Ce duo surprenant qui grignote discrètement votre mémoire sans que vous le sachiez
Auteur: Mathieu Gagnon
Une étude menée sur des milliers de personnes âgées en Europe a mis le doigt sur quelque chose d’assez troublant. Ce n’est pas tant le fait d’être seul qui est dangereux, mais bien le sentiment d’être seul. Et quand ce sentiment se combine à une perte d’audition, les conséquences sur notre cerveau peuvent être bien plus rapides qu’on ne le pense.
La surdité et la solitude : une alliance dangereuse pour le cerveau
Ils ont analysé les données de 33 000 seniors à travers l’Europe. Leur conclusion est sans appel : le déclin de la mémoire s’est montré beaucoup plus rapide chez les personnes qui se sentaient seules, qu’elles soient réellement isolées ou non. Et cet effet était particulièrement fort chez celles qui souffraient en plus d’une déficience auditive. Une vraie double peine, en somme.
Un problème qui nous concerne tous
Et au-delà des difficultés de communication, on sait maintenant que la perte auditive est liée à un risque de déclin cognitif deux à trois fois plus élevé que chez les personnes sans problèmes d’audition. C’est un chiffre qui fait réfléchir, n’est-ce pas ?
Regarder la perte de mémoire sous un nouvel angle
« C’est une approche assez récente », explique Charikleia Lampraki, la chercheuse qui a mené l’étude. « Peu d’équipes avaient vraiment exploré cette piste ». Pour cela, ils ont utilisé les informations d’une très grande enquête européenne qui suit la santé des plus de 50 ans depuis 2002. Une vraie mine d’or d’informations sur la vie des gens, leurs relations, et leurs capacités cognitives comme la mémoire.
Seul dans sa tête, même bien entouré
- Celles qui sont socialement isolées et qui se sentent seules.
- Celles qui ne sont pas isolées (elles voient du monde) mais qui se sentent quand même seules.
- Celles qui sont isolées mais qui ne se sentent pas seules pour autant.
Et c’est là que la découverte est la plus surprenante. Les chercheurs ont constaté que ce sont les gens du deuxième groupe – ceux qui ne sont pas isolés mais qui ressentent de la solitude – qui voient leur déclin cognitif s’accélérer le plus lorsqu’ils sont malentendants. C’est la preuve que ce qui se passe dans notre tête, nos émotions, a un impact direct et puissant sur la santé de notre cerveau.
Conclusion : des gestes simples pour protéger notre mémoire
Parfois, un simple appareil auditif peut tout changer. Il ne s’agit pas juste de mieux entendre, mais de pouvoir à nouveau participer pleinement aux conversations, de rire aux blagues, de se sentir inclus. Comme le dit la chercheuse, « ces personnes sont déjà intégrées socialement, il s’agit donc de lever une barrière sensorielle pour renforcer leur engagement et protéger leur santé cognitive ». C’est un petit pas qui peut avoir d’immenses bienfaits pour notre cerveau et notre moral.
Selon la source : scitechdaily.com