Trump menace de poursuivre un grand journal pour une révélation choc sur l’affaire Epstein
Auteur: Adam David
Le torchon brûle entre Donald Trump et une partie de sa propre base de supporters. La raison ? L’interminable et sulfureuse affaire Epstein. Face aux critiques, l’ancien président a décidé de contre-attaquer violemment. Ce jeudi 17 juillet, il a annoncé son intention de poursuivre en justice le prestigieux Wall Street Journal. En cause, un article révélant l’existence d’une lettre pour le moins… embarrassante, qu’il aurait envoyée au financier Jeffrey Epstein en 2003. Une accusation que Trump nie en bloc et qui met le feu aux poudres.
Une action en justice contre un géant des médias
La riposte de Donald Trump ne s’est pas fait attendre et elle est frontale. Sur son réseau social, Truth Social, il a été très clair : « Le président Trump va bientôt poursuivre le Wall Street Journal, News Corp et Rupert Murdoch ». Il s’attaque donc non seulement au journal, mais aussi à sa maison-mère et à son propriétaire, le magnat des médias Rupert Murdoch. Trump affirme même les avoir « personnellement » mis en garde avant la publication. Pour lui, le journal a publié « un article faux, malveillant et diffamatoire ». Il insiste : si cette histoire avait eu le moindre fond de vérité, ses ennemis l’auraient sortie bien avant.
La lettre qui sème le trouble
Mais que dit cet article qui a provoqué une telle colère ? Le Wall Street Journal affirme avoir consulté une lettre au nom de Donald Trump. Celle-ci faisait partie d’un album souvenir concocté en 2003 par Ghislaine Maxwell (la compagne d’Epstein, condamnée depuis à 20 ans de prison) pour les 50 ans du financier. La lettre en question est décrite comme salace. Elle contiendrait quelques lignes de texte tapées à la machine, mais surtout, elle serait entourée d’un croquis de femme nue, dessiné au marqueur. Le détail qui tue, selon le journal : la signature de Trump serait gribouillée juste sous la taille du dessin, à un endroit qui évoquerait une toison pubienne.
L'avertissement à Rupert Murdoch
L’affaire prend une tournure encore plus personnelle quand on sait que Donald Trump et Rupert Murdoch se sont vus très récemment. Le dimanche précédant la publication, le patron de presse était dans la loge présidentielle au MetLife Stadium pour la finale du Mondial des clubs. « Ce ne sont pas mes mots », martèle Trump sur Truth Social. « J’ai dit à Rupert Murdoch que c’était une escroquerie, qu’il ne devait pas [publier] cette fausse histoire. » Malgré cet avertissement, l’article est sorti. « Mais il l’a fait, et maintenant je vais lui coller un procès », conclut-il, déterminé.
Apaiser la base MAGA à tout prix
Conscient que cette affaire agite ses propres partisans, Trump a tenté de calmer le jeu. Dans un message adressé à sa base MAGA (« Make America Great Again »), il a annoncé avoir demandé à sa ministre de la Justice, Pam Bondi, de rendre publics tous les témoignages pertinents du grand jury dans le dossier Epstein. Une manière de montrer qu’il n’a rien à cacher. « Cette arnaque, relayée par les démocrates, doit s’arrêter tout de suite », s’est-il impatienté. Sa ministre a rapidement confirmé sur X (anciennement Twitter) être prête à faire la demande à la justice dès le lendemain.
Le dossier Epstein, une boîte de Pandore jamais vraiment ouverte
Cette nouvelle polémique ravive les tensions autour du dossier Epstein. Le financier avait été retrouvé pendu dans sa cellule en août 2019, ce qui a nourri d’innombrables théories du complot. Récemment, le 7 juillet, le ministère de la Justice et le FBI ont pourtant affirmé n’avoir trouvé aucun élément nouveau justifiant de nouvelles publications. Ils ont confirmé la thèse du suicide et précisé qu’il n’existait ni « liste de clients » ni « preuves crédibles de chantage ». Ces conclusions avaient déjà déçu une partie de l’électorat de Trump, qui espérait des révélations fracassantes promises par son administration.
Conclusion : une affaire explosive à double tranchant
Donald Trump se retrouve dans une position délicate. D’un côté, il doit gérer une révélation médiatique potentiellement dévastatrice pour son image. De l’autre, il doit rassurer une base de supporters qui attend de lui une transparence totale et des actions fortes sur l’affaire Epstein. En menaçant l’un des plus grands journaux du monde, il joue gros. Cette nouvelle crise montre à quel point le fantôme de Jeffrey Epstein continue de hanter la politique américaine, avec un pouvoir de nuisance toujours intact.
Selon la source : lemonde.fr