On a presque tous une boîte d’ibuprofène ou d’un autre anti-inflammatoire dans notre armoire à pharmacie. C’est si pratique pour un mal de dos qui se réveille, une douleur au genou ou un mal de tête tenace. Ces médicaments, les médecins les appellent des AINS, un nom un peu barbare pour « Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens ».
En clair, ce sont des médicaments comme l’ibuprofène (qu’on trouve dans des boîtes comme Advil ou Nurofen) ou le naproxène. Leur super-pouvoir, c’est de bloquer ce qui cause l’inflammation et la douleur dans notre corps. C’est pour ça qu’ils sont souvent très efficaces, un vrai soulagement. Mais ce soulagement a parfois un prix, surtout pour notre cœur.
Le danger pour le cœur : est-ce vraiment sérieux ?
Alors, parlons franchement. Oui, le risque est bien réel et ce n’est pas juste une rumeur. De nombreuses études très sérieuses l’ont confirmé : la prise régulière de ces médicaments peut augmenter le risque de faire une crise cardiaque ou un AVC (Accident Vasculaire Cérébral).
Il faut savoir que tous les AINS ne se valent pas. Certains semblent présenter un risque plus élevé que d’autres, comme le diclofénac (Voltarène). C’est un peu comme si, en voulant éteindre un petit feu (la douleur), on prenait le risque de secouer les fondations de la maison (notre système cardiovasculaire). C’est pourquoi la prudence est de mise.
Comment un simple cachet peut-il affecter le cœur ?
C’est une bonne question. Comment un médicament pour le genou peut-il avoir un impact sur le cœur ? Imaginez que votre corps est un réseau de tuyaux. Ces médicaments peuvent avoir deux effets principaux.
Premièrement, ils peuvent pousser votre corps à garder plus d’eau et de sel. C’est ce qu’on appelle la rétention d’eau. Et quand il y a plus de liquide dans les tuyaux, la pression monte. C’est exactement ce qui se passe avec votre tension artérielle. Deuxièmement, ils peuvent jouer sur la coagulation de votre sang. Si vous avez déjà des soucis de circulation, cela peut favoriser la formation d’un petit caillot qui pourrait boucher une artère importante.
La règle d'or : parlez-en à votre médecin
Face à ce risque, il n’y a pas 36 solutions. La toute première chose à faire, la plus importante, c’est d’en discuter. Parlez-en à votre médecin traitant ou à votre pharmacien. C’est essentiel, surtout si vous souffrez déjà d’hypertension, si vous avez eu des problèmes cardiaques, ou si vous prenez d’autres traitements, notamment pour fluidifier le sang.
N’ayez jamais honte ou peur de poser des questions. Un simple « Docteur, avec ma tension, est-ce que je peux prendre ce médicament pour mon arthrose ? » peut tout changer. Votre santé est trop précieuse pour prendre des risques inutiles.
Comment utiliser ces médicaments plus prudemment ?
Si votre médecin vous donne son accord, il y a des règles de bon sens à suivre. La devise, c’est : la plus petite dose qui fonctionne, pendant le moins de temps possible. On évite de prendre la version « extra forte » si une dose normale suffit.
Et puis, il faut parfois se défaire de ses réflexes. Avant d’avaler un comprimé, demandez-vous si une autre solution existe. Pour un mal de tête, essayez d’abord de boire un grand verre d’eau et de vous reposer 20 minutes. Pour une douleur musculaire, une bouillotte bien chaude ou une poche de glace font souvent des miracles. Pensez-y !
Existe-t-il des alternatives moins risquées ?
Heureusement, oui ! Pour les douleurs courantes, le paracétamol (comme le Doliprane ou l’Efferalgan) est souvent une meilleure option car il n’appartient pas à la famille des AINS. Mais attention, même avec le paracétamol, il faut respecter les doses recommandées.
Et n’oublions pas toutes les solutions sans médicaments ! La kinésithérapie, des exercices doux, l’acupuncture, ou même des changements dans notre alimentation peuvent grandement aider à gérer les douleurs chroniques. En résumé, ces anti-douleurs sont des alliés utiles, mais il faut les traiter avec respect et intelligence. Être bien informé, c’est la meilleure façon de prendre soin de soi.
Selon la source : health.harvard.edu