Ça commence souvent par de petites choses. Une conversation oubliée. Une recette de cuisine que l’on connaissait par cœur et qui devient un casse-tête. Une histoire que l’on raconte pour la dixième fois. On met ça sur le compte de l’âge, de la fatigue. Mais parfois, ces petits ‘bugs’ du quotidien sont en réalité les tout premiers signaux d’alerte de quelque chose de plus sérieux : le début d’une démence.
Le terme ‘démence’ fait peur, mais il est important de savoir de quoi on parle. C’est un mot qui regroupe plusieurs maladies du cerveau qui, petit à petit, affectent la mémoire, la pensée et le comportement. Connaître les premiers signes, souvent très discrets, est la première étape pour pouvoir agir.
Les premiers signes dans la tête : mémoire, parole et organisation
Les premiers changements sont souvent d’ordre intellectuel, mais ils sont subtils :
- Les oublis qui dépassent la ‘normale’ : Oublier un nom de temps en temps, c’est normal. Mais oublier des conversations récentes, répéter sans cesse les mêmes questions, ou ne plus être capable de retrouver un objet en refaisant le chemin inverse dans sa tête, ce n’est pas anodin. C’est souvent le premier signe.
- La difficulté à trouver ses mots : Avoir un mot sur le bout de la langue, ça arrive à tout le monde. Mais si une personne commence à chercher ses mots en permanence, à perdre le fil de ses phrases, ou à utiliser des mots bizarres pour désigner des objets familiers, c’est un signe à surveiller.
- Des difficultés à s’organiser : Des tâches simples du quotidien, comme préparer un plat habituel ou gérer ses factures, deviennent soudainement compliquées. Des erreurs de calcul, une mauvaise estimation du temps, ou une difficulté à suivre une recette étape par étape peuvent être des signes.
Les changements de comportement et d'humeur
La démence n’affecte pas que la mémoire, elle peut aussi changer profondément la personnalité :
- Anxiété, déprime et sautes d’humeur : On peut remarquer qu’une personne devient soudainement plus anxieuse, irritable ou triste. Elle peut avoir tendance à se replier sur elle-même et à éviter les situations sociales qu’elle appréciait avant.
- Perte d’intérêt et apathie : Abandonner ses passions, ne plus avoir envie de voir ses amis ou de participer aux conversations familiales est un signe important, surtout si la personne était très active auparavant.
- Méfiance et paranoïa : Des accusations sans fondement peuvent apparaître soudainement (on m’a volé de l’argent, on complote contre moi…). C’est souvent le reflet d’un cerveau qui ne comprend plus bien le monde qui l’entoure.
Les signes physiques : équilibre et perception
Le corps aussi peut envoyer des signaux :
- Problèmes d’équilibre et de coordination : La personne peut se mettre à marcher plus lentement, à traîner des pieds, à perdre l’équilibre ou à hésiter dans les escaliers. Des chutes plus fréquentes sont un signe d’alerte.
- Difficultés à percevoir l’espace : Estimer les distances, se repérer dans un lieu pourtant familier ou bien voir les obstacles (comme une marche) peut devenir difficile. Se perdre en voiture ou à pied dans son propre quartier est un signe très révélateur.
L'impact sur la vie de tous les jours
C’est souvent dans le quotidien que les familles remarquent les premiers vrais problèmes :
- Négligence de l’hygiène ou de la maison : Porter les mêmes vêtements plusieurs jours de suite, oublier de se laver, ou laisser la maison devenir très en désordre peut indiquer que la personne perd ses routines.
- Mauvais jugement et comportements à risque : Se faire avoir par des arnaques téléphoniques, donner de grosses sommes d’argent, ou agir de manière étrange en public sont des signaux d’alarme importants.
Que faire si vous remarquez ces signes ?
Remarquer ces changements chez un proche (ou sur soi-même) peut être très angoissant. On ne sait pas comment en parler, on a peur. Mais il est crucial d’agir. La meilleure chose à faire est de consulter un médecin. Lui seul pourra faire un bilan complet pour :
- Écarter d’autres causes : Une prise de sang peut révéler des problèmes de thyroïde ou des carences en vitamines qui peuvent donner des symptômes similaires.
- Faire des tests de mémoire et neurologiques.
- Faire des examens du cerveau (scanner, IRM) pour voir s’il y a des changements physiques.
Un diagnostic précoce est essentiel. Il permet de gérer les symptômes, de mettre en place des aides et de planifier l’avenir plus sereinement.
Conclusion : être attentif, c'est déjà aider
Selon la source : verywellhealth.com