Zone 51 : des vétérans brisent le silence sur « l’ennemi invisible » qui les tue à petit feu
Auteur: Simon Kabbaj
On a tous entendu parler de la Zone 51. Ce nom seul évoque des images de soucoupes volantes, de secrets militaires et de théories du complot sur les extraterrestres. Mais derrière ces histoires qui font rêver les amateurs de mystères, se cache une réalité bien moins fantastique et infiniment plus tragique. Des hommes, des vétérans de l’armée de l’air américaine qui ont servi leur pays dans le plus grand secret, sortent aujourd’hui du silence. Ils ne parlent pas d’aliens, mais d’un ‘ennemi invisible’ qui les a attaqués, eux et leurs familles, et qui, selon eux, les a condamnés à mort sans même qu’ils le sachent.
L'ennemi invisible qui ronge les vétérans
Leur porte-parole s’appelle David Crete. C’est un ancien sergent de l’Air Force qui a travaillé sur la base entre 1983 et 1987. Aujourd’hui, il dirige une association au nom évocateur : ‘The Invisible Enemy’ (L’Ennemi Invisible). Son objectif ? Obtenir la transparence du gouvernement et une aide médicale pour tous les militaires qui ont été exposés à des contaminations sur cette base secrète. Le bilan qu’il dresse est terrifiant : selon lui, plus de 490 personnes seraient mortes de maladies graves après avoir travaillé dans la Zone 51.
Un ADN 'définitivement altéré' : le témoignage choc d'un père
Le témoignage de David Crete devant une commission du Congrès américain fait froid dans le dos. Il affirme que son séjour sur la base a ‘définitivement altéré’ son ADN. Et les conséquences sur sa famille sont, selon lui, directes et terribles. ‘Ma femme a fait trois fausses couches. La femme d’un de mes collègues en a fait sept’, a-t-il raconté. ‘Mes quatre enfants sont nés avec des malformations congénitales ou des problèmes de santé importants.’ Il ne se voit pas comme coupable, mais comme un vecteur. ‘Je l’ai ramené à la maison. C’est mon ADN qui a été définitivement altéré par une exposition à long terme à des radiations ionisantes à faible dose.’
Le barbecue qui a tout révélé
Pendant des années, beaucoup de ces vétérans ont souffert en silence, chacun pensant être un cas isolé. Tout a basculé lors d’un barbecue de retrouvailles en 2016, organisé par David Crete chez lui à Las Vegas. Une journée qui devait être joyeuse mais qui a viré au cauchemar. Un de ses anciens camarades, Randy Groves, a mentionné en passant qu’il avait une ‘bosse’ dans le dos. C’est là que David Crete a partagé sa propre histoire : on venait de lui retirer une ‘tumeur de la taille d’un pamplemousse’ au même endroit. La discussion s’est engagée, et la terrible vérité a éclaté : on estime que huit personnes autour de la table ce jour-là avaient développé des tumeurs.
Quelle est la cause de ce mal mystérieux ?
Pour ces vétérans, il n’y a aucun doute. Leurs maladies sont le résultat direct de leur travail sur la base. Ils sont convaincus d’avoir été exposés, sans protection adéquate, à des niveaux dangereux de radiations et à d’autres substances toxiques. C’est ça, leur ‘ennemi invisible’ : une contamination silencieuse qui a rongé leurs corps pendant des années, avant de se manifester sous la forme de cancers, de tumeurs et d’autres maladies graves.
Le mur du secret : un combat pour la reconnaissance
Le drame de ces hommes est double. Non seulement ils sont malades, mais ils se heurtent à un mur de silence et de déni de la part des autorités. Lorsqu’ils demandent une aide médicale auprès des services des anciens combattants (Veterans Affairs), on leur répond que c’est impossible. Pourquoi ? Parce que leurs dossiers militaires sont classifiés ‘Data Masked’, un terme administratif pour dire qu’ils sont secrets et inaccessibles. En d’autres termes, parce que leur travail était secret, ils n’ont officiellement jamais été là où ils ont été malades. C’est une situation kafkaïenne : on leur refuse l’accès aux soins pour la simple raison qu’ils ont servi leur pays dans l’un de ses endroits les plus secrets.
Conclusion : Des héros abandonnés par leur pays ?
L’histoire de ces vétérans de la Zone 51 est celle d’un paradoxe terrible. Ils ont consacré une partie de leur vie à protéger les plus grands secrets de leur nation, et c’est ce même secret qui, aujourd’hui, les empêche d’être reconnus et soignés. Leur combat n’est pas pour la gloire, il n’a rien à voir avec les soucoupes volantes. C’est un combat pour la justice, pour la reconnaissance de leurs souffrances, et pour que leur sacrifice ne soit pas effacé au nom de la raison d’État. C’est le combat de David contre un Goliath invisible, mais bien réel.
Selon la source : unilad.com