Avec l’arrivée des maux de l’hiver, de plus en plus de Français se tournent vers l’aromathérapie pour soulager les symptômes courants comme la toux. Promesse d’un remède naturel et efficace, les huiles essentielles connaissent un succès grandissant. Le problème est que ces extraits de plantes ultra-concentrés sont loin d’être anodins et leur utilisation requiert une connaissance précise.
Pourtant, mal choisies ou mal dosées, ces solutions peuvent se révéler non seulement inefficaces, mais aussi dangereuses, comme le rappellent de nombreux pharmaciens et aromathérapeutes.
Toux sèche ou grasse : le diagnostic qui change tout
Avant toute utilisation, le premier réflexe doit être d’identifier la nature de la toux. « C’est le point de départ fondamental, car les mécanismes et les besoins sont opposés », insiste Françoise Couic-Marinier, pharmacienne et auteure du Guide Terre Vivante des huiles essentielles. Une toux sèche est une toux d’irritation, sans production de mucus, qui épuise et enflamme la gorge. L’objectif est de la calmer. À l’inverse, une toux grasse, dite productive, sert à expulser les mucosités qui encombrent les bronches. Il faut alors aider l’organisme à fluidifier et évacuer ces sécrétions.
Utiliser une huile essentielle antitussive sur une toux grasse serait donc un contresens, empêchant l’évacuation des germes et risquant d’aggraver l’infection.
Le cyprès, l'allié de la toux sèche et irritative
Pour mettre fin aux quintes de toux sèches et incessantes, l’huile essentielle de cyprès de Provence (Cupressus sempervirens) est la référence. « Ses propriétés antitussives puissantes permettent de calmer le réflexe de la toux au niveau du système nerveux central », explique Danièle Festy, pharmacienne et figure de l’aromathérapie. Elle agit comme un sédatif de l’arc tussigène, apaisant durablement l’irritation de la gorge.
Son utilisation la plus simple, recommandée par les spécialistes, consiste à verser une unique goutte dans une cuillère à café de miel et de laisser fondre en bouche, trois fois par jour au maximum, sans dépasser une semaine de traitement.
La myrte verte pour désencombrer les voies respiratoires
Lorsque la toux est grasse, l’objectif change : il faut expulser. L’huile essentielle de myrte verte (Myrtus communis) est alors préconisée pour ses vertus expectorantes et mucolytiques. Riche en molécules comme l’alpha-pinène et le 1,8-cinéole, elle aide à fluidifier le mucus et à faciliter son expulsion des bronches.
« C’est une huile essentielle remarquable pour libérer les voies respiratoires sans être agressive », souligne Danièle Festy dans son ouvrage Ma bible des huiles essentielles. La posologie conseillée est de deux gouttes dans une cuillère de miel, trois fois par jour, jusqu’à l’amélioration des symptômes.
Un danger bien réel : les précautions d'emploi à ne jamais ignorer
L’efficacité des huiles essentielles va de pair avec leur puissance, et donc leurs risques. Les experts sont unanimes sur la nécessité de respecter scrupuleusement les contre-indications, qui sont nombreuses et non négociables. Un usage inapproprié peut entraîner des conséquences sanitaires sérieuses.
Les principales populations à risque pour qui ces huiles sont proscrites sont :
- Les femmes enceintes ou allaitantes.
- Les enfants de moins de 6 ans (voire 3 ans pour la myrte verte).
- Les personnes asthmatiques ou épileptiques, en raison du risque de spasmes bronchiques ou de crises.
- Les sujets ayant des antécédents de troubles hormono-dépendants (cancers ou non), certaines huiles ayant une action mimant les œstrogènes.
Ne jamais appliquer pures sur la peau et toujours respecter les dosages et la durée de traitement sont des règles d’or.
les bons réflexes pour un usage sécurisé
Pour profiter des bienfaits de l’aromathérapie sans prendre de risque, plusieurs réflexes doivent être adoptés. En premier lieu, il est indispensable de demander l’avis d’un professionnel de santé (médecin ou pharmacien formé à l’aromathérapie) avant de commencer un traitement, surtout en cas de pathologie chronique ou de prise de médicaments. Il est également crucial d’acheter des huiles essentielles de qualité, 100 % pures et naturelles, et chémotypées (dont la composition moléculaire est garantie).
Enfin, il faut savoir arrêter le traitement et consulter un médecin si la toux persiste plus de quelques jours, s’aggrave ou s’accompagne de fièvre ou de difficultés respiratoires. Face à la toux, le recours au naturel ne doit jamais faire l’économie de la prudence et de l’avis médical.
Selon la source : passeportsante.net