Découverte rare : Une mystérieuse empreinte de main vieille de 4000 ans découverte sur un artefact égyptien
Auteur: Mathieu Gagnon
Imaginez un peu. Des spécialistes préparent tranquillement une exposition dans un musée, et là, au détour d’une manipulation, ils tombent sur quelque chose d’absolument inattendu. C’est exactement ce qui s’est passé au Fitzwilliam Museum de Cambridge. Une empreinte de main, vieille de 4000 ans, a été découverte sur un modèle en argile qui était destiné à une tombe égyptienne. Une véritable capsule temporelle qui nous ramène des millénaires en arrière.
Ce n’est pas tous les jours qu’on fait une trouvaille pareille, surtout une empreinte aussi nette. C’est un peu comme si l’artisan qui l’a fabriquée nous laissait un message personnel, une signature laissée par inadvertance.
Qu'est-ce qu'une 'maison de l'âme' ?
L’objet en question n’est pas n’importe lequel. Il s’agit d’une « maison de l’âme ». C’est un nom assez poétique, n’est-ce pas ? En réalité, c’est un bâtiment miniature en argile que les anciens Égyptiens plaçaient dans les tombes. On pense qu’elles avaient deux fonctions principales.
Soit elles servaient de plateau d’offrandes, soit elles offraient un refuge à l’âme du défunt, un petit chez-soi pour l’éternité. Ce modèle précis, datant de 2055 à 1650 avant notre ère, possédait un espace ouvert à l’avant. Dans cet espace, on a retrouvé des représentations de nourriture : des pains, une laitue et même une tête de bœuf. Tout était prévu pour que le défunt ne manque de rien dans l’au-delà.
Une empreinte complète, un fait rarissime
Ce qui rend cette découverte si spéciale, c’est que l’empreinte est complète. Helen Strudwick, l’égyptologue en chef du musée, qualifie cette trouvaille de « rare et passionnante ». Elle explique qu’ils ont déjà vu des traces de doigts ici et là, sur un vernis pas tout à fait sec ou dans le décor d’un cercueil, mais jamais une empreinte de main aussi entière.
« Je n’ai jamais rien vu de tel sur un objet égyptien », confie-t-elle. On peut facilement imaginer la scène : l’artisan a probablement attrapé l’objet par le dessous pour le déplacer alors que l’argile était encore fraîche, juste avant de le mettre à sécher. Et hop, sans le vouloir, il a laissé sa marque pour l’éternité.
L'émotion de toucher le passé du doigt
Pour les chercheurs, c’est bien plus qu’une simple découverte archéologique. C’est un lien direct avec une personne. « On peut presque voir la personne qui a fabriqué cet objet, le soulevant pour le sortir de l’atelier », raconte Helen Strudwick. C’est ce genre de détail qui rend l’histoire vivante.
Elle ajoute : « Des choses comme celle-ci vous transportent directement au moment où l’objet a été fabriqué, et vers la personne qui l’a fait. » Ça change tout. On ne regarde plus un simple pot en terre cuite, mais l’œuvre de quelqu’un qui a vécu, respiré et travaillé il y a 4000 ans. C’est assez bouleversant, quand on y pense.
Les secrets de fabrication de l'objet
Les analyses ont permis de comprendre comment cette maisonnette a été construite. C’est plutôt ingénieux. Le potier a d’abord créé une structure avec des bâtons de bois pour former l’ossature. Ensuite, il a recouvert le tout d’argile pour créer un bâtiment à deux étages, soutenu par des piliers.
Pour les escaliers, pas de chichis : il a simplement pincé l’argile humide avec ses doigts pour leur donner forme. Au moment de la cuisson, le bois à l’intérieur a complètement brûlé, laissant des espaces vides. C’est probablement en déplaçant cette structure encore fragile pour la faire sécher avant la cuisson que l’artisan a laissé son empreinte.
Conclusion : une pièce maîtresse bientôt exposée
Cette « maison de l’âme », et surtout l’incroyable empreinte qu’elle porte, sera la star de la nouvelle exposition du Fitzwilliam Museum, intitulée « Made in Ancient Egypt » (Fabriqué en Égypte ancienne). Si jamais vous êtes dans le coin, l’exposition ouvre ses portes au public le 3 octobre.
C’est une occasion unique de se connecter de manière très personnelle à l’Égypte ancienne. On oublie les pharaons et les grands monuments pour se rapprocher des artisans, des gens ordinaires qui, par un simple geste, ont réussi à traverser les âges pour nous raconter leur histoire.
Selon la source : bbc.com