L’administration Trump limite les vols mexicains et menace l’alliance de Delta dans un conflit commercial
Auteur: Mathieu Gagnon
Les choses se compliquent un peu entre les États-Unis et le Mexique. Samedi dernier, le gouvernement américain, mené par l’administration Trump, a annoncé de nouvelles règles très strictes pour les avions venant du Mexique. C’est une grosse nouvelle, surtout que le Mexique est la destination préférée des voyageurs américains. L’année dernière, c’est pas moins de 40 millions de passagers qui s’y sont rendus !
Mais ce n’est pas tout. Une menace encore plus grande pèse sur une collaboration importante entre deux grandes compagnies aériennes : Delta Air Lines (américaine) et Aeromexico (mexicaine). Tout ça, à cause d’un désaccord qui dure depuis un moment sur les aéroports de Mexico.
Pourquoi cette dispute ? une histoire d'aéroports
Pour bien comprendre, il faut revenir un peu en arrière. Le gouvernement mexicain a décidé il y a quelques années de désengorger son aéroport principal, l’Aéroport International Benito Juarez, qui est très pratique car proche du centre-ville de Mexico.
Pour cela, il a commencé à pousser les compagnies aériennes, y compris celles qui transportent des marchandises, à déménager vers un tout nouvel aéroport, le Felipe Angeles. Le problème ? Ce nouvel aéroport est beaucoup plus loin, à près de 50 kilomètres de la ville. Forcément, c’est moins pratique pour tout le monde. L’administration américaine estime que cette décision est injuste, qu’elle viole un accord commercial et qu’elle avantage les compagnies mexicaines. C’est là que le bât blesse.
La réponse américaine : des règles plus strictes pour tout le monde
Face à ce qu’il considère comme une injustice, le Secrétaire aux Transports américain, Sean Duffy, a décidé de frapper fort. Désormais, toutes les compagnies aériennes mexicaines, qu’elles transportent des passagers ou des marchandises, devront faire quelque chose de nouveau : soumettre tous leurs horaires de vol au gouvernement américain pour obtenir une autorisation. Cette mesure restera en place tant que les États-Unis ne seront pas satisfaits de la manière dont leurs propres compagnies sont traitées au Mexique.
Sean Duffy a d’ailleurs déclaré : « Que ces actions servent d’avertissement à tout pays qui pense pouvoir profiter des États-Unis. » C’est une façon de dire que l’Amérique se défend, un principe qu’il appelle « L’Amérique d’abord ».
Delta et aeromexico : un partenariat en grand danger
Au milieu de cette bataille, deux géants de l’aviation sont pris en otage : Delta et Aeromexico. Depuis 2016, ces deux compagnies ont un accord qui leur permet de collaborer étroitement, de proposer plus de vols et de mieux servir les voyageurs. Mais le gouvernement américain menace de mettre fin à ce partenariat.
Les compagnies se défendent, bien sûr. Elles expliquent qu’il est injuste de les punir pour une décision du gouvernement mexicain. Selon elles, la fin de leur accord serait une catastrophe : cela mettrait en péril près de vingt-quatre liaisons aériennes et ferait perdre environ 800 millions de dollars en retombées économiques liées au tourisme et aux emplois, des deux côtés de la frontière.
Quelles conséquences pour les voyageurs et l'économie ?
Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire pour vous, pour nous ? Eh bien, si ce partenariat prend fin, les conséquences pourraient être bien réelles. Les compagnies estiment que cela pourrait décourager un nombre impressionnant de touristes : plus de 140 000 Américains et près de 90 000 Mexicains pourraient renoncer à leur voyage.
Moins de touristes, ça veut dire moins d’argent dépensé dans les hôtels, les restaurants et les commerces locaux. Pour deux pays dont les économies sont si liées, c’est une très mauvaise nouvelle. Sans parler du fait que moins de vols pourrait aussi vouloir dire des billets d’avion plus chers pour tout le monde.
Conclusion : et maintenant ? un avenir incertain
Alors, que va-t-il se passer ? Pour l’instant, rien n’est encore définitif. La décision de mettre fin à l’accord entre Delta et Aeromexico ne prendrait pas effet avant le mois d’octobre. Cela laisse un peu de temps aux compagnies pour continuer à se battre et peut-être trouver une solution.
De son côté, le gouvernement mexicain, dirigé par la nouvelle présidente Claudia Sheinbaum, n’a pas encore réagi officiellement à ces annonces. Le silence radio pour le moment. Tout le monde retient son souffle, car l’issue de cette dispute pourrait bien redessiner la carte du ciel entre les États-Unis et le Mexique pour les années à venir.
Selon la source : apnews.com