C’est une promesse qui pourrait changer la donne dans la lutte contre le cancer : détecter la maladie bien avant l’apparition des premiers symptômes, grâce à une simple prise de sang. Ce qui relevait hier de la science-fiction prend aujourd’hui la forme d’un essai clinique très sérieux mené au Royaume-Uni, ravivant l’espoir d’un dépistage plus simple, plus rapide et plus large.
Aujourd'hui, un parcours du combattant encore complexe
Pour l’heure, le diagnostic d’un cancer reste un parcours long et parfois anxiogène. Il repose sur une batterie d’examens qui vont de l’imagerie médicale (scanner, IRM, PET-scan) à la biopsie, cette dernière étant souvent indispensable pour analyser la nature exacte des tissus suspects. C’est un processus lourd mais nécessaire pour établir une stratégie de traitement sur mesure. On est loin, très loin, de la simplicité d’un test sanguin unique.
Enlighten, l'espoir venu du Royaume-Uni
Au cœur de cette effervescence, on trouve le test Enlighten, actuellement à l’essai au Southampton Clinical Trials Unit. Son approche est fine : plutôt que de chercher la tumeur elle-même, il traque la signature que laisse le cancer dans notre système immunitaire, en détectant des protéines spécifiques. L’ambition est double : non seulement confirmer la présence d’une tumeur, mais aussi, potentiellement, identifier son type. Le projet vise à recruter 1 000 patients dans le sud de l’Angleterre pour valider cette méthode.
Vers la fin du dépistage "en silo" ?
« Améliorer le diagnostic précoce est une priorité », martèle la Dre Victoria Goss, qui pilote la recherche à Southampton. Elle met le doigt sur une limite majeure des systèmes actuels : les programmes de dépistage ciblent les cancers un par un. En France, par exemple, le dépistage organisé cible trois fronts bien définis : le cancer du col de l’utérus, celui du sein et le cancer colorectal. Efficaces, ces programmes laissent cependant de nombreuses autres pathologies hors de leur champ d’action. Un test « multi-cancers » comme Enlighten marquerait donc une véritable rupture.
Gagner la course contre la montre
Car au fond, tout l’enjeu est là : gagner la course contre la montre. Diagnostiquer un cancer à un stade précoce, c’est se donner les meilleures chances de guérison avec des traitements souvent moins lourds. Le dépistage s’adresse précisément aux personnes qui ne se sentent pas malades, qui n’ont aucun symptôme. En attendant ces révolutions diagnostiques, certains signaux doivent toutefois continuer d’alerter : une fatigue qui ne passe pas, des saignements inhabituels ou une perte de poids inexpliquée méritent toujours un avis médical.
une route encore longue mais un cap est fixé
Révolution en vue ou simple mirage ? La prudence reste de mise. Le test Enlighten est encore expérimental et la route sera longue avant une éventuelle généralisation. Mais ces initiatives dessinent une nouvelle philosophie du dépistage : plus proactive, plus personnalisée et, on l’espère, plus accessible. Le cap est fixé. Reste à savoir combien de temps prendra la traversée.
Selon la source : passeportsante.net