Columbia University va verser 200 millions de dollars dans un accord avec l’administration Trump
Auteur: Mathieu Gagnon
Voilà une nouvelle qui fait grand bruit. La célèbre université américaine Columbia a accepté de payer une somme colossale : 200 millions de dollars sur les trois prochaines années. Pourquoi un tel montant ? C’est pour régler une affaire très sérieuse d’accusations de discrimination envers les étudiants juifs. Cet accord, c’est un peu une manière d’acheter la paix. En échange, l’université va récupérer des centaines de millions de dollars de subventions fédérales que le gouvernement de Donald Trump avait bloquées un peu plus tôt cette année. C’est donc un arrangement qui coûte cher, mais qui débloque une situation encore plus coûteuse pour eux.
La position de Columbia : pas coupable, mais des réformes nécessaires
C’est un peu délicat. Dans sa communication officielle, l’université de Columbia précise bien qu’elle « n’admet aucune faute » avec cet accord. Pourtant, dans le même souffle, ses dirigeants reconnaissent que des étudiants et des professeurs juifs ont vécu des choses « douloureuses et inacceptables ». Ils admettent qu’il fallait et qu’il faut toujours des changements. C’est une façon de dire : légalement, nous ne sommes pas coupables, mais nous comprenons qu’il y a eu un vrai problème et nous devons l’arranger. Une position qui peut sembler contradictoire, mais qui est souvent utilisée dans ce genre de situations complexes.
Ce n'est pas tout : une autre amende et une surveillance accrue
L’addition ne s’arrête pas là. En plus des 200 millions, Columbia doit aussi payer 21 millions de dollars pour régler d’autres enquêtes, cette fois-ci liées à l’égalité des chances en matière d’emploi. Et ce n’est pas qu’une question d’argent. L’université a dû accepter d’être surveillée par un contrôleur fédéral. Son rôle ? S’assurer que les admissions et les embauches se font de manière juste et sans discrimination. L’université devra aussi fournir des informations sur ses étudiants étrangers aux services de l’immigration. C’est donc un contrôle beaucoup plus strict qui est mis en place.
La réaction de Donald Trump : une victoire et un avertissement
Forcément, le président Donald Trump n’a pas manqué de réagir. Sur les réseaux sociaux, il s’est félicité de cet accord. Pour lui, c’est clair : Columbia paie une « pénalité » pour avoir « violé la loi fédérale ». Il a aussi mentionné les plus de 20 millions versés aux employés juifs qui, selon ses mots, ont été « illégalement ciblés et harcelés ». Mais il ne s’est pas arrêté là. Il a prévenu que d’autres universités qui ont été « si injustes » et qui ont mal utilisé l’argent public pourraient être les prochaines sur la liste. Un message qui sonne comme un avertissement pour tout le monde de l’enseignement supérieur.
Le bras de fer qui a précédé l'accord
Pour bien comprendre, il faut savoir que cette histoire ne date pas d’hier. Le conflit entre l’administration Trump et Columbia dure depuis des mois. En mars, le gouvernement avait frappé un grand coup en annulant 400 millions de dollars de subventions et de contrats. La raison invoquée était « l’inaction continue de l’école face au harcèlement persistant des étudiants juifs ». Pour calmer le jeu, l’université avait déjà dû accepter neuf demandes du gouvernement, comme l’interdiction des masques lors des manifestations ou un contrôle plus strict de son département d’études sur le Moyen-Orient. L’accord d’aujourd’hui est donc le point final de ce long bras de fer.
Un contexte de manifestations et un retour à la normale financière
Tout cela se passe dans un contexte très tendu sur le campus. Le printemps dernier a été marqué par de grandes manifestations pro-palestiniennes liées à la guerre entre Israël et le Hamas. Des étudiants ont même occupé des bâtiments, ce qui a mené à des arrestations. L’université a d’ailleurs récemment sanctionné plus de 70 étudiants pour ces actions. L’accord est présenté par Columbia comme une étape de plus dans sa « lutte contre l’antisémitisme ». Mais le bénéfice est aussi très concret : grâce à cet arrangement, « une grande majorité » des subventions fédérales bloquées seront rétablies. Cela signifie que l’université retrouvera son accès à des milliards de dollars de financements, présents et futurs, ce qui est vital pour sa recherche et son fonctionnement.
Selon la source : bbc.com