IRM : ce produit injecté pourrait créer des matériaux dangereux dans votre corps, selon la science
Auteur: Simon Kabbaj
On a tous en tête l’image de ce grand tunnel dans lequel on s’allonge pour une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). C’est un examen incroyable qui permet aux médecins de voir à l’intérieur de notre corps sans avoir à nous opérer. Pour obtenir des images encore plus claires, on nous injecte parfois un ‘produit de contraste’. On a toujours pensé que c’était sans danger. Mais voilà qu’une nouvelle étude vient jeter un petit pavé dans la mare. Et si ce produit, censé nous aider, pouvait parfois se transformer en un problème ?
Ce que les scientifiques ont découvert : une réaction chimique inattendue
Des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique ont fait une découverte surprenante. Ils se sont rendu compte qu’une substance que nous avons tous dans le corps, l’acide oxalique (que l’on trouve dans beaucoup de plantes que nous mangeons), peut interagir avec le fameux produit de contraste, le gadolinium. Imaginez que le gadolinium est recouvert d’une sorte de coquille protectrice pour ne pas être nocif. Eh bien, cette réaction chimique casse cette coquille. Une fois libéré, le gadolinium peut alors former de minuscules particules, des ‘nanoparticules’, qui peuvent se loger dans les tissus de nos organes.
Le gadolinium, c'est quoi au juste ?
Le gadolinium, c’est un métal que l’on trouve naturellement dans la croûte terrestre. En médecine, on l’utilise pour les IRM parce qu’il aide à ‘surligner’ certaines parties de notre corps, ce qui rend les images beaucoup plus nettes et détaillées. Normalement, une fois l’examen terminé, il est censé être éliminé de notre corps par les urines. Mais attention, toutes les IRM ne nécessitent pas ce produit. On l’utilise surtout pour des examens du cerveau, des seins ou de l’abdomen. Pour des IRM de la colonne vertébrale ou des articulations, ce n’est généralement pas nécessaire.
Les effets secondaires connus : la plupart sont heureusement légers
Rassurez-vous, la grande majorité des gens qui reçoivent une injection de gadolinium ne ressentent rien ou seulement des effets très légers. Les plus courants sont un petit mal de tête, une nausée, une légère douleur à l’endroit de la piqûre, ou encore un goût métallique passager dans la bouche. C’est désagréable, mais sans gravité. Dans des cas plus rares, des réactions un peu plus fortes comme des éruptions cutanées ou des difficultés à respirer peuvent survenir.
Le vrai danger pour les personnes aux reins fragiles
Le vrai problème, et il est connu depuis longtemps, concerne une petite partie de la population : les personnes qui souffrent de maladie rénale chronique. Comme leurs reins fonctionnent mal, leur corps n’arrive pas à éliminer correctement le gadolinium. Le métal peut alors s’accumuler et provoquer une maladie grave, la fibrose systémique néphrogénique (FSN), qui provoque un épaississement de la peau et peut endommager les organes. C’est pour cela que les médecins sont extrêmement prudents avec ces patients.
Alors, faut-il avoir peur de ces nouvelles nanoparticules ?
La question que tout le monde se pose maintenant est : est-ce que ces fameuses nanoparticules qui peuvent se former chez tout le monde sont dangereuses sur le long terme ? Pour l’instant, les scientifiques sont très prudents. Il faut bien comprendre que ce n’est pas la même chose qu’un empoisonnement aux métaux lourds comme le plomb ou le mercure. À ce jour, aucune étude n’a montré que l’accumulation de ces particules de gadolinium avait des effets néfastes. Mais la prudence reste de mise.
Les précautions que les médecins prennent déjà
Cette nouvelle découverte ne signifie pas que les médecins sont pris au dépourvu. Ils prennent déjà beaucoup de précautions. Avant toute injection, ils vérifient toujours si le patient a des problèmes de reins. De plus, les produits utilisés aujourd’hui sont beaucoup plus sûrs que les anciennes versions. Et un conseil pratique issu de cette nouvelle étude : il est recommandé d’éviter de prendre des compléments de vitamine C à haute dose juste avant une IRM avec injection, car cela peut augmenter la production d’acide oxalique dans le corps.
Conclusion : que faut-il en retenir ?
Le message principal des médecins et des scientifiques est clair : il ne faut pas céder à la panique. Les IRM avec injection de gadolinium restent des examens très sûrs et les réactions graves sont extrêmement rares. Les bénéfices d’un diagnostic précis, qui peut parfois sauver une vie, l’emportent très largement sur les risques potentiels. Le conseil le plus important est donc de ne jamais annuler ou éviter un examen médical nécessaire par peur. Si vous avez des inquiétudes, la meilleure chose à faire est d’en parler ouvertement avec votre médecin.
Selon la source : health.harvard.edu