Une mère et sa fille retrouvées mortes, 4 mois après un appel au secours ignoré

Tout commence le 2 février de l’année dernière. Alphonsine Djiako Leuga, une mère de 47 ans, compose le 999, le numéro d’urgence britannique. La communication est difficile, mais elle réussit à donner son adresse et à demander une ambulance avant que l’appel ne se coupe brusquement. Mais au lieu d’envoyer de l’aide, l’opérateur a commis une erreur fatale : l’appel a été incorrectement classé comme un ‘appel abandonné’ et le dossier a été fermé. L’ambulance ne sera jamais envoyée.

Selon les enquêteurs, Alphonsine, qui souffrait elle-même de problèmes de santé (une drépanocytose), est probablement décédée peu de temps après son appel. C’est là que le drame prend une tournure encore plus insoutenable. Sa fille, Loraine Choulla, âgée de 18 ans, était atteinte de trisomie 21 et de troubles d’apprentissage. Elle était entièrement dépendante de sa mère pour tous les gestes du quotidien. Abandonnée à son sort, seule dans la maison, elle a survécu pendant plusieurs semaines. Le dernier signe de vie date du 28 février, lorsque son appareil électronique a perdu sa batterie.

Ce n’est qu’en mai, soit près de quatre mois après l’appel à l’aide, que les corps d’Alphonsine et de Loraine ont été découverts à leur domicile de Nottinghamshire. Un temps terriblement long, pendant lequel personne ne s’est inquiété de leur absence. L’enquête a révélé que la jeune Loraine est décédée avant son 18ème anniversaire, qu’elle aurait dû fêter en avril. Une fin solitaire et atroce pour une jeune fille qui n’avait personne pour l’aider.

L’autopsie a déterminé que la mère, Alphonsine, était morte d’une ‘pneumonie de cause incertaine’. Mais pour sa fille Loraine, la cause exacte de la mort reste ‘indéterminée’. Cependant, lorsque l’on a demandé au médecin légiste si la déshydratation ou la malnutrition pouvaient être la cause de son décès, il a répondu : « Rien dans mes conclusions ne dit que c’est incorrect ». Une phrase qui laisse imaginer l’étendue de sa souffrance.

Lors de l’enquête, la responsable de la sécurité des patients du service d’ambulance a tenté d’expliquer l’inexplicable. Elle a affirmé que l’opérateur avait bien essayé de rappeler Alphonsine à plusieurs reprises, sans succès. C’est après ces tentatives qu’il a pris la mauvaise décision de classer l’appel comme abandonné. La responsable a présenté ses excuses pour « toutes les erreurs » commises par le service, ajoutant que le fait de ne pas avoir envoyé d’ambulance « n’aurait jamais dû arriver ».

Cette histoire est bien plus qu’un simple fait divers. C’est le récit d’un abandon et d’une faillite systémique qui a coûté la vie à deux personnes, dont une jeune femme extrêmement vulnérable. L’enquête qui se poursuit a pour but de faire toute la lumière sur cette chaîne d’erreurs, dans l’espoir que des leçons soient tirées et qu’un tel drame ne puisse plus jamais se reproduire. C’est un rappel douloureux de notre devoir collectif de veiller sur les plus fragiles d’entre nous.

Selon la source : people.com