Une étude révèle l’impact caché des aliments ultra-transformés sur la perte de poids
Auteur: Adam David
Et si une calorie n’était pas toujours une calorie ? C’est la question que bouscule une récente étude britannique, suggérant que même avec un profil nutritionnel identique sur le papier, un régime à base d’aliments peu transformés permet de perdre deux fois plus de poids. Une découverte qui pourrait bien redéfinir ce que l’on entend par « manger sainement ».
Dans nos assiettes, une invasion silencieuse
Le constat n’est pas nouveau : l’obésité et les maladies qui lui sont associées, comme le diabète de type 2, gagnent du terrain partout dans le monde. Dans le viseur, notre assiette, de plus en plus garnie par des produits dits « ultra-transformés ». Des céréales du petit-déjeuner aux plats cuisinés, en passant par les confiseries ou le pain industriel, ils représentent aujourd’hui plus de la moitié de nos apports alimentaires dans de nombreux pays occidentaux, façonnant discrètement nos habitudes et notre santé.
Un débat scientifique enfin tranché ?
Jusqu’ici, de nombreuses études avaient bien établi une corrélation entre ces aliments et des risques pour la santé. Mais le lien de cause à effet restait un point de friction scientifique. Était-ce la transformation elle-même, ou simplement le fait que ces produits sont souvent plus gras, plus salés, plus sucrés ? Pour en avoir le cœur net, des chercheurs de l’University College London (UCL) ont mis sur pied une expérience en conditions réelles, l’une des premières du genre à comparer directement les deux types d’alimentation.
Une expérience aussi simple que rigoureuse
Le protocole a impliqué 55 volontaires britanniques, qui ont suivi pendant huit semaines deux régimes distincts. Le premier, à base de produits frais ou peu transformés, comme des flocons d’avoine ou des plats faits maison. Le second, riche en aliments ultra-transformés, tels que des barres protéinées ou des lasagnes surgelées. La clé ? Sur le papier, les deux menus respectaient scrupuleusement les recommandations nutritionnelles officielles. Même apport en graisses, sucres, sel ou fibres. Les participants recevaient leurs repas et pouvaient manger à leur faim, sans la moindre restriction.
Un verdict sans appel sur la balance
Le résultat, publié dans la revue *Nature Medicine*, est frappant. Si tous les participants ont perdu du poids — signe que les deux régimes étaient plus sains que leurs habitudes —, l’écart est significatif. Ceux qui ont suivi le régime « peu transformé » ont perdu en moyenne 2,06 % de leur poids corporel, contre seulement 1,05 % pour le groupe « ultra-transformé ». Soit le double. Concrètement, cela représente un déficit calorique qui s’est créé naturellement, de près de 300 calories par jour pour le premier groupe, sans même essayer de se restreindre.
Plus qu'une affaire de poids, une question de contrôle
Mais la différence ne se mesure pas que sur la balance. Le groupe « peu transformé » a également rapporté un bien meilleur contrôle de ses envies. Leurs fringales, notamment pour les aliments salés, ont diminué de manière bien plus marquée que dans l’autre groupe. Un effet presque paradoxal : ils perdaient plus de poids, tout en se sentant manifestement moins frustrés par la faim ou les envies de grignotage.
Quelques zones d'ombre persistent
Fait plus étonnant, l’étude n’a pas révélé de différences notables sur les marqueurs cliniques comme la tension artérielle ou le cholestérol. Comment l’expliquer ? Selon Rachel Batterham, co-autrice de l’étude, il est probable que même le régime ultra-transformé de l’expérience restait nutritionnellement plus équilibré que l’alimentation habituelle des participants. Le simple fait de suivre un cadre a donc pu gommer certains effets négatifs sur ces marqueurs spécifiques, ce qui appelle à des recherches sur une plus longue durée.
le 'fait maison', un avantage qui pèse lourd
Alors, que faut-il en retenir ? L’étude ne prône pas une diabolisation de tous les produits industriels. Elle invite plutôt à une prise de conscience. Suivre les recommandations nutritionnelles reste la base, mais il semble de plus en plus clair que privilégier le « fait maison » et les aliments complets offre un avantage non négligeable. Un petit effort de préparation qui pourrait bien, au final, peser lourd dans la balance de notre santé.
Selon la source : trustmyscience.com