Le pain, c’est un peu mon talon d’Achille. Que ce soit une tranche de pain de mie grillé le matin, un bagel, du pain au levain ou un bon petit pain blanc tout frais, j’avoue, j’ai du mal à résister. Et je ne suis pas le seul, loin de là. On en consomme des quantités astronomiques chaque année. Pour moi, le problème, c’est que je n’ai pas de bouton ‘stop’.
Pire encore, ça ne me cale jamais vraiment. C’est un peu comme une porte d’entrée… une tranche en appelle une autre, puis un biscuit, et avant même de m’en rendre compte, je me retrouve à vider la boîte de gâteaux. Même si je n’ai ni allergie ni intolérance, je sens qu’une petite pause ferait le plus grand bien. Une nutritionniste, Caren Richards, pense d’ailleurs que c’est une excellente idée pour beaucoup d’entre nous. Selon elle, faire une pause nous force à réfléchir un peu plus à nos choix alimentaires, pour ne pas toujours se tourner vers la solution de facilité qu’est le pain.
Pourquoi le pain peut-il nous faire du mal ?
Il y a une bonne raison pour laquelle on aime tant le pain. Les aliments riches en glucides comme le pain déclenchent dans notre cerveau la libération d’une hormone du bien-être : la dopamine. C’est ce qui nous donne cette sensation de plaisir immédiat. C’est logique, d’un point de vue de l’évolution, nos ancêtres cherchaient des aliments riches en énergie pour survivre.
Le souci, c’est que le pain, surtout le pain blanc, provoque un pic de sucre dans le sang. C’est un peu comme des montagnes russes pour notre corps. On a un coup de fouet, suivi d’une grosse chute d’énergie… et c’est là que les envies de grignotage reviennent en force. En arrêtant le pain et en le remplaçant par des repas plus équilibrés, on peut retrouver une énergie plus stable tout au long de la journée.
Et puis, il faut bien le dire, la plupart des pains de mie du supermarché sont des aliments ultra-transformés, bourrés d’additifs (conservateurs, émulsifiants…) et pauvres en fibres. Des études ont même montré qu’une consommation élevée de ce type de pain pouvait être liée à des risques de maladies cardiovasculaires.
Arrêter le pain, est-ce la solution pour maigrir ?
Si vous cherchez à faire attention à votre poids, réduire les produits à base de blé transformé est un bon point de départ. La première semaine, j’ai remplacé mon sandwich par une grande salade avec des œufs durs. Résultat ? J’avais tout le temps faim, c’était un vrai supplice.
En fait, je suis tombé dans un piège classique. La nutritionniste m’a expliqué que supprimer le pain sans le remplacer par quelque chose qui cale suffisamment est une erreur. Sur ses conseils, j’ai commencé à manger du porridge avec une banane le matin, et de bonnes soupes riches en haricots et lentilles le midi. Et là, tout a changé. J’étais moins affamé et j’ai réussi à oublier les gâteaux. J’ai même perdu quelques kilos.
Mais alors, pourquoi est-ce que je perdais du poids en mangeant du porridge – qui contient des glucides – mais pas avec le pain ? La réponse est simple : la satiété. Les glucides du pain ne calent pas aussi longtemps que ceux des aliments complets et peu transformés. Les légumes, les haricots ou les lentilles, grâce à leurs fibres et leur teneur en eau, nous donnent une sensation de rassasiement bien plus durable.
Et notre ventre dans tout ça ? L'impact sur la digestion
Vous savez, cette sensation de ballonnements après avoir mangé du pain ? Eh bien, ce n’est pas qu’une impression. Le gluten, la protéine du blé, peut être difficile à digérer, même pour les personnes qui n’y sont pas intolérantes. Et le stress n’arrange rien ! Par exemple, en vacances, détendu, on peut manger de la baguette sans problème. Mais le même sandwich, mangé à la va-vite au bureau, peut nous rester sur l’estomac tout l’après-midi.
De plus, notre santé intestinale, si importante pour notre bien-être général, adore les fibres. Or, le pain blanc en est quasiment dépourvu. En remplaçant le pain par des légumes, des légumineuses et d’autres aliments riches en fibres, on nourrit les bonnes bactéries de notre intestin, ce qui améliore la digestion. Même le pain au levain, qui est de meilleure qualité, peut poser problème si on en mange trop. Le corps peut avoir du mal à gérer tout ce gluten.
Mon journal de bord : quatre semaines sans pain
Semaine 1 : La galère. Des salades, beaucoup de protéines… et une faim de loup. J’ai perdu un kilo, mais c’était probablement juste de l’eau.
Semaine 2 : J’ai ajouté des flocons d’avoine et des légumineuses. C’était mieux, mais j’ai fait un petit écart avec un bagel au saumon. C’était divin, mais je suis revenu sur le droit chemin le lendemain. Pas de perte de poids cette semaine-là.
Semaine 3 : La révélation ! En ajustant les quantités, la faim a disparu. Je me sentais libéré du pain. Je regardais des photos de gâteaux sans rien ressentir. J’ai perdu 500 grammes.
Semaine 4 : J’ai dû resserrer ma ceinture d’un cran. Je réalise que je peux tenir entre les repas sans grignoter, chose qui m’était impossible avant. J’ai commencé à réintroduire le pain, mais je sens que la pente est glissante… il faut rester prudent.
Conclusion : réapprendre à manger le pain, sans en abuser
Après cette expérience, mon système digestif est plus apaisé, je suis moins ballonné et j’ai perdu un peu de poids. Le but n’est pas de diaboliser le pain pour toujours, ce serait irréaliste. La clé, c’est de faire des choix plus judicieux.
Il faut privilégier les pains lourds et denses, comme le pain de seigle ou le pumpernickel. Le corps met plus de temps à les digérer, ce qui évite le grand pic de sucre. L’autre astuce, c’est d’associer le pain à des protéines : une tranche de pain au levain avec du fromage frais et du saumon fumé, des œufs brouillés, ou même du beurre de cacahuètes. Les protéines ralentissent l’absorption du sucre, maintiennent une énergie stable et nous aident à nous sentir rassasiés plus longtemps.
Comme le dit si bien la nutritionniste, il faut le voir comme un plaisir occasionnel. Son conseil final est simple et plein de bon sens : « Considérez-le comme un plaisir, pas comme un aliment de base. » Et je vais essayer de m’y tenir.
Selon la source : telegraph.co.uk