncbi.nlm.nih.gov