Le sel, on nous le répète depuis des années : c’est l’ennemi juré de notre santé. On nous dit qu’il faut en manger le moins possible pour protéger notre cœur et éviter d’avoir trop de tension. La plupart d’entre nous en consommons d’ailleurs bien plus que ce qui est recommandé. Mais est-ce que le sel mérite vraiment cette si mauvaise réputation ? Et si la réalité était un peu plus compliquée ? Regardons ça d’un peu plus près.
D'où vient cette mauvaise réputation ?
Il faut remonter un peu dans le temps pour comprendre. Tout a commencé au début du 20ème siècle. Des chercheurs se sont rendu compte qu’en réduisant le sel, la tension artérielle de certains patients diminuait. Dans les années 1940, un régime très strict, quasiment sans sel et sans protéines (le ‘régime de riz‘), a montré des améliorations spectaculaires chez des personnes souffrant d’hypertension. Ces premières découvertes ont beaucoup marqué les esprits et ont poussé les grandes organisations de santé à recommander de limiter notre consommation de sel. Et les médias ont simplifié le message : ‘le sel, c’est mauvais‘. Un message qui est bien resté, même si la réalité est plus nuancée.
Pourtant, le sel est indispensable à notre corps
Il faut être juste avec le sel. Ou plutôt avec le sodium qu’il contient. C’est un nutriment absolument essentiel pour que notre corps fonctionne bien. C’est un peu comme l’huile dans un moteur. Le sodium est vital pour plusieurs choses :
- Faire fonctionner nos nerfs : il aide à transmettre les signaux électriques dans nos nerfs, un peu comme l’électricité dans les fils d’une maison.
- Faire contracter nos muscles : y compris notre cœur ! Il est essentiel pour éviter les crampes.
- Gérer l’équilibre des liquides : il aide nos reins à bien gérer la quantité d’eau dans notre corps.
- Absorber les nutriments : il nous aide à bien absorber ce que nous mangeons.
Notre corps a besoin d’un minimum de 200 à 500 mg de sodium par jour pour fonctionner.
Le vrai problème : quand il y en a trop
Le souci, c’est qu’on en consomme souvent beaucoup, beaucoup trop. Alors que les recommandations sont de ne pas dépasser 2 300 mg par jour (et même 1 500 mg pour les personnes à risque), la plupart des gens en consomment autour de 3 400 mg. Et c’est là que les choses se corsent. Trop de sodium est clairement lié à l’hypertension artérielle. Et qui dit hypertension dit risque plus élevé de maladies cardiovasculaires, d’AVC ou de problèmes de reins. Certains groupes sont particulièrement sensibles, comme les personnes âgées, celles qui ont déjà des problèmes de reins, et les personnes de couleur.
Et si c'était plus compliqué que ça ?
Mais ces dernières années, des chercheurs ont commencé à se dire que, peut-être, on avait été un peu trop durs avec le sel. Il semblerait que tout le monde ne réagisse pas de la même manière. Chez certaines personnes, manger salé ne change presque pas leur tension. De plus, des études récentes suggèrent que manger très, très peu de sel pourrait aussi avoir des risques pour la santé. La vérité se trouverait donc peut-être dans un juste milieu, une consommation modérée. Le débat scientifique est loin d’être terminé.
Le sel, ce grand cachottier : où se trouve-t-il vraiment ?
Et le plus grand piège, il n’est pas dans notre salière ! La majorité du sel que nous mangeons (environ 70%) vient en fait des aliments transformés et des plats du restaurant. Même des aliments qui n’ont pas un goût particulièrement salé, comme le pain, les céréales du petit-déjeuner ou les sauces, peuvent en contenir d’énormes quantités. Le sel que l’on ajoute nous-mêmes en cuisinant ou à table ne représente qu’une petite partie de ce que l’on avale.
Comment être plus malin que le sel au quotidien ?
Heureusement, il existe des astuces simples pour reprendre le contrôle :
- Lisez les étiquettes : Quand vous faites vos courses, prenez l’habitude de regarder la quantité de sodium sur les étiquettes, surtout pour les soupes en conserve, la charcuterie ou les biscuits apéritifs.
- Cuisinez maison : C’est la meilleure façon de savoir exactement ce qu’il y a dans votre assiette.
- Variez les saveurs : Pour donner du goût à vos plats, pensez aux herbes, aux épices, au jus de citron, à l’ail ou au vinaigre. Il y a plein d’alternatives au sel !
Conclusion : alors, ami ou ennemi ?
Selon la source : healthline.com