Buzz Aldrin, l’interview qui relance le débat sur l’alunissage : simple erreur ou révélation ?
Auteur: Adam David
Il suffit parfois de quelques secondes d’interview, sorties de leur contexte, pour rallumer une vieille mèche. Des propos tenus par Buzz Aldrin lui-même, deuxième homme à avoir marché sur la Lune, sont aujourd’hui exhumés sur les réseaux sociaux, jetant un trouble persistant sur l’un des plus grands exploits du XXe siècle. À l’approche du 56ème anniversaire de la mission Apollo 11, ces clips viraux nourrissent avec une efficacité redoutable l’une des théories du complot les plus tenaces de l’histoire moderne.
« Tu regardais une animation » : le malaise en direct chez Conan O’Brien
La première séquence, devenue un classique du genre, se déroule en 2000 sur le plateau du célèbre animateur américain Conan O’Brien. Alors que ce dernier évoque avec émotion son souvenir d’enfance de l’alunissage, Aldrin le coupe froidement. « Non, tu ne l’as pas fait », lance l’astronaute, le regard droit. « Il n’y avait pas de télévision, personne ne prenait de photo. Tu regardais une animation. »
Un ange passe sur le plateau. Pour les complotistes, c’est l’aveu ultime. Pourtant, Aldrin s’empresse de nuancer, expliquant que les chaînes de télévision de l’époque utilisaient bien des reconstitutions animées pour illustrer les manœuvres du module lunaire, entrecoupées des véritables images et du son en direct de la mission. Un détail technique qui, isolé, se transforme en bombe.
La réponse choc à une enfant de huit ans
L’autre séquence, peut-être plus troublante encore pour qui la découvre sans filtre, date de 2015. Interrogé par une fillette de huit ans qui lui demande pourquoi l’humanité n’est jamais retournée sur la Lune, Buzz Aldrin répond, après une courte pause : « Parce que nous n’y sommes pas allés, et c’est ainsi que cela s’est passé. » La phrase, là encore, est dévastatrice.
Ses défenseurs et biographes y voient une manifestation de son humour pince-sans-rire bien connu, une forme de lassitude face à une question entendue des milliers de fois. Une réponse volontairement absurde. Mais pour d’autres, c’est la preuve d’un lapsus, d’une vérité qui finit par s’échapper. L’ambiguïté, savamment entretenue en ligne, fait le reste du travail.
Un doute qui puise ses racines dans l'amérique des années 70
Mais pourquoi cette théorie refuse-t-elle de mourir ? Il faut se souvenir que le doute s’est enraciné bien avant Internet, dans une Amérique qui pansait ses plaies post-Watergate et digérait les révélations des « Pentagon Papers ». Cette méfiance généralisée envers les institutions et la parole officielle a fourni un terreau fertile.
Les arguments des sceptiques n’ont pas changé depuis : un drapeau qui semble flotter dans le vide, des ombres jugées incohérentes, l’absence d’étoiles dans le ciel lunaire… Autant de points maintes fois expliqués par la science (le drapeau est tenu par une tige, les ombres sont déformées par le terrain, les étoiles sont invisibles à cause du temps de pose de l’appareil photo), mais qui continuent d’alimenter le récit d’une gigantesque mise en scène.
Face à la rumeur, le mur des preuves matérielles
Face à cette marée de doutes, la NASA a toujours maintenu le même cap, celui des faits. L’agence spatiale oppose des preuves matérielles, tangibles et vérifiables par la communauté scientifique internationale. On parle ici de près de 400 kilos de roches lunaires, dont la composition est unique et impossible à reproduire sur Terre, analysées par des laboratoires du monde entier.
S’y ajoutent les données de télémétrie, les enregistrements audio et vidéo, ainsi que les témoignages concordants de milliers d’ingénieurs, de techniciens et de scientifiques qui ont consacré une partie de leur vie au programme Apollo. Sans oublier les réflecteurs laser laissés sur la Lune par les missions, qui sont encore utilisés aujourd’hui par les observatoires terrestres pour mesurer la distance Terre-Lune avec une précision extrême.
l'impossible défaite du doute à l'ère virale
Pourtant, près de soixante ans plus tard, le mal semble fait. À l’ère de la viralité, la parole d’un héros, même tronquée ou manifestement ironique, pèse parfois plus lourd que des montagnes de preuves scientifiques. Le phénomène dépasse largement la simple question de l’alunissage.
L’histoire d’Apollo 11 n’est plus seulement une épopée spatiale ; elle est aussi devenue, malgré elle, un cas d’école sur la fragilité de la vérité à l’heure numérique. Une époque où une conviction peut se forger en quelques clics, et où même les hommes qui ont marché sur la Lune ne peuvent empêcher leur propre légende de leur échapper.
Selon la source : demotivateur.fr