La Terre cache un secret : les restes d’une autre planète en son cœur

Pour comprendre, il faut remonter très, très loin dans le temps. La plupart des scientifiques pensent que notre Lune s’est formée suite à une collision cataclysmique. Une jeune planète de la taille de Mars, que l’on a baptisée Théia, aurait percuté la Terre à ses débuts. L’impact aurait été si violent qu’il aurait projeté des milliards de tonnes de débris dans l’espace, qui se seraient ensuite assemblés pour former la Lune. C’est une belle histoire, mais elle laissait une question en suspens : qu’est-il advenu du reste de Théia ?

C’est là que la nouvelle théorie intervient. Et si, lors de cette collision, la Terre n’avait pas seulement créé la Lune, mais avait aussi « avalé » une partie de Théia ? Des chercheurs pensent que de gros morceaux du manteau de Théia se seraient enfoncés profondément dans celui de la Terre, pour ne jamais en ressortir. Ces morceaux seraient les fameux blobs mystérieux que l’on observe aujourd’hui. Notre planète porterait donc en elle le cœur d’un autre monde depuis des milliards d’années.

Ce qui rend cette idée si convaincante, c’est qu’elle colle parfaitement aux données. Les blobs sont un peu plus denses (entre 2 et 3,5% de plus) que le manteau qui les entoure. Pourquoi ? Les simulations montrent que le manteau de Théia était probablement plus riche en fer que celui de la Terre. Le fer étant plus lourd, ces morceaux auraient naturellement coulé vers le fond du manteau terrestre, comme une pierre au fond de l’eau, et y seraient restés, stables, pendant des milliards d’années.

Pour arriver à cette conclusion, une équipe de scientifiques de plusieurs disciplines (géologues, physiciens, chimistes…) a utilisé des super-ordinateurs pour simuler la collision sous tous les angles. L’idée a germé dans l’esprit d’un chercheur, Qian Yuan, en écoutant une conférence en 2019. Il s’est demandé : « Et si c’était ça ? ». En travaillant ensemble, ils ont pu montrer que le scénario était non seulement possible, mais qu’il expliquait de nombreuses énigmes à la fois.

Une question demeurait : pourquoi ces morceaux de Théia ne se sont-ils pas simplement dissous et mélangés au reste du manteau terrestre ? Les simulations suggèrent que la partie la plus profonde du manteau de la jeune Terre était plus solide et moins brassée que la partie supérieure. Elle aurait agi comme un bouclier, permettant aux fragments de Théia de couler intacts au lieu de se disperser. Ils se seraient ensuite lentement rassemblés pour former les deux géants que l’on connaît aujourd’hui.

Si cette théorie est vraie, les implications sont immenses. Ces reliques d’un autre monde pourraient avoir joué un rôle fondamental dans l’histoire de la Terre. Elles auraient pu influencer des processus majeurs comme la tectonique des plaques, la formation des continents et même l’évolution du champ magnétique qui nous protège. C’est un peu comme découvrir que les fondations de notre maison ont été construites avec les pierres d’un ancien château mystérieux.

Cette découverte fascinante nous raconte une histoire non pas de destruction, mais de transformation. La naissance violente de la Lune est directement liée à la structure la plus profonde de notre propre planète. La Terre n’est pas qu’un seul monde, c’est un monde composite, qui porte en son sein le souvenir silencieux d’une collision cosmique qui a tout changé. En regardant la Lune dans le ciel, nous pouvons maintenant penser qu’une partie de sa planète-sœur repose juste sous nos pieds.

Selon la source : thebrighterside.news